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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #101. Semaine du 28 juin au 4 juillet 2020



Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.

Semaine du 28 Juin au 4 Juillet



Dimanche 28 Juin. 
La Ligne Verte de Frank Darabont sur TF1SeriesFilms.

Paul Edgecomb est hanté par ses souvenirs. Ancien gardien-chef du pénitencier de Cold Moutain en 1935, il était chargé de veiller au bon déroulement des peines de mort en adoucissant les derniers instants des condamnés. Parmi les prévenus, un homme du nom de John Coffey, accusé du viol et du meurtre de deux fillettes. Intrigué par cet homme, Paul va tisser avec lui des liens très forts.

Adapter du Stephen King n’est jamais une chose aisée. D’une part, l’écrivain est exigeant, il n’a jamais fait de mystère autour de sa détestation pour le Shining de Kubrick. D’autre part, son style littéraire n’est pas toujours facile a retranscrire au cinéma. En effet, Stephen King est adapté du récit riche où fourmille des détails prenant de l’ampleur au fur et à mesure de la lecture. En s’offrant 3heures de pellicule, Frank Darabont parvient à capter le ton King dans un film-fleuve classieux qui mise avant tout sur l’émotion de son histoire. Tout du long, les excès de violence nous donnent le frisson, comme prisionner de ces atrocités, le cinéaste nous pousse dans nos retranchements pour nous interroger sur la peine de mort. Loin de tout manichéisme, La Ligne Verte est un film dur, qui au travers du fantastique brosse toute l’injustice du monde réel en faisant une chronique imbibée d’humanisme.



Mardi 30 Juin. 
Jurassic Park de Steven Spielberg sur TF1.

Le milliardaire John Hammond a réussi l’impossible, cloné des dinosaures à partir du sang d’un moustique fossilisé. Il s’apprête avec la complicité du docteur Alan Grant, paléontologue et son amie Ellie a ouvrir le plus grand parc à thème du monde. Mais le rêve va vite devenir un cauchemar…

TF1 poursuit son exploration des sagas du cinéma, aprés Harry Potter et Le Seigneur des Anneaux place à Jurassic Park (mais pas de Jurassic World), on pourra se demander si il est bien pertinent de regarder le 3e volet – et dans une moindre mesure le 2, mais comment ne pas revoir les origines de cet univers ? En 1993, Spielberg envoi un uppercut aux blockbusters de l’époque avec Jurassic Park. Encore et pour toujours, ce film est un petit chef-d’œuvre, car derrière le défi technologique, Spielberg trouve dans cette histoire tout l’ADN de son cinéma. Parce qu’il a su garder son âme d’enfant, le réalisateur parvient à offrir une vision de rêve avant de laisser infuser son sens du cauchemardesque. Plus encore, il parvient a articuler un spectacle à pop-corn et une obsession de mise en scène à l’inventivité palpable. Du grand film populaire et exigeant.



Jeudi 2 Juillet. 
Slumdog Millionaire de Danny Boyle sur NRJ12.

La vie de Jamal Malik bascule sur le plateau de « Qui veut gagner des millions ? », devant des millions d’Inde, ce gamin des bidonvilles remporte le pactole et peut en remporter encore plus le lendemain. Le charismatique présentateur du jeu le fait accuser de tricherie. Voilà Jamal expliquant pourquoi il connaissait les réponses et se replongeant dans sa vie misérable…

Cinéaste aux visuels très affirmés, Slumdog Millionaire ne déroge pas à la règle. Danny Boyle embarque le spectateur avec sa caméra survoltée dans un univers riche en couleurs qui met en image un récit qui se déchaîne grâce à l’efficacité de son montage. Aussi trépidant que violent, le long-métrage capte une Inde en pleine mutation et contradiction. C'est ici que vient naître cette histoire en forme de fable kaléidoscopique, qui s’épanouit autant dans des instants d’humour, mais aussi des beaux élans romanesques et la tragédie qui la traverse. Dans ce spectacle total, c’est bel et bien le casting qui nous happe dont la révélation Dev Patel, mais surtout ces deux gamins saisissants.


Thibaut Ciavarella