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[CRITIQUE] : Felicità


Réalisateur : Bruno Merle
Avec : Pio Marmai, Rita Merle, Camille Rutherford,...
Distributeur : Rezo Films
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : 1h22min.

Synopsis :
Pour Tim et Chloé, le bonheur c'est au jour le jour et sans attache.
Mais demain l'été s'achève. Leur fille, Tommy, rentre au collège et cette année, c'est promis, elle ne manquera pas ce grand rendez vous.
C'était avant que Chloé disparaisse, que Tim vole une voiture et qu'un cosmonaute débarque dans l'histoire.




Critique :




Force est d'avouer que pour son premier passage derrière la caméra, Bruno Merle avait gentiment coché la case " OFNI " avec Héros, séance oscillant entre le huis clos tendu et le drame intimiste un tantinet grand-guignolesque - fracassage du quatrième mur et quelques fulgurances de mise en scène en prime -; ou Michaël Youn (entre un sérieux impressionnant et une hystérie irritante) joue les chauffeurs de salles qui pète un boulard en kidnappant un Patrick Chesnais - totalement paumé - superstar de la chanson.
Treize ans plus tard, et après avoir participé au ratage poli et frustrant Le Prince Oublié de Michel Hazanavicius (co-scénariste et à l'origine de l'idée), le voilà de retour avec un second long, Felicità - bonheur en italien -, odyssée ludique et surréaliste sur une famille pas comme les autres, porté par un Pio Marmaï toujours aussi insaisissable au sein de la distribution hexagonale - et c'est tant mieux.

Copyright Unité – Jack n’a qu’un œil

Catapulté au coeur d'une journée charnière - la veille de la rentrée des classes -, point final rock’n’roll d'un été dont on se doute qu'il fut gentiment barré (ils sont obligés, dès le départ, de quitter en pète-sec la maison luxueuse qu'ils ont squatté, alors que les propriétaires rentrent de vacances une journée plus tôt), le film suit donc les aléas d'un trio marginal, le couple Chloé/Tim et leur fille Tommy, chez qui les histoires improbables et l'humour très décalé, est un moteur au quotidien (jusqu'à faire croire à son enfant qu'elle est la fille abandonnée d'Orelsan), tout comme l'art de la débrouille et la roublardise de flirter avec la frontière de l'illégalité - sans se faire prendre...
Il y a du Benchétrit dans cette folie insolite et tendre, dans cette volonté de se plaquer corps et âme sur un couple tiraillé entre sa marginalité/isolement et sa nécessité de se rattacher à un contact social essentiel pour l'éducation de leur enfant (lui-même isolée avec son casque anti-bruit), entre le désir d'épouser la fantaisie d'une vie bohème et chaotique, et une obligation constante de se responsabiliser.
Mais s'il y a souvent du sens chez le papa de Chien, du fond même dans la narration la plus anti-conventionnelle qui soit, Merle peine à rendre prenante sur la durée un récit sans véritable rythme et ne menant presque nul part, une errance de tous les possibles qui, au fond, ne franchit jamais toutes les portes qu'il entrouvre, même si l'on ne peut s'empêcher de rester attacher aux personnages - sans qui, au fond, le film n'aurait pas la même saveur.

Copyright Unité – Jack n’a qu’un œil

Perfectible autant qu'il est solaire et poétique à la fois, Felicità, entre la comédie déjantée, le drame familial intime, le road-movie gentiment chaotique et la fable enjouée sur les joies de la singularité, souffle un joli vent de légèreté et d'insouciance dans des salles obscures hexagonales qui en ont cruellement besoin.
Peut-être pas la séance la plus immanquable du moment, mais clairement l'une dont on a besoin.


Jonathan Chevrier 




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