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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #85. Semaine du 8 au 14 mars 2020



Chaque semaine je continue à faire — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une offre cinématographique autour de trois œuvres. Mais, je vais aussi vous proposer des contre-programmations ainsi que des secondes parties de soirée pour les cinéphiles insomniaques.



Semaine du 8 Mars au 14 Mars



Dimanche 8 Mars.
Dunkerque de Christopher Nolan sur France 2.

En mai 1940, à Dunkerque, Tommy un soldat britannique, rejoint la plage où doit être organisée une opération d’évacuation par les mers. En mer et dans les airs, les forces anglaises s’organisent également…

Après un voyage aux confins de la galaxie, Nolan retouche la terre ferme avec Dunkerque. Mais que pouvait apporter le cinéaste au genre du film de guerre ? Eh bien ses propres obsessions. Ici, plus que jamais, le metteur en scène enferme ses personnages, non pas dans un rêve, un trauma ou un mensonge, mais sur une plage dont chacun tente avec désespoir de s’extraire. Dans cette horreur qu’est la guerre, Nolan fait de cette effort de fuite un besoin viscéral de retrouver l’humain en soi. Plus que jamais le cinéaste fait imploser la temporalité dans une narration nolanienne il fait d’une semaine, une heure, d’une heure une minute tout vient se précipiter; s’enchevêtrer dans une œuvre titanesque, vibrante de bout en bout, nolanienne de bout en bout.



Lundi 9 Mars.
Logan de James Mangold sur C8.

En 2029, les mutants sont en voie d’extinction. Logan, désormais voiturier, boit plus que de raison pour oublier son passé. Mais, celui-ci le rattrape en peu de temps : Gabriela, accompagnée d’une mystérieuse petite fille, l’aborde dans un cimetière. Peu de temps après, Donald Pierce fait de même...

Ce fut long. Il y eut cet infâme Wolverine et l’imparfait Le Combat de l’Immortel, puis Logan. Le petit miracle. Le film qu’on n’attendait plus ni dans le genre du superhéros ni pour ce personnage. Car, oui Logan est un splendide requiem où Mangold extirpe tout ce qui manquait jusqu’à présent. La violence bien sûr, qui est ici abyssale, brutale, furieuse. Lais surtout l’humain, qui devient vibrant, bouleversant, mélancolique. Le tout sur un récit se rattachant autant aux grands westerns à la John Ford qu’aux Mad Max de Miller; où Mangold trouve enfin la formule gagnante pouvant y déployer son esthétique à l’ancienne donnant à ce volet un aura étrange, poussiéreuse presque intemporelle — qui prend encore plus d’ampleur dans la version noir et blanc. Quant à Hugh Jackman, il est plus que jamais Wolverine pour aujourd’hui et pour toujours.

Mais aussi... Arte programme Le Samourai de Jean-Peirre Melville. Un film pivot dans la carrière du cinéaste tant il définit sans équivalence possible l’adjectif melvillien, et qui continue encore aujourd’hui à infuser, influencer le polar français et américain. Le Samourai c’est avant tout la combinaison de deux talents. D’un côté, Alain Delon, qui fait preuve d’une précision chirurgicale dans sa composition habitée et épurée du personnage. De l’autre côté, Melville, qui offre une référence de mise en scène, minimaliste dont la photographie donne à l’ensemble une atmosphère singulière, presque désertique.

On continue la soirée... toujours sur C8, avec le Terminator 2 de James Cameron. Colossal. Alors que 7 ans auparavant le cinéaste avait chamboulé le monde de la SF avec son Terminator « fait maison », le voici à la tête d’une entreprise gargantuesque qui donnera, Le Jugement Dernier. Un pur chef-d’œuvre. Car au-delà du spectacle d’effets spéciaux bluffants — même aujourd’hui — le film de James Cameron recèle une belle profondeur. Implantant Sarah Connor comme l’une des héroïnes les plus badass du cinéma derrière Ellen Ripley, le réalisateur dessine le rapport mère/fils dans tout ce qu’il a de plus tempétueux tout autant qu’une évocation de la Guerre Froide.



Jeudi 12 Mars. 
Saint Laurent de Bertrand Bonello sur Cherie25.

Entre 1967 et 1976, Yves Saint Laurent est au sommet de son art. Mais le génie craque sous cette pression permanente et se perd dans les excès de ses nuits durant lesquelles il use et abuse de toutes les drogues, en multipliant les relations comme avec Jacques de Bascher…

Loin du conventionnel Yves Saint Laurent porté par Pierre Niney, le Saint Laurent de Bonello est un récit kaléidoscopique où Yves devient ces Saint Laurent. Il est le noctambule, le livide, il est habité, fracassés par cette opium qu’est la mode dévorant chair, âme et esprit pour exhiber une icône agonisante, un mort pourtant bien vivant. Le cinéaste s’éloigne dès lors de cet exercice du biopic pour raconter la beauté et la laideur d’un Yves magnifiquement campé par Gaspard Ulliel (le César était pour lui, clairement). Mais, derrière cette œuvre, derrière le portrait sans concession tutoyant les scandales, les zones d’ombres, les recoins du personnage, Bonello parvient a capter le battement de la création, son ivresse, sa beauté. Splendide.

Mais aussi... TF1SériesFilms propose L’arme Fatale de Richard Donner qui fait demander : A-t-on fait meilleur buddy movie depuis L’arme Fatale ? Véritable petit modèle du genre qui prend appui sur un duo opposé en tout point, et transcende cela au travers de son écriture. Magistralement campé par Mel Gibson et Danny Glover, le scénariste, Shane Black fait de cette alliance une bombe d’humour souvent décalé et perpétuellement jouissif.


Thibaut Ciavarella



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