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[CRITIQUE] : Les Nouveaux Mutants


Réalisateur : Josh Boone
Acteurs : Anya Taylor-Joy, Maisie Williams, Charlie Heaton, Henry Zaga, Alice Braga,...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Epouvante-Horreur, Fantastique, Science-Fiction, Thriller.
Nationalité : Américain
Durée : 1h33min

Synopsis :
Rahne Sinclair, Illyana Rasputin, Sam Guthrie et Roberto da Costa sont quatre jeunes mutants retenus dans un hôpital isolé pour suivi psychiatrique. Le Dr Cecilia Reyes, qui estime ces adolescents dangereux pour eux-mêmes comme pour la société, les surveille attentivement et s'efforce de leur apprendre à maîtriser leurs pouvoirs. Lorsqu’une nouvelle venue, Danielle Moonstar, rejoint à son tour l'établissement, d’étranges événements font leur apparition. Les jeunes mutants sont frappés d'hallucinations et de flashbacks, et leurs nouvelles capacités - ainsi que leur amitié – sont violemment mises à l'épreuve dans une lutte effrénée pour leur survie.



Critique :


Sans revenir sur sa production, et encore plus sa distribution, tellement chaotique que s'en est devenu plus tragique que risible, Les Nouveaux Mutants est avant tout et surtout, une petite anomalie au sein d'une production super-héroïque à la conformité plus que désolante.
Sans totalement marché sur les pas des canons de la franchise X-Men, la seule à vraiment oser les paris les plus ambitieux (avec les pertes mais aussi les succès qu'ils peuvent amener... coucou Logan); le film de Josh Boone décide de fusionner le genre au teen movie horrifique à forte tendance huis-clos, en jouant la carte de l'épure extrême : une poignée de personnages (cinq mutants), un cadre unique et intimiste (un hôpital psychatrique), et une volonté féroce de se démarquer du tout commun, franchement enthousiasmante même si pas toujours maîtrisée.




Sondant les fragilités psychologiques de jeunes adolescents comme le ferait - toute propension gardée - Stephen King (on pense parfois à Carrie et Ça, mais pas que), offrant des saillies cauchemardesque soulignant les traumatismes terrifiants qui les habite (pour mieux renforcer notre empathie pour eux), la péloche, avec ses fausses allures de Nightmare on Elm Street 3 et 4 (en résolument moins kitsch et fauché), s'échine tout du long à donner du corps à ses personnages à défaut de pouvoir le faire pour son histoire, expéditive et manquant de mordant - tout en étant plombé par des SFX tout droit débarqués des années 90.
Ne semblant n'avoir rien d'important à conter passer la premier tiers (des soucis que l'on peut certes, intimement lier à sa production difficile et ses multiples reshoots/montages à l'arraché), Boone focalise dès lors son énergie uniquement sur ses protagonistes, victimes impuissantes de leurs conditions et encore plus de leur passé souvent troubles (surtout le tandem Illyana/Sam), dont l'enfance a été déchirée et qui doivent désormais apprivoiser aussi bien leurs peurs, que des pouvoirs extraordinaires - et vraiment inédit au coeur de la franchise cinématographique.
À défaut de produire le souffle d'une bombe (ce qu'il n'a jamais vraiment eu l'intention d'être, même dans ses prémisses), dans son récit initiatique/quête identitaire multiples prévisible et pas toujours subtile (les extraits clins d'oeil à Buffy contre les vampires), mais d'une maturité admirable, le long-métrage fait l'effet d'un petit vent rafraîchissant au milieu d'un cinéma super-héroïque balayé par les effluves lourdes du politiquement correct et du PG-13 frustrant.




En fait, que ce soit par le look de ses héros, finement croqués et interprétés (mention à Anya Taylor-Joy, badass en frangine de Colossus, mais aussi et surtout à Charlie Heaton), ou sa facture très sombre, Les Nouveaux Mutants, rattaché avec trois bouts de ficelles à la saga mère (un extrait de Logan et Essex Corporation), évoque plutôt un retour vers les shockers 80's, perfectibles mais décomplexés et attachants.
Vraiment pas mal, pour un opus d'introduction fauché en plein vol, et qu'on annonçait sans l'avoir vu, comme une catastrophe sans nom...


Jonathan Chevrier




Le réalisateur de Nos étoiles contraires revient avec un spin-off de la saga X-Men, dont la malédiction vient de prendre fin, après de nombreuses difficultés. On pensait que Les Nouveaux Mutants allait rejoindre la liste des films maudits et qu’il ne sortirait jamais en salles. Prévu pour le printemps 2018, quatre reports ont été nécessaire avant sa sortie, plus de deux ans après. Des hypothétiques reshoots (démentis par le réalisateur), un rachat de la Fox par le monstre Disney et une pandémie plus tard, nous voici devant un film super-héroïque aux accents horrifiques. Cinq adolescents enfermés dans un seul et même endroit, qui vont explorer leurs angoisses les plus profondes liés à l’adolescence. The Breakfast Club ? Non, mais la référence n’est pas renié par Josh Boone, qui admet avoir pioché dans le Ça de Stephen King également. Le film commence par une légende cheyenne, contée par un des personnages principaux, Dani (Blu Hunt). Chaque individu possèderait deux ours en eux, symbolisant le bien et le mal. Elle subit un événement tragique, l'annihilation de sa réserve par un élément inconnu. Seule survivante, elle est recueillie par le Dr Reyes (Alice Braga) dans un drôle d’hôpital. Elle est une mutante, mais son pouvoir lui est encore méconnu. Avec d’autres jeunes mutants, elle doit d’abord apprendre à se contrôler avant de pouvoir rejoindre le mystérieux employeur du docteur. Elle rencontre donc Rahne (Maisie Williams) qui se transforme en louve, Roberto (Henry Zaga) beau-gosse richissime et torche humaine, Sam (Charlie Heaton) qui peut utiliser une vitesse supersonique et Illyana (Anya Taylor-Joy), capable de créer un monde de toute pièce. Très vite, les choses tournent mal. Chacun est hanté par leur traumatisme et ils vont vite découvrir, grâce à l’aide de la petite nouvelle, la véritable raison de leur enfermement. Et de tout faire pour en sortir.




Les Nouveaux Mutants n’est pas la catastrophe à laquelle on pourrait s’attendre, tout en étant très superficiel. Loin d’une origin story classique, le film a la très bonne idée de lorgner vers l’adolescence et ses traumatismes. Nos cinq héros ne sont pas des jeunes ordinaires. Leurs pouvoirs se sont manifestés de façon violente, abrupte, telle la puberté. Sam, obligé de travailler dans les mines avec son père, cause un accident mortel, Illyana est abusée par des créatures affreuses et se crée un monde pour se mettre en sécurité. Roberto tue sa copine, incapable de contrôler son pouvoir en même tant que sa sexualité. Rahne est victime de violence par une personne de confiance à cause de son pouvoir (et sûrement de son homosexualité). Contrôler leur pouvoir revient à contrôler leur peur, leur traumatisme et trouver une paix intérieure tant recherchée. Malheureusement, à cause de sa petite heure et demie, le métrage a du mal à trouver son rythme. Les relations entre eux sont bâclées et s’appuient sur des éléments tout sauf subtils, malgré une certaine pertinence, pour accélerer la cadence. La série Buffy contre les Vampires, monument sacrée de pop culture, qui a elle aussi approfondie avec succès la métaphore du fantastique et de l’adolescence est utilisée pour faire passer des messages. L’épisode Orphelines (The Body) nous fait vite comprendre l’homosexulité de Rahne, seul personnage à regarder la séquence montrée, le premier baiser lesbien dans une série fantastique. L’épisode Un silence de mort (Hush), où Buffy et ses collègues deviennent muet veut nous faire comprendre que nos héros vont devoir affronter leur démon en se confiant les uns aux autres. Se fier à la prétendue connaissance de cette référence (et quelques autres) pour que le spectateur comprenne tous les enjeux est un peu aléatoire.




Le film devient intéressant dans sa deuxième partie, quand les informations obtenues par de nombreux dialogues explicatifs parfois pompeux prennent vie par les éléments horrifiques. Chacun à ses démons à combattre et ils finissent par trouver la clef pour les terrasser enfin : l’entraide. En lâchant prise, ils reprennent possession de leur pouvoir. Une liberté et une confiance qui peut-être les conduiront à devenir des super-héros dans l’avenir (même s’il est peu probable de voir une suite un jour).
Pas encore des X-Men, mais des adolescents en paix avec eux-même, prêts à se tourner vers le monde. En explorant les affres de l’adolescence et des traumatismes par le biais du code horrifique, Les Nouveaux Mutants se démarque du film super-héroïque, souffrant cependant de nombreux défauts. 


Laura Enjolvy 


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