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[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #48. Color of Night

Photo by Cinergi Pictures Entertainment - © 1994

Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 90's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 !





#48. Color of Night de Richard Rush (1994)


Le Basic Instinct Exploitation

En 1992, l’immense succès de Basic Instinct fait renaître le thriller érotique à Hollywood. Les producteurs pensaient qu’ils allaient se mettre un maximum d’argent dans les poches en produisant des thrillers avec des scènes sexuelles explicites. Bien évidemment, comme à chaque à fois, ils avaient omis une chose… Pour que ça marche il fallait un bon scénario. Une quantité de films ont été produits tels que Silver de Philip Noyce, Body d’Uli Edel, Last Seduction de John Dahl ou encore Color Of Night de Richard Rush, (sans compter certains téléfilms de la saga Hollywood Night). 
Mais voilà, le succès est rarement au rendez-vous et le film dont je vais vous parler en a fait les frais.
Color Of Night partait pourtant bien avec un excellent casting (Bruce Willis, Scott Bakula, Jane March et Lance Heriksen), un réalisateur renommé et un producteur, Andrew G. Vajna, qui n’a pas à rougir de sa filmographie (Rambo,  Angel  Heart, Double Détente…). Malheureusement,  le film est un échec total et coule encore plus la carrière de notre John McClane.

Photo by Cinergi Pictures Entertainment - © 1994

Bruce Willis, le survivant

En effet, depuis 1991 et le bide d’Hudson Hawk, Bruce Willis enchaîne les échecs et devient petit à petit has been à Hollywood. Afin de se sortir de cette période noire, il teste tous les genres : le fantastique - La Mort vous va si bien de Robert Zemeckis , le buddy movie - Le Dernier Samaritain de Tony Scott et le thriller avec Piège en eaux troubles de Rowdy Herrington. Mais rien y fait, le public le boude. C’est alors qu’en 1994, il signe pour le thriller érotique « Color Of Night », un Basic Instinct like à gros budget.

Un Hollywood Night à gros budget

Le premier souvenir que j’ai de ce film, c’est de sa diffusion sur France 3 dans les années 90. Dans le magazine Télé 7 jours on voyait Bruce Willis sur un transat, et il y avait 2 points de violence et 2 points d’érotisme. De plus, le titre me donnait envie de le voir et la bande-annonce montrait des explosions, une fille nue et Scott Bakula (Code Quantum), quoi de mieux pour éveiller ma curiosité. Malheureusement, ce film faisait partie de la fameuse liste des films qui m’étaient interdits de regarder. Pour rappel, ce dernier était interdit aux moins de 12 ans.

Photo by Cinergi Pictures Entertainment - © 1994


J’ai attendu quelques années pour le voir et lorsque j’ai pu le regarder j’ai de suite compris pourquoi le film avait été échec.
On ne va pas se le cacher, Color Of Night est un téléfilm Hollywood Night à gros budget (40 millions $). Tous les ingrédients y sont présents : Un lieu idyllique mais perverti par le vice (Los Angeles), un tueur en série qui traque notre héros, une femme fatale, des scènes érotiques explicites et injustifiées (d’ailleurs, toute la promotion du film a été basée sur ça et sur le fait que l’on voyait l’anatomie de Bruce Willis…), une enquête policière avec pleins de rebondissements, un twist inattendu (ou presque) et une musique avec du saxophone (très important dans ce genre de films).
Le twist du long-métrage est dévoilé maladroitement au bout de quelques minutes et une fois que vous l’avez capté, ce qui n’est pas difficile, vous allez trouver le film un peu long et très moyen. Vous allez surtout vous poser une question : Est-ce que le personnage qu’interprète Bruce Willis est aveugle ? 
Vous l’aurez compris, Color Of Night souffre de son scénario incohérent, de son érotisme gratuit et injustifié et de sa réalisation un peu particulière. Effectivement, Richard Rush a décidé de filmer d’une façon penchée sans explication.  

Photo by Cinergi Pictures Entertainment - © 1994


Toutefois, on peut lui reconnaître un Bruce Willis investi, une photographie impeccable, et des plans lorgnant du côté de De Palma. Puis j’aime bien cette ambiance Californienne, ça me fait rêver le temps du film, surtout quand il fait froid dehors. Puis, il fait partie de ces films qui sont devenus cultes sur le tard, car même s’il est bourré de défauts, il est incontournable dans la filmographie de Bruce Willis.

Echec Fatal

À sa sortie, Color Of Night se fait dézinguer par la presse et engrange 19 millions $ en fin de parcours. Une bombe au Box-Office qui enterre un peu plus la carrière du comédien principal… Heureusement que la même année un certain Pulp Fiction débarquera  et sauvera la carrière de ce dernier. Le long-métrage a eu plusieurs nominations aux Golden Raspberry Award et a chopé le prix du plus mauvais film.
Une version longue d’une durée de 139 min, soit 20 min de plus que la version cinéma, est disponible, malheureusement je ne l’ai pas encore vu.


Jason