[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #128. Empire Records
Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 90's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 !
#127. Empire Records d'Allan Moyle (1995)
Le succès conséquent du genre aidant bien les grosses firmes Hollywoodiennes de l'époque, le teen movie a sensiblement été décliné à toutes les sauces possibles au cours des 80s mais surtout à la fin de la décennie suivante.
Soit clairement une aubaine pour tous les bouffeurs de VHS squattant avec furie les vidéoclubs, voire même tous les abonnés à la chaîne cryptée; car qu'on se le dise tous entre quatre yeux (ou plutôt lignes, mais faisons comme si hein), on ne gavera jamais assez un amoureux des bandes faciles et un tantinet régressives, avec la nostalgie des bons teen movies ayant ensoleillés son enfance ou son adolescence...
Et Empire Records est clairement de ceux-là, lui et son charme renégat qui ne faiblit pas même avec plus de deux décennies au compteur.
Pour les non-initiés, la péloche suit une journée dans la vie d'un groupe d'employés gentiment barrés, qui travaillent dans un magasin de disques indépendant (gros dream job).
Après avoir découvert que le magasin de punk rock bien-aimé - nommé à juste titre Empire Records -, était sur le point d'être converti en un Music Town impersonnel et détenu par une grosse entreprise corporatiste, un des employés, Lucas, vole les 9 000 $ de la caisse et dans une tentative désespérée mais aussi étrangement assurée à la fois, de sauver Empire Records en se rendant à Atlantic City, sauf que tout ne va pas se passer comme prévu...
Étrangement, le film d'Allan Moyle, pur condensé de ce que tout teen movie doit être tout en véhiculant un vrai esprit de révolte anti-establishment so 90s (l'individu contre l'entreprise, l'art contre le capitalisme, l'indépendance et la liberté contre l'éthique corporatiste et, plus largement, le bien contre le mal), à tout du classique oublié, dont le statut de culte n'a réellement été offert que par les amateurs purs et durs du genre.
Pris entre deux générations divergentes et conflictuelles au sein même du sous-genre, entre l'ère grunge Gen X du début de la décennie (Reality Bites, Kicking and Screaming, Singles,...), et le chaos grisant du mélange des genres de la décennie (le shakespearien 10 Things I Hate About You, le slasher Scream ou encore le potache American Pie), le film donne souvent l'impression d'être sorti soit un poil trop tôt, soit relativement trop tard et pourtant, rares sont ceux qui comme lui, a su parler à son public avec autant de justesse que d'enthousiasme, l'emmenant dans une bulle enchanté (c'est ça, la magie du Rex Manning Day : tout y est possible) qu'il ne voudra jamais vraiment quitter.
Avec sa bande-son époustouflante (tous les titres sont des tubes en puissance pour vos écoutilles), et les performances exceptionnelles d'un grand nombre de futures stars (Liv Tyler, Renee Zellweger, Robin Tunney, Ethan Embry où encore Debi Mazar, pour n'en citer que quelques-uns), le film capture avec brio l'optimisme sans artifice de la jeunesse, aussi bien que l'angoisse douloureuse de grandir et d'affronter les responsabilités de la vie d'adulte.
Ses anti-heros ne sont pas encore entachés par les réalités de l'âge adulte, ils croient tous avec 100% de sincérité que les idéaux d'Empire Records peuvent durer éternellement, que leurs rêves deviendront réalité et que le bien triomphera régulièrement du mal.
Une vision authentique et sans prétention qui, malgré ses défauts évidents, touche une corde sensible chez son auditoire tant même les sujets les plus difficiles (la dépression, le suicide, la pression scolaire, l'anorexie,...), sont embaumés dans une célébration amusante et extrêmement tendre de l'optimisme irrépressible de la jeunesse.
Et, comme dans son merveilleux happy ending - volontairement too much cela dit -, ou notre groupe hétéroclite d'inadaptés attachants célèbre sa victoire sur le capitalisme avec une soirée dansante sur le toit du disquaire, nous aussi, on a envie de croire en nos rêves et de quitter la difficulté du quotidien pour embrasser fugacement une petite victoire sur la vie en laissant la joie s'exprimer hors de nos corps, en attendant la prochaine difficulté.
Au fond, ils ont tous raison : à mort le système, sauvons nos empires.
Jonathan Chevrier
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 !
#127. Empire Records d'Allan Moyle (1995)
Le succès conséquent du genre aidant bien les grosses firmes Hollywoodiennes de l'époque, le teen movie a sensiblement été décliné à toutes les sauces possibles au cours des 80s mais surtout à la fin de la décennie suivante.
Soit clairement une aubaine pour tous les bouffeurs de VHS squattant avec furie les vidéoclubs, voire même tous les abonnés à la chaîne cryptée; car qu'on se le dise tous entre quatre yeux (ou plutôt lignes, mais faisons comme si hein), on ne gavera jamais assez un amoureux des bandes faciles et un tantinet régressives, avec la nostalgie des bons teen movies ayant ensoleillés son enfance ou son adolescence...
Et Empire Records est clairement de ceux-là, lui et son charme renégat qui ne faiblit pas même avec plus de deux décennies au compteur.
Pour les non-initiés, la péloche suit une journée dans la vie d'un groupe d'employés gentiment barrés, qui travaillent dans un magasin de disques indépendant (gros dream job).
Copyright Regency Enterprises |
Après avoir découvert que le magasin de punk rock bien-aimé - nommé à juste titre Empire Records -, était sur le point d'être converti en un Music Town impersonnel et détenu par une grosse entreprise corporatiste, un des employés, Lucas, vole les 9 000 $ de la caisse et dans une tentative désespérée mais aussi étrangement assurée à la fois, de sauver Empire Records en se rendant à Atlantic City, sauf que tout ne va pas se passer comme prévu...
Étrangement, le film d'Allan Moyle, pur condensé de ce que tout teen movie doit être tout en véhiculant un vrai esprit de révolte anti-establishment so 90s (l'individu contre l'entreprise, l'art contre le capitalisme, l'indépendance et la liberté contre l'éthique corporatiste et, plus largement, le bien contre le mal), à tout du classique oublié, dont le statut de culte n'a réellement été offert que par les amateurs purs et durs du genre.
Pris entre deux générations divergentes et conflictuelles au sein même du sous-genre, entre l'ère grunge Gen X du début de la décennie (Reality Bites, Kicking and Screaming, Singles,...), et le chaos grisant du mélange des genres de la décennie (le shakespearien 10 Things I Hate About You, le slasher Scream ou encore le potache American Pie), le film donne souvent l'impression d'être sorti soit un poil trop tôt, soit relativement trop tard et pourtant, rares sont ceux qui comme lui, a su parler à son public avec autant de justesse que d'enthousiasme, l'emmenant dans une bulle enchanté (c'est ça, la magie du Rex Manning Day : tout y est possible) qu'il ne voudra jamais vraiment quitter.
Avec sa bande-son époustouflante (tous les titres sont des tubes en puissance pour vos écoutilles), et les performances exceptionnelles d'un grand nombre de futures stars (Liv Tyler, Renee Zellweger, Robin Tunney, Ethan Embry où encore Debi Mazar, pour n'en citer que quelques-uns), le film capture avec brio l'optimisme sans artifice de la jeunesse, aussi bien que l'angoisse douloureuse de grandir et d'affronter les responsabilités de la vie d'adulte.
Copyright Regency Enterprises |
Ses anti-heros ne sont pas encore entachés par les réalités de l'âge adulte, ils croient tous avec 100% de sincérité que les idéaux d'Empire Records peuvent durer éternellement, que leurs rêves deviendront réalité et que le bien triomphera régulièrement du mal.
Une vision authentique et sans prétention qui, malgré ses défauts évidents, touche une corde sensible chez son auditoire tant même les sujets les plus difficiles (la dépression, le suicide, la pression scolaire, l'anorexie,...), sont embaumés dans une célébration amusante et extrêmement tendre de l'optimisme irrépressible de la jeunesse.
Et, comme dans son merveilleux happy ending - volontairement too much cela dit -, ou notre groupe hétéroclite d'inadaptés attachants célèbre sa victoire sur le capitalisme avec une soirée dansante sur le toit du disquaire, nous aussi, on a envie de croire en nos rêves et de quitter la difficulté du quotidien pour embrasser fugacement une petite victoire sur la vie en laissant la joie s'exprimer hors de nos corps, en attendant la prochaine difficulté.
Au fond, ils ont tous raison : à mort le système, sauvons nos empires.
Jonathan Chevrier