[CRITIQUE] : Dans les angles morts
Réalisateurs : Robert Pulcini et Shari Springer Berman
Acteurs : Amanda Seyfried, James Norton, Natalie Dyer,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur, Thriller.
Nationalité : Américain
Durée : 1h59min
Synopsis :
Adaptation de l'ouvrage All Things Cease to Appear écrit par Elizabeth Brundage.
Un couple de Manhattan s’installe dans un hameau historique de la vallée de l’Hudson. Ils vont bientôt découvrir l'histoire sombre qui a eu lieu dans leur nouvelle maison et qui fait étrangement écho à celle qu'ils sont en train de vivre...
Critique :
Plus téléfilm low cost façon adaptation à la fidélité brutale d'un pavé de Nora Roberts, que vraie bande palpitante et ambitieuse, #DansLesAnglesMorts coche toutes les cases du drame domestico-surnaturel faisandé et amorphe, que le cinéma de genre des 90s dénombrait à la pelle. pic.twitter.com/92fkOkmIrE
— Fucking Cinephiles (@FuckCinephiles) April 29, 2021
Aussi alléchant soit-il sur le papier (lié une maison hantée à un tueur sociopathe au présent), Dans les Angles Morts semblaient gentiment coincé le cul entre deux chaises dès le départ, tant il tentait de jouer les funambules sur deux terrains on ne peut plus casse-gueule qui demandent des traitements maîtrisés, sous peine de provoquer au mieux, un ennui poli, au pire une odyssée risible à souhait : le whodunit et le film de fantômes.
Soit deux sous-genre policier et fantastique intimement liés, tournant sensiblement sur une ou plusieurs morts tragiques, le premier s'intéressant davantage aux circonstances qui ont conduit au meurtre, tandis que l'autre se penche bien plus sur ses conséquences surnaturelles.
Plus téléfilm low cost façon adaptation à la fidélité brutale d'un pavé de Nora Roberts, que vraie bande de cinéma palpitante et un tant soit peu ambitieuse, ou la prévisibilité du crime épouse autant la banalité qu'un fantastique prétexte (apparaissant quand c'est thématiquement pratique et non sur une chronologie métaphysique un tant soit peu travaillée et allant au-delà de la compréhension mortelle); Things Heard And Seen, adapté du roman All Things Cease to Appear signé Elizabeth Brundage, coche scrupuleusement toutes les cases du drame domestico-surnaturel faisandé et amorphe, que le cinéma de genre des 90s dénombrait à la pelle.
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Axé sur une femme au foyer convaincue qu'elle et sa fille ne sont pas seules à la maison lorsque le paternel s'en va partir enseigner l'histoire de l'art, dit mari dont la sociopathie ne tarde pas à pointer le bout de son nez, le film dégaine tous les tropes irritants possibles, allant de la victime archétypale (Seyfried qui fait ce qu'elle peut dans le corset limité d'une épouse craintive, isolée et affaiblie par un trouble de l'alimentation dramatisé tout au long du film), au bourreau jamais crédible (James Norton, qui manque cruellement de naturel dans un jeu au sérieux risible combiné a une écriture qui l'est tout autant que ses nombreuses infidélités), en passant par une mythologie paranormale ridicule (ou les fantômes jouent tout au plus, un rôle de soutien) et incarne un pur cauchemar prévisible (à un ou deux rebondissements alambiqués près) et long comme ce n'est pas permis, frustrant et bourré de CGI foireux.
Reste alors uniquement ou presque, que la formidable photographie so 80s de Larry " Only God Forgives " Smith à se mettre sous la dent, à la vue de cet équivalent cinématographique d'un livre de poche bradé dans une solderie, ni assez bon pour hanter le spectateur ni totalement assee mauvais pour hanter les pires flops de l'année.
Un ratage, rien de moins.
Jonathan Chevrier