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[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #113. Legacy of Rage (Long Zai Jiang Hu)

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Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !





#113. L'héritier de la Violence de Ronny Yu (1986)

Plus encore que son illustre paternel parti également trop tôt, il y a une certaine mélancolie à revoir le peu de films dans lesquels le talentueux Brandon Lee a traîné sa carcasse charismatique (un autre attribut, au-delà de ses aptitudes physiques, qu'il a hérité du Petit Dragon), tant ils incarnent tous de micros moments de gloire d'un comédien qui aurait pu/dû les aligner à la pelle, si le sort ne s'était pas acharné sur lui - et sa famille -, et ne nous l'avait pas enlevé à seulement vingt-huit ans.
Loin de la trempe du fantastique The Crow d'Alex Proyas (indiscutablement son meilleur rôle), ni même du bondissant Rapid Fire de Dwight H. Little, Long Zai Jiang Hu aka L'héritier de la Violence de l'éclectique Ronny Yu, ne pète peut-être pas dans la soie de l'originalité (on est en terrain conquis depuis des lustres, et encore plus par le cinéma HK), mais il n'en reste pas moins un bon B movie qui fleure bon la poudre et les coups de tatanes, dont la mélancolie qui l'entoure ne peut que brisé le petit coeur fragile des cinéphiles bourrins que nous sommes.

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Mélancolie car il est autant le produit d'un cinéma d'antan comme on en fait plus (ah les 80's...), qu'un testament sur pellicule pour plusieurs figures du cinéma d'action local, aujourd'hui disparus : Lee évidemment, mais aussi le comédien Shing Fui-On et le génial chorégraphe Blackie Ko.
Premier grand rôle de Brandon qui voulait aussi bien percer dans l'industrie que se démarquer (vainement) du nom écrasant de son père, la péloche en fait un jeune barman trahi par son BFF, un membre des Triades, jaloux de lui - il désire sa petite amie - et voulant attirer le respect de son boss.
Il paye pour un meurtre qu'il n'a pas commis et prend six ans de taule, faisant gentiment mûrir une vengeance qui sera féroce.
Le hic c'est qu'une fois dehors, tout ne sera pas aussi simple puisque son ancienne compagne est mariée avec un vieil homme riche (et à un fils qui pourrait être le sien), alors que son " ami " lui, est devenu le numéro un des Triades...
Prenant peut-être un peu trop son temps pour installer son intrigue et développer ses personnages - une bonne heure -, avant de laisser exploser toute sa folie au coeur d'une dernière demie heure jouissive à souhait même si un poil frustrante (parce que TROP courte), L'héritier de la Violence réserve tout de même tout ce que l'on peut attendre d'un actionner dynamique produit par la firme D&B, le facteur émotion en plus.
Car même s'il n'a pas une once de larmoyant dedans (à moins que la taule qui se tord dans tous les sens vous fragilise), les larmes ne sont jamais loin quand on regarde Lee exploser à l'écran et laisser parler son charisme animal (et avec des tics " Brucien ", pointé du doigt en tête), animant une pluie de courses-poursuites pétaradantes mais surtout des confrontations mémorables - dont une hautement symbolique, en hommage à papa, face au puissant Bolo Yeung.



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Riche en poursuites, fusillades et en bastons efficaces, le film de Ronny Yu nous replonge avec amour au coeur de l'une des périodes les plus fastes du cinéma d'action HK, mué par un savoir-faire presque inégalable.
Ça nous manque, et Brandon aussi...


Jonathan Chevrier