[CRITIQUE] : Les Séminaristes
Réalisateur : Ivan Ostrochovský
Avec : Samuel Skyva, Samuel Polakovic, Vlad Ivanov,...
Distributeur : ARP Sélection
Budget : -
Genre : Drame
Nationalité : Slovaque, Irlandais, Tchèque, Roumain.
Durée : 1h21min
Synopsis :
En Tchécoslovaquie au début des années 1980, le régime communiste musèle l’église. Deux jeunes séminaristes devront choisir entre la soumission à la police secrète, ou une fidélité à leurs convictions qui pourrait leur coûter la vie.
Critique :
Second long métrage du cinéaste slovaque Ivan Ostrochovský, Les Séminaristes est fait de ces cauchemars palpables qui hantent nos nuits et dont on se souvient douloureusement au réveil; ces instants terribles et lyriques imbibés par d'une réalité souvent aussi horrible - si ce n'est plus - qu'eux.
Paradoxalement d'une élégance rare dans sa facture monochrome obsédante, ce modeste mais puissant et dérangeant petit bout de cinéma aux sérieuses allures de film horrifique, s'échine à conter l'histoire, flanquée au début des années 80, de deux étudiants dans un séminaire catholique en pleine Tchécoslovaquie, la nation faisant alors partie de l'organisation Pacem in Terris, un organisme collaborationniste à travers lequel l'église se soumettait au contrôle de l'État, en échange du droit - illusoire - de pouvoir continuer à exister.
Juraj et Michal arrivent dans un séminaire catholique de Bratislava pour commencer leurs études.
Le doyen suit la ligne directrice du gouvernement communiste, permettant à l'agent de sécurité de l'État Ivan de rechercher des dissidents parmi les aspirants prêtres.
En écoutant illégalement Radio Free Europe, les jeunes étudiants savent qu'ils doivent décider s'ils vont simplement suivre le courant et soutenir les Soviétiques, ou critiquer le système et faire face à des conséquences brutales.
Et quand ils font la grève de la faim, il devient clair que l'État est prêt à prendre des mesures extrêmes pour se protéger...
Austère et volontairement énigmatique, la caméra d'Ostrochovský (citant directement celle des efforts de Pawel Pawlikowski) met l'accent sur l'architecture contraignante et complexe de la relation entre l'église et l'État, dans une atmosphère de secret lugubre et étrangement intemporelle.
Constamment logé à la lisière du documentaire - non sans quelques aspects joliment expérimental -, appuyant une vérité délicate (il est plus facile de céder face au totalitarisme que de prendre position) et encore plus pertinente dans le monde d'aujourd'hui en confrontant la jeunesse au mal absolu; Les Séminaristes est une exploration approfondie, urgente et fascinante de la manière dont les idées totalitaires ébranlent les âmes et tentent de plier les idéologies conflictuelles à leur volonté.
La foi et les convictions personnelles sont constamment mise à ride épreuve, autant que l'humanité.
Jonathan Chevrier
Avec : Samuel Skyva, Samuel Polakovic, Vlad Ivanov,...
Distributeur : ARP Sélection
Budget : -
Genre : Drame
Nationalité : Slovaque, Irlandais, Tchèque, Roumain.
Durée : 1h21min
Synopsis :
En Tchécoslovaquie au début des années 1980, le régime communiste musèle l’église. Deux jeunes séminaristes devront choisir entre la soumission à la police secrète, ou une fidélité à leurs convictions qui pourrait leur coûter la vie.
Critique :
Cauchemar froid et austère d'une élégance rare dans sa facture monochrome obsédante,#LesSéminaristes sonde l'architecture contraignante et complexe de la relation entre l'église et l'État, pour mieux explorer la manière dont les idées totalitaires ébranlent et soumettent les âmes pic.twitter.com/4JVRilIFxC
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) June 6, 2021
Second long métrage du cinéaste slovaque Ivan Ostrochovský, Les Séminaristes est fait de ces cauchemars palpables qui hantent nos nuits et dont on se souvient douloureusement au réveil; ces instants terribles et lyriques imbibés par d'une réalité souvent aussi horrible - si ce n'est plus - qu'eux.
Paradoxalement d'une élégance rare dans sa facture monochrome obsédante, ce modeste mais puissant et dérangeant petit bout de cinéma aux sérieuses allures de film horrifique, s'échine à conter l'histoire, flanquée au début des années 80, de deux étudiants dans un séminaire catholique en pleine Tchécoslovaquie, la nation faisant alors partie de l'organisation Pacem in Terris, un organisme collaborationniste à travers lequel l'église se soumettait au contrôle de l'État, en échange du droit - illusoire - de pouvoir continuer à exister.
Juraj et Michal arrivent dans un séminaire catholique de Bratislava pour commencer leurs études.
Le doyen suit la ligne directrice du gouvernement communiste, permettant à l'agent de sécurité de l'État Ivan de rechercher des dissidents parmi les aspirants prêtres.
Copyright Punkchart Films |
En écoutant illégalement Radio Free Europe, les jeunes étudiants savent qu'ils doivent décider s'ils vont simplement suivre le courant et soutenir les Soviétiques, ou critiquer le système et faire face à des conséquences brutales.
Et quand ils font la grève de la faim, il devient clair que l'État est prêt à prendre des mesures extrêmes pour se protéger...
Austère et volontairement énigmatique, la caméra d'Ostrochovský (citant directement celle des efforts de Pawel Pawlikowski) met l'accent sur l'architecture contraignante et complexe de la relation entre l'église et l'État, dans une atmosphère de secret lugubre et étrangement intemporelle.
Constamment logé à la lisière du documentaire - non sans quelques aspects joliment expérimental -, appuyant une vérité délicate (il est plus facile de céder face au totalitarisme que de prendre position) et encore plus pertinente dans le monde d'aujourd'hui en confrontant la jeunesse au mal absolu; Les Séminaristes est une exploration approfondie, urgente et fascinante de la manière dont les idées totalitaires ébranlent les âmes et tentent de plier les idéologies conflictuelles à leur volonté.
La foi et les convictions personnelles sont constamment mise à ride épreuve, autant que l'humanité.
Jonathan Chevrier