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[CRITIQUE] : Lucky


Réalisateur : Olivier Van Hoofstadt
Acteurs : Michaël Youn, Alban Ivanov, Florence Foresti, François Berléand, Corinne Masiero, Sarah Suco, Daniel Prevost,...
Distributeur : Apollo Films
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français, Belge.
Durée : 1h26min.

Synopsis :
Pour s’en sortir financièrement, Willy et son pote Tony, endettés de naissance, ont une idée de génie : voler un chien de la brigade des stups. Mais, les choses ne se passent pas tout à fait comme ils l’avaient prévu. La seule solution : s’associer avec Caro, une flic totalement corrompue.



Critique :


Que l'on ait été client de ses premiers longs ou non (Dikkenek, Go Fast,...), gageons qu'il y a au moins une générosité indéniable dans le cinéma du metteur en scène belge Olivier Van Hoofstadt, qui aborde ses sujets avec sérieux même quand c'est l'irrévérence la plus totale qui prime à l'écran.
De retour sur le tard derrière la caméra - son dernier long date de 2008 -, même s'il n'a pas procrastiné pour autant entre temps, il nous revient donc en ces dernières heures de février avec un petit bout de péloche potentiellement barré : Lucky, au casting vedette suffisamment alléchant sur le papier, pour nous faire aller en salles avec une certaine attente (Michaël Youn, Alban Ivanov, Florence Foresti, François Berléand, Corinne Masiero, Sarah Suco, Daniel Prevost,...).



Conte sociale shooté au LSD, ressemblant à un simili-film somme (ou plus directement une fusion de ses deux précédents essais), alliant humour volontairement régressif et non-sensique et une mise en scène nerveuse digne d'un actionner, Lucky et son pitch savoureux (deux losers se lancent dans le kidnapping évidemment foireux, d'un chien des stups), se complaît dans le croisement délirant de personnages haut en couleurs et sans le moindre scrupule, reflet grossit (tant que ça ?) d'une société contemporaine amorale ou le profit passe avant la raison et l'humanité.
N'épargnant rien ni personne et incarné avec entrain, attachant autant qu'il est d'une irrévérence certaine et un poil timide, la bande ne provoque peut-être pas autant de rire sincère que Dikkenek (même s'il est fait du même bois, tout ne fonctionne pas parfaitement), mais déroute/séduit joyeusement par son originalité au cœur d'une comédie aussi bien française que belge, qui en manque toujours autant.
Un peu plus qu'une simple comédie sympathique donc, et c'est déjà (très) bien.


Jonathan Chevrier