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[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #60. Cyborg

Copyright D.R.

Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !



#60. Cyborg d'Albert Pyun (1989)

Pour la petite histoire , à la fin des années 80 la Cannon Group souhaitait se renouveler et cherchait sa nouvelle tête d’affiche qui pourrait lui faire fructifier ses finances. En effet, sa star numéro 1, Chuck Norris, ne rassemblait plus les foules dans les salles de cinéma. Entre 1986 et 1988, il a engendré pas moins de trois échecs commerciaux et cela n’allait pas s’arrêter - là. Chuck était devenu has - been et il fallait trouver quelqu’un pour le remplacer.
Beaucoup de comédiens se sont succédés (Michael Dudikoff, Dolph Lundgren, David Bradley…) mais rien n’y a fait, les échecs s’enchaînaient . Sylvester Stallone aurait pu être cette nouvelle poule aux œufs d’or, car il était la superstar d’Hollywood à l’époque, mais l’après Rocky IV a été redoutable pour le comédien. La Cannon produit en 1986 Cobra et en 1987 Over The Top. Le premier a eu un succès relatif, le second a été un bide commercial du fait de son budget exagéré.  Il faudra donc attendre 1988, pour que la firme retrouve des couleurs grâce à un acteur : Jean - Claude Van Damme.
Après avoir interprété des rôles de méchants  dans des petites séries B ou Z au début des années 80 (Monaco Forever, Karaté Tiger, L’Arme Absolue), la Cannon décide de donner sa chance au Karatéka et elle ne le regrettera pas. Bloodsport sera un succès international et propulsera la star Belge au firmament des nouveaux héros du cinéma d’action. Les cousins Menahem Golan et Yorem Globus (les dirigeants de la Cannon), vont essayer de mettre leur nouvelle coqueluche dans tous leurs nouveaux projets cinématographiques… En 1989, Cyborg débarqua.

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Le grand groupe qui était en train de couler à cause d’énormes problèmes financiers, devait tout faire pour se renflouer les poches. En 1987, sorti dans les salles obscures Les Maîtres de l’Univers avec Dolph Lundgren, un blockbuster qui s’avéra être un redoutable échec. Le souci est que le studio avait alloué un budget pour la suite et avait commencé les repérages pour débuter le tournage un an plus tard. Cependant, les cousins n’aiment pas perdre l’argent bêtement et décident de  trouver une idée afin de se rentabiliser. Ils vont surfer sur le succès de Mad Max 3 et vont produire un film post - apocalyptique.
Afin que ce dernier puisse être vendu à travers le monde et qu’il fasse un carton au box-office, les deux loulous mafieux choisissent leur réalisateur préféré, Albert Puyn, pour prendre les commandes du long - métrage et Jean-Claude Van Damme en tête d’affiche.
Cyborg est tout simplement un nanar culte des années 80, tout d’abord parce que les scénaristes ne se sont pas foulés en terme de dialogues, les noms des personnages sont des marques de guitares (Fender, Gibson, Marshall, Pearl) , puis le bruitage est totalement has - been… d’ailleurs, Les Inconnus reprendront ce dernier, ainsi que l’univers post apocalyptique dans leur sketch " Les Miséroïdes ".
Pour la seconde petite histoire, le long - métrage d’Albert Puyn est aussi connu à cause du grave accident qui a eu lieu sur le tournage. En effet, JCVD a crevé l’œil de l’un de ses adversaires dans le film. La victime pensant peut - être que c’était volontaire, décida de porter plainte et gagna son procès contre la production.
Petit, j’étais un grand fan de Jean-Claude Van Damme, je connaissais Kickboxer par cœur, je souhaitais faire le fameux grand écart qu’il exerçait dans TimeCop et je ne me lassais pas de regarder Double Impact. Bref, je considérais JCVD comme un excellent acteur et comme une superstar au même titre que Schwarzy, Stallone, Willis ou encore Seagal.

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Je crois qu’à neuf ans, j’avais pratiquement vu toute sa filmographie, cependant, il m’en restait quelques - uns… Les plus rares : Karate Tiger et Cyborg. Ce dernier, m’a hanté toute mon enfance. A l’époque où TF1 passait encore des JCVD en première partie de soirée, le dimanche soir (1994), j’étais tombé sur la bande - annonce de ce film. Je me souviens que la chaîne misait tout sur la musculature du Karatéka. La dernière image dont je me rappelle se trouve être JCVD mettant un couteau de chasse entre les dents… Je crois qu’à partir de là ce film est devenu pour moi une obsession, je devais le voir à tout prix. Malheureusement, le long métrage était notifié carré blanc, donc interdiction de le voir. Ce n’est que quelques années plus tard que je l’ai découvert en VHS.
J’ai souvenir d’avoir adoré le film, Van Damme était fantastique, les combats étaient très badass, le méchant était emblématique et me faisait très peur. Puis au final… Après l’avoir revu quelques années plus tard, j’ai trouvé le long - métrage très comique, très kitsch et complètement dingue scénaristiquement parlant. Même si le comédien principal nous impressionne par ses talents martiaux, il n’en est pas de même pour son jeu d’acteur. Il assure le minimum syndical et possède un masque fermé qui l’empêche de sourire. Cependant, ça ne l’empêche pas de crier.
Cyborg est un Mad Max bis tourné en très peu de jours, manquant cruellement de budget et comportant une violence rare qui peut parfois couper le film dans son élan. Ce dernier reste toutefois très sympathique de par sa distribution car on y retrouve les gueules cassées du genre (Vincent Klyne, Ralf Moeller… ), de plus on y ressent un petit côté Ken le Survivant qui n’est pas déplaisant.

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En dépit des critiques négatives, le long - métrage sera un énorme succès pour la Cannon qui prouvera une nouvelle fois que Jean-Claude Van Damme est la superstar du moment. Il prolongera son contrat encore un an avec la firme (Kickboxer) puis s’en ira vers d’autres aventures cinématographiques (Coup pour Coup, Full Contact, Double Impact,…).
Suite à sa popularité, Cyborg sera suivi de deux séquelles dont une avec Angelina Jolie et l’autre avec Malcolm Macdowell. Deux purges qui sortiront directement en vidéo.


Jason