[CRITIQUE] : Présidents
Réalisatrice : Anne Fontaine
Acteurs : Jean Dujardin, Grégory Gadebois, Doria Tillier, Pascale Arbillot,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h40min.
Synopsis :
Nicolas, un ancien Président de la République, supporte mal l’arrêt de sa vie politique. Les circonstances lui permettent d’espérer un retour sur le devant de la scène. Mais il lui faut un allié. Nicolas va donc partir en Corrèze, pour convaincre François, un autre ancien Président (qui, lui, coule une retraite heureuse à la campagne) de faire équipe avec lui. François se pique au jeu, tandis que Nicolas découvre que le bonheur n’est peut-être pas là où il croyait… Et leurs compagnes respectives, elles, vont bientôt se mettre de la partie.
Critique :
On avait laissé Anne Fontaine en septembre dernier déjà avec une séance au popotin gentiment coincé entre deux sièges, Police, plongée au coeur du quotidien des forces de l'ordre dont la douleur est comprimée derrière l’uniforme, dont la première partie follement immersive ne parvenait jamais vraiment à faire oublier une seconde moitié convenue et molle du genou.
Neuf mois plus tard, c'est instinctivement la même rengaine avec Présidents, dont l'existence elle-même avait presque tout du mauvais sketch loin d'être assumé puisque conçu dans un esprit viscéralement premier degré : l'alliance entre deux anciens présidents prenant plus ou moins habilement les identités de Sarkozy et Hollande, pour en battre un troisième - Emmanuel -, dans une sorte de fable politico-comique qui, à un an de la future présidentielle, se rêve pertinente sans trop faire d'efforts.
Le hic c'est que si l'on ne savait pas vraiment ou voulait en venir la cinéaste avant de rentrer dans la salle, la réponse à cette question cruciale ne se fait pas forcément plus limpide une fois sorti de la salle, tant cette comédie/pastiche n'a de politique que son terne vernis.
D'une sincérité innocente - ou confondante, au choix -, fuyant toute polémique et esquisse d'engagement (voire même tout simplement de cohérence face à la réalité politique) au profit d'une accumulation conséquente de lieux communs, Fontaine joue la carte du prisme empathique dénué de tout cynisme, sorte de balade burlesque sur deux ex-présidents aux traits gentiment grossis, tentant de tromper comme ils peuvent l'ennui de leur retraite.
Buddy movie presque apolitique ne laissant jamais savoir s'il veut réveiller les consciences ou peindre un portrait comico-tendre de figures présidentielles familières (un comble vu que l'on paye sensiblement, et encore plus en ces temps de crises, les lacunes conséquentes de leurs mandats respectifs), Présidents ne faut finalement - et encore - que pour la partition de ses comédiens, elle aussi déséquilibrée entre ceux qui ne vont jamais au-delà de l'imitation et de la régurgitation de tiques populaires des figures qu'ils singent (Team Dujardin), et ceux plus libres dans leurs incarnations, au point d'être franchement convaincant (Team Gadebois).
Pourquoi pas donc, mais surtout pourquoi.
Jonathan Chevrier
Acteurs : Jean Dujardin, Grégory Gadebois, Doria Tillier, Pascale Arbillot,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h40min.
Synopsis :
Nicolas, un ancien Président de la République, supporte mal l’arrêt de sa vie politique. Les circonstances lui permettent d’espérer un retour sur le devant de la scène. Mais il lui faut un allié. Nicolas va donc partir en Corrèze, pour convaincre François, un autre ancien Président (qui, lui, coule une retraite heureuse à la campagne) de faire équipe avec lui. François se pique au jeu, tandis que Nicolas découvre que le bonheur n’est peut-être pas là où il croyait… Et leurs compagnes respectives, elles, vont bientôt se mettre de la partie.
Critique :
D'une sincérité innocente, fuyant toute polémique/esquisse d'engagement (ou de cohérence face à la réalité politique) au profit d'une accumulation folle de lieux communs,#Présidents joue la carte de la balade burlesque amorphe sur deux ex-chefs d'État aux traits gentiment grossis pic.twitter.com/xFrRbDRfd2
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) June 30, 2021
On avait laissé Anne Fontaine en septembre dernier déjà avec une séance au popotin gentiment coincé entre deux sièges, Police, plongée au coeur du quotidien des forces de l'ordre dont la douleur est comprimée derrière l’uniforme, dont la première partie follement immersive ne parvenait jamais vraiment à faire oublier une seconde moitié convenue et molle du genou.
Neuf mois plus tard, c'est instinctivement la même rengaine avec Présidents, dont l'existence elle-même avait presque tout du mauvais sketch loin d'être assumé puisque conçu dans un esprit viscéralement premier degré : l'alliance entre deux anciens présidents prenant plus ou moins habilement les identités de Sarkozy et Hollande, pour en battre un troisième - Emmanuel -, dans une sorte de fable politico-comique qui, à un an de la future présidentielle, se rêve pertinente sans trop faire d'efforts.
Le hic c'est que si l'on ne savait pas vraiment ou voulait en venir la cinéaste avant de rentrer dans la salle, la réponse à cette question cruciale ne se fait pas forcément plus limpide une fois sorti de la salle, tant cette comédie/pastiche n'a de politique que son terne vernis.
Copyright Universal Pictures France |
D'une sincérité innocente - ou confondante, au choix -, fuyant toute polémique et esquisse d'engagement (voire même tout simplement de cohérence face à la réalité politique) au profit d'une accumulation conséquente de lieux communs, Fontaine joue la carte du prisme empathique dénué de tout cynisme, sorte de balade burlesque sur deux ex-présidents aux traits gentiment grossis, tentant de tromper comme ils peuvent l'ennui de leur retraite.
Buddy movie presque apolitique ne laissant jamais savoir s'il veut réveiller les consciences ou peindre un portrait comico-tendre de figures présidentielles familières (un comble vu que l'on paye sensiblement, et encore plus en ces temps de crises, les lacunes conséquentes de leurs mandats respectifs), Présidents ne faut finalement - et encore - que pour la partition de ses comédiens, elle aussi déséquilibrée entre ceux qui ne vont jamais au-delà de l'imitation et de la régurgitation de tiques populaires des figures qu'ils singent (Team Dujardin), et ceux plus libres dans leurs incarnations, au point d'être franchement convaincant (Team Gadebois).
Pourquoi pas donc, mais surtout pourquoi.
Jonathan Chevrier