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[CRITIQUE] : Dawson City : Le Temps Suspendu


Réalisateur : Bill Morrison
Acteurs : -
Distributeur : Théâtre du Temple
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h00min.


Synopsis :
1978, Canada. À 560 kilomètres au sud du cercle polaire arctique se trouve Dawson City, petite ville canadienne. En 1978, lors de travaux destinés à construire un centre de loisirs, le conducteur d’une pelleteuse fait surgir de terre des centaines de bobines de films miraculeusement conservées. Combinant films muets, films d'actualités, images d'archives, interviews et photographies historiques, et accompagné par une bande-son envoûtante d’Alex Somers, Dawson City: Le temps suspendu dépeint l'histoire de la ruée vers l’or d’une petite ville canadienne tout en relatant le cycle de vie d'une collection de films singulière à travers son exil, son enterrement, sa redécouverte et son salut.




Critique :


On l'a appelé " the King Tut’s Tomb of silent cinema ", une découverte d'une centaines de bobines dans l'un des coins les plus éloignés du monde qui a ébloui l'univers cinématographique, mais pour le cinéaste accompli et ambitieux Bill Morrison, c'était quelque chose de plus: la chance de raconter l'histoire d'une vie, de raconter un conte merveilleux, presque indescriptible, un étonnement complet du début à la fin.
Le documentaire passionnant Dawson City : Le Temps Suspendu est indescriptible non pas parce qu’il est ambigu (loin de là), mais parce qu’il brasse tellement de jolies choses qu’il est difficile de savoir par où commencer; un véritable K.O. esthétique qui regorge de contes sauvages, de faits étonnants et de personnalités non conventionnelles.



Copyright Théâtre du Temple


Un documentaire peut aussi se voir comme un roman policier passionnant, l'histoire d'un lieu particulier qui se transforme en un examen sur les arcanes de la politique du 20e siècle, débutant et terminant dans la petite ville éponyme, rythmée par la ruée vers l'or dans l'impitoyable territoire du Yukon.
Tout a commencé à l'été 1978 lorsqu'un employé de chantier creusant pour un nouveau bâtiment derrière le casino Diamond Tooth Gertie à Dawson City, tombe sur une pluie de bobines de vieux film de nitrate datant des années 20, qui avaient été préservés dans le sol du Grand Nord pendant un demi siècle.
Une fois que la poussière s'est dissipée et que les archivistes ont fait leur travail, 533 bobines ont été sauvées, les derniers vestiges survivants de 372 titres étonnants, qui avaient tous été considérés comme perdus à jamais (notamment des oeuvres de Lionel Barrymore, Lon Chaney et Douglas Fairbanks, ou encore des longs métrages oubliés depuis longtemps, voire même une pièce d'histoire folle : un enregistrement du tristement célèbre scandale des «Black Sox» des World Series de 1919).
Bill Morrison transmet avec une obsession magnifique les détails dramatiques sur la manière et la raison pour laquelle tout ces film ont été enterrés, et ce qui s'est passé quand ils ont été trouvé, tout en plaquant le tout sur l'histoire furieusement fascinante de Dawson City, et en particulier la ruée vers l'or du Klondike en 1897.


Copyright Théâtre du Temple

Porté par une pure joie de découverte cinéphile, ainsi par une sacrée galerie de personnages hauts en couleurs, subtilement évocateur dans ses thèmes (belle charge contre le capitalisme), aussi convaincant visuellement que d'un point de vue dramatique (une utilisation aussi subtile qu'intelligente et complémentaire, des images qui sont à sa disposition), Dawson City est de ses découvertes rares dont on ne veut pas perdre la moindre image, une entreprise aussi ambitieuse que singulière façon leçon d'histoire au pluriel, poétique et savoureusement expressive.
Un must-see du moment.


Jonathan Chevrier 


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