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[CRITIQUE] : Host


Réalisateur : Rob Savage
Avec : Jemma Moore, Haley Bishop, Emma Webb, Caroline Ward, Radina Drandova, Edward Linard,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Épouvante-horreur.
Nationalité : Britannique.
Durée : 1h02min. 

Synopsis :
Six amis engagent un medium pour une séance de spiritisme sur Zoom pendant le confinement. Très vite, la situation dégénère quand ils réalisent qu’ils ont laissé entrer un esprit maléfique chez eux… Survivront-ils à la nuit ?



Critique :


On se rappelle encore au doux souvenir (non) de la tentative made in France de capatiliser outrageusement sur la pandémie du Covid-19 et le premier confinement, le bien nommé Connectés de Romuald Boulanger, grosse panouille avec des bases scénaristiques désincarnées digne d'une sitcom AB Productions improvisée minute par minute (le souci de cohérence en moins).
Strict opposé tout en partant d'une base technique similaire - du found footage -, Host de Rob Savage (qui adapte son court-métrage éponyme), qui se déroule intégralement sur une seule et unique conversation Zoom, est un vrai petit bout de cinéma fauché mais malin, qui tient constamment en haleine
Au milieu du confinement UK, on suit six amis gentiment inconscients, qui ont organisé une séance de spiritisme en ligne sur Zoom, dirigée par le médium Seylan.
Mais quand l'une d'entre elles convoque l'esprit d'un ami mort, elle invite involontairement une présence démoniaque à la fête, qui est capable de se déplacer entre les maisons de chaque participant à la conversation...

Copyright Shudder

Guère original dans son fond (Unfriended à plusieurs années d'avance, et Searching d'Aneesh Chaganty a sans doute tirer le maximum du concept sous fond de thriller haletant), mais habilement dans l'air du temps - la plateforme de visioconférence Zoom, dont il a une intime connaissance de ses possibilités -, Host est une bande férocement épurée et rythmée (à peine une heure au compteur), dont les atouts résident pleinement non seulement dans l'étonnante étroitesse de son écriture (comme le montage : on va strictement à l'essentiel) et la crédibilité de ses performances (même si, durée limitée oblige, l'empathie n'est pas vraiment au rendez-vous pour tous les personnages), mais également dans son utilisation imaginative de l'espace - malgré les limites évidentes de son cadre - et dans sa fusion entre les royaumes virtuels, surnaturels et physiques.
Grisant (d'autant plus vu le contexte social anxiogène actuel) mais invariablement imparfait, tant il tombe dans le piège facile de la suspension de l'incrédulité de ce qu'il montre (encore une fois, ce n'est pas rationnelle de rester connecté et fixé à sa camera dans une telle situation), Host, solide et sans prétention, peut se voir comme un petit train fantôme façon artefact d'une période sociale actuelle troublée, ou le besoin d'interaction sociale est vitale.


Jonathan Chevrier