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[CRITIQUE] : Zone Hostile


Réalisateur : Mikael Hafstrom
Avec : Anthony Mackie, Damson Idris, Emily Beecham, Pilou Asbæk,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Action, Science-fiction.
Nationalité : Américain, Hongrois.
Durée : 1h54min.

Synopsis :
Dans le futur, un pilote de drone est déployé dans une zone militarisée meurtrière où il va travailler pour un officier androïde chargé d'empêcher une attaque nucléaire.



Critique :


Pour tous ceux qui espèrent que la fermeture actuelle des salles de cinéma pourrait marquer la naissance d'un contenu un tant soit peu qualitatif, puisque non soumis à une concurrence féroce, de la part des plateformes de streaming ou des firmes pro-VOD/DTV : n'espérez pas trop, 2021 s'inscrit dans la même droite lignée que les cuvées précédentes, et encore plus du côté d'une Netflix qui alterne en ce pluvieux mois de janvier, les péloches oscarisables (coucou Pieces of a Woman), et les divertissements jetables aussi vite vus qu'oubliés - digne, un peu, de la belle époque des vidéoclubs.
Clairement de la seconde catégorie, Outside The Wire du plus ou moins honnête faiseur Mikael Hafstrom, sert de casse-croûte sur pellicule en attendant que la plateforme ne dégaine tous ses gros morceaux pour l'actuelle course aux statuettes dorées.
Ressemblant à un pilote de série TV digne de la Fox abandonné au beau milieu des années 2010, cette modeste petite série B burnée, qui est volontairement oubliable du début jusqu'à la fin, aurait sans doute mérité une exposition estivale plus adéquat pour pleinement incarner son statut de séances du samedi soir légère et bancale as hell.

Copyright Jonathan Prime / Netflix

Sorte de rejeton illégitime de Robocop (le remake, pas le chef-d'oeuvre de Paul Verhoeven hein), Terminator voire même Gemini Man (sans Ang Lee et sans la même ambition visuelle), enfanté lors d'une partouze ou les scénaristes se seraient mis en grève dès les préliminaires, la péloche est de ses plaisirs coupables qui se savourent comme une pizza trop cuite au four mais qui, imbibée d'houblon et de sauce piquante, blinderait l'estomac du plus exigeant des spectateurs grignoteurs.
Nous sommes en 2039, la guerre civile a définitivement éclaté en Europe de l'Est ou un chef de guerre impitoyable nommé Koval (Pilou Asbæk, définitivement pas aimé par Hollywood) tente de mettre la main sur des armes nucléaires.
Heureusement, alors que les États-Unis jouent - comme d'habitude - un rôle de maintien de la paix tout aussi indéterminé, deux soldats ricains qui peuvent arrêter sa folie et sauver le vieux continent : un jeune pilote de drone têtu nommé Harp (Damson Idris) et son commandant dur à cuire et autoritaire Leo (Anthony Mackie, encore et toujours militaire), qui est en partie... robotisé; ou plutôt un prototype de «biotechnologie de quatrième génération», d'apparence humaine mais programmée pour prendre des décisions fondées uniquement sur la rationalité, et aux aptitudes de combats à peine plus développés qu'un Jason Bourne ou un John Wick...
Intercalée entre un moralisme brutal et lourd (surtout dans son dernier acte), un récit initiatique sous fond de prise de conscience évidente même si humaine (un pilote de drone qui réalise que oui, le terrain c'est moins facile que d'être derrière un écran), un potentiel alarmiste (le soulèvement des machines et la crainte face à la technologie militaire) et quelques séquences d'action plutôt bien emballées et chorégraphiées; l'histoire, paresseuse et (beaucoup) trop étirée (quand elle n'est pas ridicule dans son désir de gonfler le background de ses personnages, comme les 56000 heures de vol, physiquement impossible, de Harp), arpente le terrain familier de l'aventure SF old school et guerrière à laquelle il manque cruellement de verve et de panache, sans pour autant être foncièrement désagréable à suivre.

Copyright Jonathan Prime / Netflix

En grande partie grâce à la performance elle aussi familière d'Anthony Mackie, jouant plus ou moins le même sage charismatique qu'il arbore habituellement - surtout chez Marvel -, dans la peau d'une machine tout aussi expressive que n'importe quel être humain; dommage en revanche, d'y voir une Emily Beecham totalement sous-utilisée (alors que tous les amoureux de la géniale Into The Badlands savent qu'elle sait tataner les gens), qui illumine le cadre de sa présence quand la caméra d'Hafstrom le lui permet.
Intense et absurde à la fois (notamment dans ses dialogues philosophico-métaphysiques pas plus fin qu'une blague Carambar), n'allant jamais plus loin que son statut de divertissement fait pour le petit écran (avec des effets visuels à la qualité correspondant au médium); Zone Hostile est un divertissement Netflix pur jus, divertissant mais ne cherchant jamais à voir plus loin que le bout de leur nez.
Mais tant que cela fonctionne un minimum...


Jonathan Chevrier



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