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[C’ÉTAIT DANS TA TV] : #13. Hélène et les Garçons

© TF1

Avant de devenir des cinéphiles plus ou moins en puissance, nous avons tous été biberonnés par nos chères télévisions, de loin les baby-sitter les plus fidèles que nous ayons connus (merci maman, merci papa).
Des dessins animés gentiment débiles aux mangas violents (... dixit Ségolène Royal), des teens shows cucul la praline aux dramas passionnants, en passant par les sitcoms hilarants ou encore les mini-séries occasionnelles, la Fucking Team reviendra sur tout ce qui a fait la télé pour elle, puisera dans sa nostalgie et ses souvenirs, et dégainera sa plume aussi vite que sa télécommande.
Prêts ? Zappez !!!



#13. Hélène et les Garçons (1992 - 1994)


Hélène, elle s’appelle Hélène et c’est une fille comme les autres. Enfin, comme les autres…
Hélène Girard, la sœur de Justine de Premier Baisers n’est pourtant pas une fille comme les autres.
Elle sort avec Nicolas, le plus beau du groupe, elle étudie la sociologie et ses amis sont tout pour elle. D’ailleurs, tout le monde le sait, Hélène c’est la plus sympa et la plus belle.
Par contre, elle n’étudie pas vraiment la sociologie étant donné qu’elle passe son temps à boire des menthes à l’eau à la cafèt’ ou qu’elle traîne de force ses amies à la salle de gym avant d’aller regarder “les garçons” répéter. La sitcom se déroule dans un univers parallèle au nôtre, où les cours sont facultatifs, les résidences étudiantes très coulantes sur leurs locataires et dans laquelle les garages sont des lieux magiques où tout peut arriver.

© T.C.D / VISUAL Press Agency

Souvent taxée d’être irréaliste par les critiques de l’époque, les scénarios de la série, créée en 1992 par Jean-Luc Azoulay, tendent à évoluer pour introduire des thèmes sociaux plus complexes (la drogue, le viol, les sectes…). Des épisodes “chocs” qui seront parfois censurés en France par TF1, comme celui où Hélène est droguée à son insu par le pernicieux Thomas Fava que la chaîne refusera de diffuser pour ne pas nuire à l'image de la belle Hélène.
Très souvent traités avec maladresse, ces épisodes sont parfois très datés, voire même extrêmement douteux. L’addiction se résout avec le pouvoir de l’amitié. Les viols sont de la faute des victimes, les hommes ont le droit d’être des ordures, puisque “c’est comme ça que sont les garçons”.
Essentialiste au possible, la série est un vecteur de stéréotypes de genre très violents. Les filles passent la série (280 épisodes, tout de même) à être au régime tandis que les garçons trompent leurs copines à tout bout de champ et se battent pour leur honneur dès que l’occasion se présente.

Mais rien n’est vraiment grave dans les série AB, alors le public continue à rire, peu importe le sujet (peu importe aussi que ce soit drôle).

isopix


Et c’est ce concours d’éléments et de circonstances qui va provoquer une vraie force hypnotique sur le spectateur et l’on se retrouve à 4h du matin, sur AB1 à être passionnée par les histoires de Laly, Joanna et Hélène, sans comprendre comment on en est arrivé là (toute ressemblance avec des éléments existants n'est pas le résultat d'une coïncidence fortuite).
Parce que c’est ça aussi Hélène et les garçons : un vrai phénomène de société, un parangon des années 90, un monument de la culture télévisuelle française. Et des fans qui sont présents jusqu’au bout (on parle de 3 à 4 millions de fans par épisode environ). En totale contradiction avec les critiques virulentes, le public plébiscite la série.
Avec un rythme effréné de production pour répondre à la demande (jusqu'à deux épisodes et demi tournés par semaine) cette série aura une longévité impressionnante, tout comme ses personnages encore visibles à l’écran aujourd’hui. Malgré quelques tentatives de se reconvertir au sein de l’industrie du divertissement (on notera tout particulièrement le morceau “Je t’aime toujours” de Sébastien Roch aka Cricri d'amour). La majorité des acteurs reviendront au sein de la maison AB, en partie à cause des difficultés à retrouver un rôle sérieux. Le public aussi.

SUREAU/TF1/SIPA


Sébastien Courivaud, le Sébastien de la série, dira dans une interview accordé au site du Monde :
« Cette série renvoie à une période sympa, à une époque plus légère et facile qu’aujourd’hui. Si nostalgie il y a, c’est que la sitcom rappelle une douceur de vivre sans la crise et les attentats d’aujourd’hui. Et ça va durer encore longtemps. »



Marie-Laure

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