[CRITIQUE] : Downhill
Réalisateurs : Jim Rash et Nat Faxon
Avec : Julia Louis-Dreyfus, Will Ferrell, Miranda Otto, Kristofer Hivju,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Drame, Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h27min
Synopsis :
Un remake américain du film suédois Snow Therapy...
Comment une avalanche dans les Alpes plonge une famille apparemment parfaite au désarroi ?
Critique :
Pour tous les amoureux du cinéma US con-con sur les bords - et le mot est faible -, Will Ferrell est un roi absolu que l'on se doit de vénérer à sa juste valeur tant son idiotie est tout simplement... magique.
Roi du box-office sur ses terres, quasi-has been ou presque dans le reste du monde (dont la France, le fruit d'une distribution totalement flinguée de ses comédies, à l'instar de ce bon vieux Adam Sandler), même si il est l'objet d'un culte assez important, voilà la cruelle destinée de ce géant de la comédie, un doux dingue dans les tous les sens du terme, habitué aux parodies sportives potaches mais toujours de bons goûts pour les initiés.
Cantonné - au mieux - aux bacs à DVD/Blu-ray, le bonhomme squatte pourtant une nouvelle fois la zone obscure de la VOD hexagonale avec Downhill, remake un brin opportuniste du génial Snow Therapy de Ruben Östlund.
Énième exemple - et profondément trivial - de l'instinct un brin stupide de l'industrie Hollywoodienne à atténuer toute l'originalité et la fraîcheur d'un film en langue étrangère, pour le faire passer par la moulinette de l'américanisation à outrance, Downhill qui, sur le papier, à quelque chose de logiquement alléchant, partait pourtant à la base sur de bons rails : réinterpréter le cinéma éblouissant d'Östlund avec deux des comédiens les plus doués de l'humour US, Julia Louis-Dreyfus et Will Ferrell donc, mais aussi à da barre les co-scénaristes oscarisés de The Descendants Jim Rash et Nat Faxon, et au scénario le magicien de la vénérée Succession Jesse Armstrong.
Il y a tellement à dire sur les périls et les compromis de la vie de famille et surtout du mariage, d'autant plus plaqué sur la sinistre fragilité des codes moraux bourgeois, que le film avait tout pour incarner une comédie de moeurs passionnante, entre la tragi-comédie existentielle et la balade aérienne sur un duel au sommet entre deux personnalités bien distinctes.
D'une certaine manière, la péloche répond joliment à nos attentes, l'alchimie crédible entre ses deux comédiens vedettes font que l'on se passionne pour la mise en images des petits traumas de ses deux adultes soucieux, qui essaient juste de passer un bon moment familial au coeur des Alpes autrichiennes.
Le problème réside au fond dans sa manière d'hésiter à aller au plus profond des choses et de son histoire, au point d'apparaître profondément futile malgré son emballage on ne peut plus charmant.
Dans le film original, il s'agissait bien plus que des atermoiements d'un mariage, on assistait à un démantèlement en règle de tout un ordre social, aussi effrayant et grisant qu'amèrement triste.
Ici, le tandem Rash/Faxon observe dans les startings blocs le métrage qu'ils auraient voulu faire, sans jamais vraiment s'en donner les moyens, préférant timidement se focaliser sur un couple (leur mariage et extension leur statut de parents), entre nervosité tremblante et convictions incertaines, mais sans le moindre inconfort intense et puissant.
Un manque de profondeur qui ne remet pas en cause la drôlerie ou l'intelligence (certaines scènes restent déchirantes et furieuses) de Downhill, mais qui provoque de facto un vrai sentiment de frustration quand on joue au jeu - inévitable - des comparaisons avec l'oeuvre originale.
Dommage, surtout quand on voit que Julia Louis-Dreyfus et Will Ferrell sont au diapason, et livrent deux de leurs plus belles performances...
Jonathan Chevrier
Avec : Julia Louis-Dreyfus, Will Ferrell, Miranda Otto, Kristofer Hivju,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Drame, Comédie.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h27min
Synopsis :
Un remake américain du film suédois Snow Therapy...
Comment une avalanche dans les Alpes plonge une famille apparemment parfaite au désarroi ?
Critique :
Énième exemple trivial de l'instinct stupide de l'industrie US à atténuer toute l'originalité et la fraîcheur d'un film en langue étrangère en le remakant, #Downhill est une relecture timide et sans vraie profondeur du génial #SnowTherapy, malgré le joli duo Ferrell/Louis-Dreyfus pic.twitter.com/0bcTMyYVka
— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) November 22, 2020
Pour tous les amoureux du cinéma US con-con sur les bords - et le mot est faible -, Will Ferrell est un roi absolu que l'on se doit de vénérer à sa juste valeur tant son idiotie est tout simplement... magique.
Roi du box-office sur ses terres, quasi-has been ou presque dans le reste du monde (dont la France, le fruit d'une distribution totalement flinguée de ses comédies, à l'instar de ce bon vieux Adam Sandler), même si il est l'objet d'un culte assez important, voilà la cruelle destinée de ce géant de la comédie, un doux dingue dans les tous les sens du terme, habitué aux parodies sportives potaches mais toujours de bons goûts pour les initiés.
Cantonné - au mieux - aux bacs à DVD/Blu-ray, le bonhomme squatte pourtant une nouvelle fois la zone obscure de la VOD hexagonale avec Downhill, remake un brin opportuniste du génial Snow Therapy de Ruben Östlund.
Copyright Walt Disney Germany |
Énième exemple - et profondément trivial - de l'instinct un brin stupide de l'industrie Hollywoodienne à atténuer toute l'originalité et la fraîcheur d'un film en langue étrangère, pour le faire passer par la moulinette de l'américanisation à outrance, Downhill qui, sur le papier, à quelque chose de logiquement alléchant, partait pourtant à la base sur de bons rails : réinterpréter le cinéma éblouissant d'Östlund avec deux des comédiens les plus doués de l'humour US, Julia Louis-Dreyfus et Will Ferrell donc, mais aussi à da barre les co-scénaristes oscarisés de The Descendants Jim Rash et Nat Faxon, et au scénario le magicien de la vénérée Succession Jesse Armstrong.
Il y a tellement à dire sur les périls et les compromis de la vie de famille et surtout du mariage, d'autant plus plaqué sur la sinistre fragilité des codes moraux bourgeois, que le film avait tout pour incarner une comédie de moeurs passionnante, entre la tragi-comédie existentielle et la balade aérienne sur un duel au sommet entre deux personnalités bien distinctes.
D'une certaine manière, la péloche répond joliment à nos attentes, l'alchimie crédible entre ses deux comédiens vedettes font que l'on se passionne pour la mise en images des petits traumas de ses deux adultes soucieux, qui essaient juste de passer un bon moment familial au coeur des Alpes autrichiennes.
Le problème réside au fond dans sa manière d'hésiter à aller au plus profond des choses et de son histoire, au point d'apparaître profondément futile malgré son emballage on ne peut plus charmant.
Dans le film original, il s'agissait bien plus que des atermoiements d'un mariage, on assistait à un démantèlement en règle de tout un ordre social, aussi effrayant et grisant qu'amèrement triste.
Copyright Walt Disney Germany |
Ici, le tandem Rash/Faxon observe dans les startings blocs le métrage qu'ils auraient voulu faire, sans jamais vraiment s'en donner les moyens, préférant timidement se focaliser sur un couple (leur mariage et extension leur statut de parents), entre nervosité tremblante et convictions incertaines, mais sans le moindre inconfort intense et puissant.
Un manque de profondeur qui ne remet pas en cause la drôlerie ou l'intelligence (certaines scènes restent déchirantes et furieuses) de Downhill, mais qui provoque de facto un vrai sentiment de frustration quand on joue au jeu - inévitable - des comparaisons avec l'oeuvre originale.
Dommage, surtout quand on voit que Julia Louis-Dreyfus et Will Ferrell sont au diapason, et livrent deux de leurs plus belles performances...
Jonathan Chevrier