[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #113. Semaine du 8 au 14 novembre 2020
Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.
Semaine du 8 Novembre au 14 Novembre
La Reine Margot de Patrice Chérau sur Arte.
Poussé par sa mère Catherine de Médicis, Charles IX contraint sa soeur Marguerite à épouser Henri de Navarre. Ce mariage vise à apaiser le climat de tension qui règne en France, pays déchiré par les guerres de religion. Margot déteste son époux et aime avec passion son amant, La Môle. Les luttes entre catholiques et protestants prennent un tour sanglant, qui culmine avec le massacre de la Saint-Barthélemy.
Sans nul doute, La Reine Margot est le projet le plus ambitieux de son cinéaste. En effet, au travers de cette adaptation d’un roman de Alexandre Dumas, Chérau va plus loin que le simple film historique ou le biopic conventionnel. Porté par une Isabelle Adjani subjuguante de justesse, le film fait de sa reconstitution un outil pour creuser des personnages et des destinées. La Reine Margot devient alors sous la caméra du réalisateur une œuvre à la sensualité étonnante, aussi théâtrale que sanglante, romanesque et vivante. Sans jamais être engoncé, le film de Pascal Chérau ne cesse de battre tel un cœur et s’offre à nouveau tel un ballet somptueux dont l’exécution méticuleuse ne serait prendre le pas sur l’émotion.
Mardi 10 Novembre.
Star Trek de J.J. Abrams sur NRJ12.
Le tout premier voyage de l’U.S.S Enterprise ne sera pas de tout repos. Alors que le jeune James Kirk passe son temps a rejeter toutes formes d’autorité, le jeune Spock tente de maintenir son imagine de vulcain sans émotion. De cette rencontre naîtra les conflits et l’amitié et c’est ensemble qu’ils devront affronter les plans de l’effroyable Néro…
En 2009, J.J Abrams atterrit à la tête du projet Star Trek. Son objectif est simple, redynamisez une saga longue de 11 films pour l’inscrire dans son époque. En décidant d’offrir une nouvelle ligne temporelle vierge, le cinéaste s’assure une liberté de création totale et peut ainsi dérouler ses ambitions. D’une façon presque ironique, le Star Trek version Abrams ressemble étrangement à un Star Wars. Une arme de destruction massive pouvant anéantir une planète entière, Kirk est un jeune homme sans père, la scène du bar nous ramène à la Cantina de Star Wars etc. Si tout cela prête à sourire aujourd’hui, cela n’enlève en rien la qualité de son travail. Certains peuvent arguer que le film s’éloigne des codes Star Trek, j’y vois simplement une réécriture en adéquation avec son temps, embrassant une nature bien plus spectaculaire grâce à la réalisation majestueuse d’un J.J Abrams terriblement inspiré.
Mais aussi...Cstar propose Speed de Jan De Bont. Une merveille de cinéma d’action, qui repose sur un scénario certes simple, mais exécuté avec une grande maîtrise. Le réalisateur ne cesse d’impulser a l’ensemble une énergie quasi-permanente, de cet ascenseur en chute libre à cette scène de combat sur le métro, tout semble comme chorégraphier à la perfection. Les questionnements n’ont pas le temps de brouiller notre esprit qu’une nouvelle péripétie vient nous stocher à notre siège faisant passer ces deux heures en un mouvement de cil.
Jeudi 12 Novembre.
Braveheart de Mel Gibson sur Cherie25.
Au XIIIe siècle, le roi Edward Ier s'empare du trône d'Écosse et instaure un régime répressif. Le père et le frère du jeune William Wallace entrent en résistance et sont tués par les soldats du roi. Des années plus tard, alors qu'il a grandi loin de chez lui, William épouse en secret Murron, son amie d'enfance. Il espère ainsi lui éviter le droit de cuissage. Wallace souhaite vivre paisiblement. Mais un jour, un soldat agresse Murron.
Avec Braveheart, Mel Gibson s’impose non plus comme un acteur de talent, mais comme un réalisateur d’envergure. Dans ce récit oscillant entre épique, barbarie et sensibilité, le cinéaste réajuste la réalité afin de donner a son film une ampleur dramaturgique. Si certains critiquent les arrangements scénaristes au détriment de la pure vérité historique, il ne faut pas oublier que le cinéma répond a des codes, et qu’il est un média demandant des adaptations afin de fluidifier un récit déjà très dense. En dehors de cela, Braveheart reste un film colossal, réinstallant à Hollywood l’épopée historique devenue synonyme de flop à la fin des années 60.
Mais aussi..W9 programme L’Arnacoeur de Pascal Chaumeil. Ravivant les couleurs de la romcom française, le film déroule, sur une intrigue forcément prévisible, des situations fortement inventives tirant profit de son sujet atypique. Puisant sa force dans ses personnages secondaire le réalisateur impose sa machine à gag imparable tout en ne refusant jamais de faire de son film ce qu’il est : une comédie romantique.
Sinon...France 3 propose The Revenant de Alejandro Gonzalez Inarritu. Au-delà de la performance d’acteur de DiCaprio, The Revenant c’est une prouesse technique époustouflante de la part d’un cinéaste en état de grâce. Œuvre rugueuse, aussi épique qu’elle est sensorielle, habillée par une musique à la beauté toute majestueuse, The Revenant marque l’esprit
Thibaut Ciavarella