[CRITIQUE] : Le Silence de la Ville Blanche
Réalisateur : Daniel Calparsoro
Acteurs : Javier Rey, Aura Garrido, Belén Rueda,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Policier, Drame.
Nationalité : Espagnol.
Durée : 1h50min.
Synopsis :
Un inspecteur revient à Vitoria-Gasteiz pour traquer un meurtrier qui imite le modus operandi d’un tueur en série encore en prison.
Critique :
Passé une introduction prometteuse, #LeSilencedelaVilleBlanche se perd tout seul dans une absence regrettable de tenue narrative, se prend les pieds dans son slip et se vautre honteusement le cul à l’air devant des spectateurs médusés. (@GnuGnoum) pic.twitter.com/wAoxPkfdX0— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) March 14, 2020
En ces temps pas extrêmement joyeux pour l’industrie du cinéma, entre les très nombreux reports de films et le bon sens qui nous dicte d’éviter un maximum les lieux publics placés sous le signe de la promiscuité avec nos semblables comme nos chères salles obscures, il semble que ce soit une période propice pour entrainer notre intérêt vers les sorties de films directement sur les plateformes de streaming qu'on pourra déguster bien au chaud sous un plaid avec un chocolat et des marshmallows, loin du monde et de ses emmerdes. Ceci-dit, on peut sans trop de regret éviter de se pencher sur la nouvelle production espagnole estampillée Netflix : Le Silence de la Ville Blanche est un très mauvais polar qui ne mérite pas beaucoup d’attention.
On part pourtant sur des rails balisés mais plutôt
prometteurs. Un tueur en série recommence ses exécutions rituelles vingt ans
après ses derniers crimes, alors que celui-ci est censé être derrière les
barreaux. Imitateur ? Erreur judiciaire ? C’est d’autant plus
intéressant que le mode opératoire choisi est extrêmement spécifique et promet
un polar aux accents de thriller psychologique fascinant et une plongée implacable au centre
de la psyché d’un génie désaxé. En bref, un garçon et une fille de même âge
sont tués, ils ont cinq ans de plus à chaque meurtre (les premiers étant des
nouveaux nés), et les corps sont disposés de manière assez élégante dans des
lieux historiques importants. C’est une base d’enquête très intrigante qui ouvre une multitude de pistes potentiellement intéressantes, le film
nous accroche dès ses premières minutes et c’est peut-être cet investissement
rapide, vecteur d’espoir, qui rendra l’expérience si désagréable et
énervante.
Parce que passé cette introduction prometteuse, le film se
perd tout seul dans une absence regrettable de tenue narrative, se prend les pieds dans son slip et se vautre honteusement le
cul à l’air devant des spectateurs médusés.
Incapable en premier lieu de coller à un point de vu, il nous révèlera l’identité du tueur environ au milieu du film sans y donner le moindre impact dramatique, et on suivra tout de même l’enquête de Unai, notre personnage principal de type « flic qui revient de congé après que ça femme soit morte dans un accident de voiture mais en fait c’est pas vraiment un accident alors c’est un garçon très triste et torturé mais avec un fort sens de la justice », comme si on était au courant de rien. Le film bégaye constamment, semble oublié de nous donner des informations, ou bien oublier qu’il nous les a donnés, on est ni sur le point de vue des personnages ni jamais vraiment extérieur à celui-ci mais constamment le cul entre deux chaises, il se met à construire des arcs narratifs hors sujet autour de personnages non développés sans substance, aucun sens ni intérêt, et veut tellement bouffer à tous les râteliers qu’il finit par seulement bouffer de la terre. Tous les éléments dramatiques et toutes les révélations tombent systématiquement à l’eau, et la tenue visuelle correcte du film ne parvient jamais à nous faire oublier sa narration complètement éclatée qui part dans tous les sens pour ne rien dire et le ruine complètement. Il en résulte une œuvre déséquilibrée, boiteuse et aux allures de puzzle pour enfant auquel il manquerait des pièces, qui veut probablement ressembler à Millenium et au Silence des Agneaux mais ne parvient qu’a en être un ersatz mal digéré, un énième film d’enquête mal troussé voué aux limbes de l'oubli très rapidement. Allez Netflix, il va falloir dégainer mieux que ça pour les semaines à venir.
Kevin
Copyright Samantha Lopez/Netflix |
Incapable en premier lieu de coller à un point de vu, il nous révèlera l’identité du tueur environ au milieu du film sans y donner le moindre impact dramatique, et on suivra tout de même l’enquête de Unai, notre personnage principal de type « flic qui revient de congé après que ça femme soit morte dans un accident de voiture mais en fait c’est pas vraiment un accident alors c’est un garçon très triste et torturé mais avec un fort sens de la justice », comme si on était au courant de rien. Le film bégaye constamment, semble oublié de nous donner des informations, ou bien oublier qu’il nous les a donnés, on est ni sur le point de vue des personnages ni jamais vraiment extérieur à celui-ci mais constamment le cul entre deux chaises, il se met à construire des arcs narratifs hors sujet autour de personnages non développés sans substance, aucun sens ni intérêt, et veut tellement bouffer à tous les râteliers qu’il finit par seulement bouffer de la terre. Tous les éléments dramatiques et toutes les révélations tombent systématiquement à l’eau, et la tenue visuelle correcte du film ne parvient jamais à nous faire oublier sa narration complètement éclatée qui part dans tous les sens pour ne rien dire et le ruine complètement. Il en résulte une œuvre déséquilibrée, boiteuse et aux allures de puzzle pour enfant auquel il manquerait des pièces, qui veut probablement ressembler à Millenium et au Silence des Agneaux mais ne parvient qu’a en être un ersatz mal digéré, un énième film d’enquête mal troussé voué aux limbes de l'oubli très rapidement. Allez Netflix, il va falloir dégainer mieux que ça pour les semaines à venir.
Kevin