Breaking News

[SƎANCES FANTASTIQUES] : #4. Le couteau sous la gorge

© 1986 Japhila Production

Parce que les (géniales) sections #TouchePasAMes80s et #TouchePasNonPlusAMes90s, sont un peu trop restreintes pour laisser exploser notre amour du cinéma de genre, la Fucking Team se lance dans une nouvelle aventure : #SectionsFantastiques, ou l'on pourra autant traiter des chefs-d'oeuvre de la Hammer, que des pépites cinéma bis transalpin en passant par les slashers des 70's/80's; mais surtout montrer un brin, la richesse d'un cinéma fantastique aussi riche qu'il est passionnant à décortiquer.
Bref, veillez à ce que les lumières soient éteintes, qu'un monstre soit bien caché sous vos fauteuils/lits et laissez-vous embarquer par la lecture nos billets !






#4. Le Couteau sous la Gorge de Claude Mullot (1986)

La magie de l'Étrange Festival, au-delà de mettre en avant des péloches fantastiques venant de tout bord, est aussi et surtout de donner des coups de projecteurs à des oeuvres plus anciennes, souvent pleinement ancré dans leurs époques.
Amoureux sincère du cinéma bis rital, feu le français Claude Mullot (The Blood Rose, le tristement célèbre Pussy Talk), dont la carrière est marqué autant par des incursions dans l'horreur que dans le cinéma X, s'était donc essayé au giallo bien de chez nous avec Le Couteau sur la Gorge, thriller aussi névrosé et singulier que franchement misogyne et gênant, louchant gentiment sur le fétichisme hypnotique de Brian De Palma (la maestria... et tout le reste, en moins); le tout porté par une froideur et un détachement à tous les niveaux (écriture, ambiance, direction d'acteurs, ton,...) qui tranche un brin avec l'hystérie ambiante des productions du pays à la botte.

© 1986 Japhila Production

Un brin schématique - pour être poli -, articulé autour d'une intrigue prétexte et férocement épurée - même pas 80 minutes au compteur -, mais rondement bien mené dans son entreprise de destruction massive ahurrisante d'incohérence, qui énumère pourtant tous les passages obligés du genre avec une assiduité déconcertante (des appels téléphoniques obscènes, une police incompétente et révoltante, une série de meurtres sanglants, un tueur psychopathe - dont la révélation est très surprenante -, un ex-petit ami creapy, une sexualité débridée et sans tabou, des secrets douteux qui se cache sous le verni luxuriant des faux-semblants publiques,...), le film de Mullot, pas dénué de ludisme - volontaire mais surtout involontaire -, n'en reste pas moins une expérience on ne peut plus sérieuse, qui mise tout sur la terreur avec ses images sombres de ténèbres urbaines, de malice charnelle et de désespoir psychologique.
Plutôt dans la moyenne des gialli européens made in 80's (plus basse que haute tout de même), en grande partie grâce à sa mise en scène criarde mais élégante sur certains points, le film se paye le luxe d'aligner un joli paquet de mises à mort crispantes, mais surtout un grosse galerie de personnages atypiques, incarnés avec un ridicule parfois confondant : mention à l'ex-pornstar Brigitte Lahaie, merveilleuse d'ambiguïté et totalement irritante à la fois, mais aussi à Florence Guérin, dans une performance "Edwige Fenechienne" du pauvre.
Du gros Eurotrash foutraque, modeste et charpenté avec les moyens du bord, comme on en fait plus... vraiment plus.


Jonathan Chevrier

Aucun commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.