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[CRITIQUE] : Retiens Johnny


Réalisateurs : Simon Depardon, Arthur Verret et Baptiste Drouillac
Acteurs : -
Distributeur : Wild Bunch
Budget : -
Genre : Documentaire.
Nationalité : Français.
Durée : 1h11min.


Synopsis :
À la mort de Johnny Hallyday en décembre 2017, des milliers de fans, orphelins, éprouvent le besoin de se réunir pour faire revivre leur idole. À leur demande, l'église de la Madeleine ouvre ses portes et organise chaque mois, un hommage à l'intention du chanteur disparu.


Critique :


Il y a quelque chose d'assez triste de finir le CEFF à peine une poignée de jours après l'avoir commencé, tant son dispositif plutôt exceptionnel, nous avait habitué à un certain confort : deux découvertes minimum par jours, agrémentées de courts souvent de haute volée.
Encore plus triste quand on le voit se terminer avec un film tel que Retiens Johnny, lettre d'amour sur pellicule d'une légende de la musique bien de chez nous, dont la disparition est encore une plaie béante chez les fans de la première heure, même plus de deux ans et demi après.
Doc à trois têtes (Simon Depardon, Arthur Verret et Baptiste Drouillac), la péloche se veut comme un regard intelligemment posé, jamais moqueur ni emplit de dédain, sur ses dits fans hardcore de Jojo, la caméra captant avec curiosité et gourmandise, les recoins d'une église de la Madeleine pleine à craquer d'hommes et de femmes venus dire un ultime adieu à leur idole.


© Simon Depardon / Arthur Verret / Baptiste Drouillac

D'une profonde humanité, témoignage au pluriel énergique, tendre et férocement nostalgique, le documentaire ne raconte strictement rien de nouveau (la ferveur des fans est connu de tous, et a gentiment occupé l'espace télévisuel depuis toujours, et encore plus depuis la disparition du chanteur en décembre 2017), certains pourrait même être facilement tenté de le dire vain; mais Retiens Johnny n'a jamais la volonté de théoriser sur un véritable choc culturel qui a bousculé l'hexagone - mais pas que.
Captation du réel comme un cinéma vérité qui s'étale sur plusieurs mois et plusieurs manifestations, le film trace l'après, la digestion du deuil et la continuité d'une relation indéfectible entre un artiste et ceux qui l'aiment, parfois abusivement - ou plutôt, de manière pas toujours compréhensible par tous -, mais toujours avec passion; une véritable communauté attachante et qui lui sera éternellement fidèle.
Si la réflexion sur l'image même que dégage une idole absolue, ou le concept même de son impact sur ses fans les plus irréductibles, est assez fragile (et jamais approfondie), l'aventure qu'incarne ce petit bout de cinéma fascine, et fout même parfois la chair de poule.
L'effet Johnny, assurément.



Jonathan Chevrier 


 

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