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[TOUCHE PAS NON PLUS À MES 90ϟs] : #25. The Blair Witch Project

Photo by Artisan Entertainment - © 1999 Artisan Entertainment

Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 90's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 90's c'était bien, tout comme les 90's, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, prenez votre ticket magique, votre spray anti-Dinos et la pillule rouge de Morpheus : on se replonge illico dans les années 90 !





#25. Le Projet Blair Witch de Daniel Myrick et Eduardo Sanchez (1999)


Les saisons froides ont cette particularité d'instaurer une ambiance inquiétante et sinistre, dans des contextes divers et variés. Au-delà des citrouilles et bonbons d'Halloween, des fêtes de fin d'années et des moments de partage, je pense davantage à notre souffle froid, nos vêtements bien chauds ou encore les feuilles d'arbres étalées sur le sol. N'avez-vous jamais adoré raconter, au coin du feu, des histoires d'épouvantes entre amis ?Cette année, je n'ai pas voulu raconter ce genre d'histoires, je voulais les ressentir au plus profond de moi.
Le jour se lève, je prépare mes affaires, le minimum suffira. Mes amis et moi nous nous préparons pour un grand projet de réalisation sur la légende de la sorcière de Blair, dans la forêt de Black Hills. Nous allons ici et là interroger des personnes du village voisin sur cette histoire qui reste encore aujourd'hui, sans réelle explication. Certains se confient sur leurs doutes, leurs peurs, d'autres amènent davantage de détails. L'air était froid, la forêt profonde, ce projet devenait de plus en plus excitant.
Chacun de mes pas me donnait cette sensation d'être aspirée dans cette forêt, le mouvement de mon corps, les chants des arbres dansant au bruit du vent, une présence me transportait, je ne décidais plus de mes mouvements. Après plusieurs heures de marche, des nuits passées dans le froid, les disputes commencèrent. Nous perdons petit à petit le contrôle des choses, la forêt s'agrandit et devient étouffante.
Petit à petit, je m'éloigne de mes trois amis, et me concentre sur mon angoisse pesante devant ce scénario de plus en plus morbide.


Photo by Artisan Entertainment - © 1999 Artisan Entertainment

The Blair Witch Project est une expérience qui devient très rapidement un fardeau. Si le début du film est excitant et intrigant grâce à la bonne mise en place de sa singularité, la suite nous aspire vers un cercle vicieux, nous enferme dans son piège et notre curiosité en devient presque malsaine. C'est en cela que le film est très ingénieux, il arrive en quelques minutes à créer une atmosphère “déterminée” et la transforme en quelque chose de glauque et pesant, sans pour autant nous proposer des scènes sanglantes. C'est ici qu'est la particularité de The Blair Witch Project. Visuellement, le spectateur ne fait face à aucune image effrayante. La jeune femme s'excusant en pleure à sa famille est alors, sans avoir vu le film, un passage qui n'aspire pas réellement la peur. Or après avoir vu le film, chaque scène prend sens dans son côté horrifique, ce qui nous laisse alors un goût amer et plusieurs questions dont : pourquoi ai-je été effrayé(e) ? Plus les minutes passent, plus ma gorge se serre devant The Blair Witch Project. L'accumulation des disputes entre les personnages, se mêlant à l'immensité de la forêt me mettent mal à l'aise et je cherche mille et une solutions pour mettre fin à cette torture. Chaque lueur d'espoir, d'encouragement, se déchire quand vient la nuit. La torture s'avère inévitable. Leur simple curiosité sur cette légende a en réalité condamné les trois étudiants à une mort certaine. Cette scène finale, un homme debout face à un mur, tête baissée, restera à jamais marquée dans mon esprit. J'admire cette scène pour sa facilité et son efficacité à nous glacer le sang, tant son mystère déconcertant est grand.


Elisa