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[CRITIQUE] : L’un des nôtres


Réalisateur : Thomas Bezucha
Acteurs : Kevin Costner, Diane Lane, Lesley Manville,...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Thriller, Drame.
Nationalité : Américain
Durée : 1h55min

Synopsis :
Après la perte de leur fils, le shérif à la retraite George Blackledge et son épouse, Margaret quittent leur ranch du Montana pour sauver leur jeune petit-fils des griffes d'une dangereuse famille tenue d'une main de fer par la matriarche Blanche Weboy. Quand ils découvrent que les Weboy n'ont pas l'intention de laisser partir l'enfant, George et Margaret n'ont pas d'autre choix que de se battre pour réunir enfin leur famille.



Critique :


Si plusieurs centaines de péloches made in America débarquent dans l'hexagone chaque année, rares sont celles à mettre en vedette au moins deux comédiens matures pouvant laisser parler leurs talents au coeur d'histoires dignes d'être racontées.
Adaptation du roman éponyme de Larry Watson, Let Him Go aka L'un des nôtres par chez nous, de Thomas Bezucha, peut se targuer d'en avoir au moins deux, les inestimables Kevin Costner et Diane Lane (un couple qui incarnait l'un des poumons émotionnelles essentiels, du Snyder-verse de DC Comics), à qui les années font résolument du bien, tant ils ont rarement été aussi remarquables à l'écran depuis un bon bout de temps - et c'est tout simplement un pur bonheur de les retrouver à nouveau à l'écran.
Petit bout de cinéma typiquement ricain semblant tout droit sortie des 50's/60's et au classicisme totalement assumé, incarnant à la fois une étude intime de deux familles diamétralement opposées (autant dans ses valeurs que dans leurs incarnations de deux versants de la famille tradionnelle américaine), qu'un western sombre et violent dont la brutalité abrupte fait écho au cinéma béni de Sam Peckinpah; la bande suit les aléas de Margaret et George Blackledge, deux retraités vivant dans leur ranch du Montana, où ils dressent et élèvent des chevaux avec l'aide de leur fils bien-aimé James, qui vit sur le propriété avec sa femme Lorna et leur bébé.

Copyright 2020 Focus Features, LLC. All Rights Reserved

Une vie idyllique frappée par la tragédie le jour où James tombe de cheval et est tué sur le coup.
Pas fondamentalement proche de leur belle-fille, peu sûre d'elle et impulsive, le couple perd définitivement sa trace d'elle et de son fils lorsqu'elle épouse le mécréant qu'est Donnie Weboy, un homme abject et violent qui les pousse à déménager dans le fin fond du Dakota du Nord, dans la maison familial.
Mais Margaret est bien décidé à sauver son petit-fils, et peu importe si elle ne sait pas où se trouve les Weboy (ni même si aucun statut légal ne peut leur permettre de récupérer l'enfant), elle se lance avec son époux (mais aussi un allié inattendu, un jeune amérindien, Peter Dragswolf, avec lequel un lien parental se tisse rapidement) dans un voyage désespérée et sacrificiel ou elle trouvera sur son chemin une autre matriarche décidée, Blanche Weboy; sorte d'incarnation purement shakespearien du mal qui, tout comme elle, n'est pas prête à laisser quiconque jouer ou faire du mal à sa progéniture...
Aussi bien un pur western à la sauce southern gothic qu'un drame familial bouleversant virant gentiment vers le revenge movie brutal, articulé autour de la confrontation électrisante entre deux femmes muées par un instinct protecteur féroce, bouillant et inextinguible lorsqu'il s'agit de famille; L'un des nôtres, frappé par le lourd sceau du deuil incurable, est une pépite tendue et insaisissable au rythme faussement lancinant, incarné à la perfection.

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Si Diane Lane est une matriarche savoureusement nuancée à la détermination féroce et aux émotions douloureusement contenue, Lesley Manville elle est absolument terrifiante en simili-Ma Dalton aussi extravagante que dangereuse, tandis que Costner campe un Gary Cooper taiseux à la force tranquille (et l'alchimie qu'il partage avec Lane est absolument éblouissante).
Ils sont tous les trois les phares incandescents d'une tragédie en trois actes qui n'a jamais peur de brusquer son auditoire autant par son rythme que par ses ruptures tonales; une sorte de relique crepusculaire et minimaliste d'un temps révolu, dont l'attachement pour son histoire qu'il procure va bien au-delà de la dernière ligne de crédit de son générique de fin...


Jonathan Chevrier



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