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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #123. Semaine du 6 au 13 février


Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.


Semaine du 6 Février au 13 Février



Dimanche 6 Fevrier. Green Book de Peter Farrelly sur France 2.

En 1962, alors que règne la ségrégation, Tony Lip, un videur italo-américain du Bronx, est engagé pour conduire et protéger le Dr Don Shirley, un pianiste noir de renommée mondiale, lors d’une tournée de concerts. Durant leur périple de Manhattan jusqu’au Sud profond, ils s’appuient sur le Green Book pour dénicher les établissements accueillant les personnes de couleur, où l’on ne refusera pas de servir Shirley et où il ne sera ni humilié ni maltraité.

Lorsque Green Book débute, on ne peut que sentir l’esprit très académique du projet. Pourtant, peu à peu, Peter Farrelly parvient à estomper cela, glace d’une part à la fluidité de son récit, mais surtout par la couleur que prend son œuvre. Le cinéaste joue avec les attentes et les idées reçues, s’il ne se montre jamais transgressif, provocant ou scandaleux, il s’anime d’une envie de détourner les stéréotypes, d’en pointer leurs origines autant que leurs absurdités. Dès lors, le film trimbale ses personnages entre facétie et tendresse, entre émotion et raffinement. Sorte de conte moral Capra -ien, Green Book s’avère moins didactique que prévu, mais surtout il illustre un cinéma fait avec cœur, alors pourquoi le bouder ?



Mercredi 9 Fevrier. Mademoiselle de Joncquières de Emmanuel Mouret sur Arte.

Madame de La Pommeraye, jeune veuve retirée du monde, cède à la cour du marquis des Arcis, libertin notoire. Après quelques années d’un bonheur sans faille, elle découvre que le marquis s’est lassé de leur union. Follement amoureuse et terriblement blessée, elle décide de se venger de lui avec la complicité de Mademoiselle de Joncquières et de sa mère...

Avec Mademoiselle de Joncquières, Emmanuel Mouret tient à revenir aux origines mêmes de son cinéma. Lui, qui souvent, s’est adonné aux marivaudages en convoque sa forme la plus pure : le film de costume. On se balade entre le ravissement d’un Stephen Frears et l’espièglerie théâtrale. En effet, le réalisateur offre une mise en scène précieuse dans laquelle les dialogues prennent toute la place. Dans cette véritable orfèvrerie textuelle, Mademoiselle de Joncquiéres se savoure comme un sommet du cinéma Mouret -ien où s’exprime toute la délicatesse et complexité des sentiments amoureux. Le tout étant soutenu par un impeccable casting, Cécile de France notamment, Édouard Bear évidemment, mais également Alice Isaac ou l’irrésistible Laure Calamy.



Jeudi 10 Fevrier. Insaisissables de Louis Leterrier sur M6.

« Les Quatre Cavaliers », un groupe de brillants magiciens et illusionnistes, viennent de donner deux spectacles de magie époustouflants. Le premier en braquant une banque sur un autre continent, le deuxième en transférant la fortune d’un banquier véreux sur les comptes en banque du public. Deux agents spéciaux du FBI et d’Interpol sont déterminés à les arrêter avant qu’ils ne mettent à exécution leur promesse de réaliser des braquages encore plus audacieux. Ils font appel à Thaddeus, spécialiste reconnu pour expliquer les tours de magie les plus sophistiqués…

Si l’on peut débattre des heures sur la qualité de sa carrière cinématographique, Louis Leterrier s’est récemment imposé avec sa modernité de Lupin sur Netflix. L’occasion, peut-être, de revenir un peu sur sa filmographie et t’en extirper ce qui fait figure de proposition la plus solide : Insaisissables. Alors, soyons clair, si vous vous attendiez à un véritable film de magie fuyez. En effet, tout n’est que supercherie dans cette œuvre qui joue même avec ce concept premier, car ici les magiciens sont plus proches de la bande de Ocean’s que de Houdini. Insaisissables se présente ni plus ni moins comme le prequel de Lupin, c’est-à-dire un récit fun, grand spectacle, doté d’un scénario efficace et percutant, le tout emballer avec savoir-faire. En bref, du divertissement propre.

Mais aussi... TF1SeriesFilms propose Quatre Mariages et un Enterrement de Mike Newell. Tourbillonnant, aussi désinvolte que cocasse, Quatre mariages et un enterrement contourne élégamment les pièges du genre et faisant exister des personnages un brin loufoques. Mais c’est surtout quand cette ritournelle du mariage vient s’interrompre et que subtilement apparait la gravité, que le génie de l’écriture de Richard Curtis s’anime. S’il est un maitre de la romcom, c’est peut-être parce qu’il parvient à faire du genre un reflet de nos vies, aussi drôle qu’elles puissent être il n’en oublie jamais les instants de tristesses qui la parsème.


Thibaut Ciavarella

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