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[CRITIQUE] : Terrible Jungle


Réalisateurs : Hugo Benamozig et David Caviglioli
Acteurs : Vincent Dedienne, Catherine Deneuve, Jonathan Cohen,...
Distributeur : Apollo Films
Budget : -
Genre : Aventure, Comédie.
Nationalité : Français
Durée : 1h31min

Synopsis :
Eliott, jeune chercheur naïf, part étudier les Otopis, un peuple mystérieux d’Amazonie. C’est aussi l’occasion pour lui de s’éloigner de l’emprise de sa mère, la possessive Chantal de Bellabre. Mais celle-ci, inquiète pour lui, décide de partir à sa recherche en s’aventurant dans l’étrange forêt amazonienne.




Critique :



Alors même que le cinéphile se plaint d'une uniformisation - pas toujours véridique - de la comédie hexagonale, quelques irréductibles plumes gauloises tentent de leur prouver qu'on peut proposer quelque chose d'original par chez nous, sans forcément chercher à renouveler le genre de fond en comble - ni même chercher à atteindre le sacro-saint statut de référence singulière.
Dans la droite lignée du shooté au ZAZ La Loi de la Jungle d'Antonin Peretjako, Terrible Jungle, premier essai du tandem Hugo Benamozig et David Caviglioli, dépoussière le sillon de la comédie d'aventure en terre exotico-hostile, avec un bon gros trip burlesque et absurde, aux enjeux aussi multiples que délirants, qui fait fit de sa fragilité certaine, avec une énergie et une envie de bien faire admirable.



Sympathiquement inclassable, se complaisant avec malice dans le baroque et le burlesque le plus extrême - quitte à gentiment larguer ceux qui y sont totalement hermétique -, Terrible Jungle aligne les gags avec une générosité folle pour mieux renouer aussi bien avec la folie douce des comédies made in 80's (on pense aux si décriés films de Claude Zidi et, dans une moindre mesure, à la folie des ZAZ, comme pour le film de Peretjako), que masquer la bancalité évidente de son récit en deux temps, à l'intérêt et au rythme inégaux, et qui semble constamment se chercher sans réaliser qu'il s'était déjà trouvé plus d'une fois.
Mais ce qui lui fait garder le cap, qui lui fait constamment obtenir le rire sincère d'un auditoire - sans peine - acquis à sa cause, c'est l'interprétation sans faille de ses interprètes, dont le désopilant Jonathan Cohen est un chef de file incroyable.
Tout en décalage, emprunt d'une douce folie, il signe une performance hilarante en bidasse peureux et incompétent, et rend merveilleusement la pareille à une Catherine Deneuve lumineuse, qui n'a pas paru aussi drôle depuis... Potiche.
Leur tandem, plus drôle et plaisant à suivre que celui incarné par Dedienne et Belaidi (solide dans leurs interprétations, mais pas aidé par une écriture limitée).


Perfectible mais follement généreux, absurde et cynique, Terrible Jungle incarne une douce loufoquerie assumée jusqu'à l'extrême, qui dénote de la proposition comique actuelle dans l'hexagone, et dont la fraîcheur - et une certaine candeur dans sa bêtise - masque suffisamment ses fragilités et ses manques de respirations, pour en faire une agréable escapade estivale dans les salles obscures.


Jonathan Chevrier



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