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[SƎANCES FANTASTIQUES] : #8. Danza Macabra

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Parce que les (géniales) sections #TouchePasAMes80s et #TouchePasNonPlusAMes90s, sont un peu trop restreintes pour laisser exploser notre amour du cinéma de genre, la Fucking Team se lance dans une nouvelle aventure : #SectionsFantastiques, ou l'on pourra autant traiter des chefs-d'oeuvre de la Hammer, que des pépites cinéma bis transalpin en passant par les slashers des 70's/80's; mais surtout montrer un brin, la richesse d'un cinéma fantastique aussi riche qu'il est passionnant à décortiquer. Bref, veillez à ce que les lumières soient éteintes, qu'un monstre soit bien caché sous vos fauteuils/lits et laissez-vous embarquer par la lecture nos billets !


#8. Danse Macabre d'Anthony Dawson (Antonio Margheriti) (1964)

Si le cinéma rital a pris son temps pour se laisser au cinéma fantastique, gageons que dès les premières lueurs des 60's, il a littéralement imposé sa marque pour devenir LA référence absolue, bien devant un cinéma d'épouvante britannique - dont elle a repris tous les codes - voyant l'aura de la merveilleuse Hammer, tomber peu à peu en décrépitude.
Petite coprod franco-italienne, Danza Macabra tournée de manière expéditive par Antonio Margheriti (un projet un temps promis à Sergio " Django " Corbucci), qui usera pour l'occasion de son pseudonyme anglo-saxon habituel Anthony Dawson - plus " vendeur " -, louchant gentiment sur le chef-d'oeuvre La Maison du Diable de Robert Wise et des écrits d'Edgar Alan Poe, qui intervient d'ailleurs en personne au coeur de l'intrigue (et qui argue que ses oeuvres ne sont pas fictionnelles, mais bien inspirées de faits réels), l'intrigue suit justement ce dernier qui met au défi l'un de ses admirateurs, le journaliste Alan Foster, de passer la " nuit des morts " au coeur de sa demeure supposément hantée de Providence, et dans laquelle personne ne ressortirait vivant.
Pas de Poe (pardon), pour dix malheureuses livres, le bonhomme va vite déchanter une fois arrivé dans le château, qui abrite une belle galerie de victimes de morts violentes, condamnés à revivre leur calvaire et accessoirement à traquer les visiteurs du lieu.
Totalement impuissant face aux drames successifs dont il est le spectateur, le journaliste ne parviendra finalement jamais à s'échapper...

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Sublimé par la présence charismatique de Georges Rivière, mais surtout celle follement envoûtante de la merveilleuse Barbara Steele, estampillée objet de toutes les convoitises et reine indiscutable de l'horreur à l'italienne des 60's (en gros dès Le Masque du Demon du roi Mario Bava, elle qui tournera d'ailleurs la même année avec Margheriti, dans le moins réussi La Sorcière Sanglante); si Danse Macabre ne vaut pas forcément pour son intrigue on ne peut plus classique (arborant les thèmes récurrents de l'horreur gothique, aborder sous toutes les coutures par Bava au fil de sa carrière), en revanche, il fait montre d'une justesse technique on ne peut plus faste et léchée.
Grave, élégant et lancinant comme un cauchemar hypnotique dont on ne peut détourner les yeux (même si son rythme en lâchera plus d'un en route, jusqu'à un dernier tiers qui y va franco), le film dispense autant un érotisme gentiment sulfureux - pour l'époque - qu'un sadisme morbide, le tout imbibé par une ambiance savoureusement macabre et inquiétante; un onirisme gothique renforcée par la remarquable photographie en noir et blanc de Riccardo Palottini - qui dégainera aussi son pseudo, Richard Kramer.
Danza Macabra ou, tout simplement, une petite merveille de l'âge d'or du cinéma fantastique rital sur la solitude et l'impuissance désespérée inhérentes à la condition d'entité spectrale et qui, pour la petite histoire, connaîtra un remake en couleur sept ans plus tard, de la caméra même de Margheriti : Les Fantômes de Hurlevent, avec Michèle Mercier, Anthony Franciosa et Klaus Kinski).
Pourquoi pas Antonio, pourquoi pas...


Jonathan Chevrier