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[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #146. Project A (’A’ gai waak)

Copyright Golden Harvest / Paragon Films Ltd.

Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !



#146. Le Marin des Mers de Chine de Jackie Chan (1983)

Passé la rudesse de ses débuts, entre combats secs, violence calibrée et ton volontairement old school, le virage des 80's pour la carrière de Jackie Chan, dont le star power devenait immense, lui a permis de coller son aura sur des projets bien plus populaires mais surtout en pleine cohésion avec leur époque, comme Le Marin des Mers de Chine qui d'une certaine manière - à l'instar de l'excellent Wheels on Meals/Soif de Justice -, pourrait bien être l'une des pierres fondatrices sur pellicule, du mélange d'action, d'aventure et de slapstick comedy qui deviendra par la suite, et surtout dès le milieu des 90's, la marque de fabrique number one de Chan à son arrivée sur le territoire américain.
Petite pépite du genre tourné par Chan himself et son poto Sammo Hung, le film transpire la camaderie géniale et sincère qui unissaient les Lucky Stars (quelques secondes suffisent pour démontrer sans forcer cette incroyable symbiose), mais surtout une idée simpliste et entraînante de ce qu'était pleinement le pur divertissement familial ses 80's : se faire plaisir tout en faisant plaisir au public.

Copyright Golden Harvest / Paragon Films Ltd.

Fixé sur les aléas de Dragon Ma (Chan), membre de la garde côtière à Hong Kong, qui cherche à neutraliser l'activité des pirates qui infestent les mers de la région, le film est un petit bordel sans nom qui transpire l'improvisation à chaque instant, tant ou n'est que prétexte à en mettre plein la vue à un rythme effréné (même son contexte historique passionnant, qui n'est que très peu effleuré), via une réalisation aussi élegante et dynamique (même si un poil brouillonne parfois) que ses empoignades sont homériques et déchaînés (la jouissive bagarre dans la taverne en tête), avec des scènes d'action absolument dingues et défiant les limites physiques (comme cet hommage à Harold Lloyd de Chan avec la fameuse scène de l'horloge, qui aurait pu lui coûter la vie).
Spectaculaire et nostalgique, allant constamment à l'essentiel, constamment à la frontière entre le Mo Lei Tau avec de l'empoignade qui dépote, le film d'époque - costumes en pagaille -, le film d'aventure de l'âge d'or d'Hollywood et le divertissement familial universel à l'humour profondément burlesque (tout ne fait pas toujours mouche, mais on reste client et certains gags absurdes sont magiques), à l'action aussi fluide et inventive que son rythme est enchanteur; Le Marin des Mers de Chine est l'un des tout (si ce n'est LE, avec Police Story) meilleurs Chan des 80's.

Copyright Golden Harvest / Paragon Films Ltd.

Une merveille signé par un grand enfant à l'investissement sans bornes (on peut rester pantois - à juste titre - devant les efforts musclés de Cruise aujourd'hui, mais les tripes de Chan depuis ses débuts, et son manque total de discernement face à l'insécurité réel et indiscutable de ses nombreuses cascades, en font un fou indétrônable), qui a toujours tout donné - même plus que de raison -, pour son spectateur, et c'est pour cela qu'on l'aimera éternellement et sans réserve.


Jonathan Chevrier


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