[CRITIQUE] : Downton Abbey
Réalisateur : Michael Engler
Acteurs : Michelle Dockery, Hugh Bonneville, Maggie Smith, Elizabeth McGovern, Laura Carmichael, Jim Carter, Allen Leech, Imelda Staunton, Tuppence Middleton, ...
Distributeur : Universal Pictures International France
Budget : -
Genre : Drame, Historique
Nationalité : Britannique
Durée : 2h02min
Synopsis :
Adaptation de la série télévisée à succès Downton Abbey.
Les Crawley et leur personnel intrépide se préparent à vivre l'événement le plus important de leur vie : une visite du roi et de la reine d'Angleterre. Cette venue ne tardera pas à déclencher scandales, intrigues amoureuses et manigances qui pèseront sur l'avenir même de Downton.
Critique :
Critique :
Sans trop de surprise, #DowntonAbbey ne se prend pas comme un film à part entière, mais bien comme un épisode de deux heures, dans la parfaite continuité de la série, réalisé uniquement dans le but de plaire aux fans, ce qu'il arrive à faire sans aucune peine. (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/GaovHqo9Bf— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) September 27, 2019
Il y a trois ans, les fans de la série anglaise Downton Abbey créée par Julian Fellowes devaient dire au revoir aux personnages et au château dans un épisode de Noël de une heure et demie, à coup de happy end bien mérité. La famille Crawley et leurs domestiques en avait vu des vertes et des pas mûres pendant six ans, à commencer par la perte de leur héritier sur le Titanic lors du premier épisode. Examinant l’aristocratie des années 10 et 20, Downton Abbey évoluait doucement, acceptant difficilement la modernité alors que les domestiques accueillaient, à bras ouverts, ces changements. Downton Abbey est ce genre de série où l’on s’attache aux personnages, à l’univers so british. A la surprise générale, Julian Fellowes annonce en 2018 qu’un film est en pré-production. L’engouement des fans ne trompe pas, nous étions plus que prêts à retourner dans la prairie anglaise.
En 2010, nous suivions un sinistre télégramme, sa distribution par un facteur en vélo, qui s’engageait sur un chemin de gravier vers un château majestueux. Neuf ans plus tard, une lettre, plus joyeuse cette fois, fait le même chemin, à la différence qu’une mobylette a remplacé le vélo. Lord Grantham et sa famille reçoivent une nouvelle intéressante : le roi et la reine d’Angleterre viendront passer une nuit chez eux pendant une tournée au Yorkshire. Evidemment, ce ne sont pas des invités habituels, tout un protocole doit être respecté, ce qui ébranle tout le monde, aussi bien “upstair” (la famille) que “downstair” (les domestiques). Un très bon prétexte pour faire un tour d’horizon de tous les personnages et accueillir les nouveaux venus.
Downton Abbey n’a jamais été une série dénonciatrice de la lutte des classes. Elle peignait un portrait très indulgent de l’aristocratie de l’époque, même si, en parallèle, les moments historiques importants de l’Angleterre venaient ternir le doré de Downton (le Titanic, mais aussi la Première Guerre mondiale, les suffragettes, l’indépendance de l’Irlande, …). Le film ne fait donc pas exception. Surtout que nous n’avons pas le temps. Deux heures pour raconter une histoire, tout en suivant de nombreux personnages, leur évolution tout en présentant aussi les nouveaux, suivre un récit, des enjeux, ... cela fait beaucoup. Les scénaristes ne se sont pas embêtés à les présenter et Michael Engler nous embarque dans un ballet de passage à travers le château, comme la série en avait l’habitude.
Les fans rentreront directement dans le film, les autres non. En dix minutes, l’annonce de la venue de la famille royale est posée et la machine s’emballe, pour notre plus grand plaisir, mais laissant encore plus les non initiés sur le bord de la route. Il ne faut surtout pas chercher une quelconque profondeur. Les personnages n’ont pas le temps d’être approfondis, certains prennent plus de place que les autres (l’inimitable Maggie Smith en Lady Violet qui vole la vedette à chaque apparition). On pouvait s’attendre à ce que la fameuse grève de 1926 soit au cœur de l’intrigue ou que le questionnement légitime de continuer à vivre comme avant au château soit le vrai propos du film. Il n’en sera rien.
Mais vous savez quoi ? Ce n’est pas si grave finalement. C’est évidemment la fan en moi qui parle. Car il ne faut pas voir Downton Abbey comme un film à part entière, mais comme un épisode de deux heures, dans la continuité de la série, réalisé uniquement dans le but de plaire aux fans. Réintégrer l'univers chérie, réentendre la musique, voir se dessiner les contours de Downton, il n’en fallait pas plus. A l’image de l’émouvante conversation finale entre Lady Violet et sa petite-fille, Downton Abbey vivra encore dans nos cœurs.
Laura Enjolvy
En 2010, nous suivions un sinistre télégramme, sa distribution par un facteur en vélo, qui s’engageait sur un chemin de gravier vers un château majestueux. Neuf ans plus tard, une lettre, plus joyeuse cette fois, fait le même chemin, à la différence qu’une mobylette a remplacé le vélo. Lord Grantham et sa famille reçoivent une nouvelle intéressante : le roi et la reine d’Angleterre viendront passer une nuit chez eux pendant une tournée au Yorkshire. Evidemment, ce ne sont pas des invités habituels, tout un protocole doit être respecté, ce qui ébranle tout le monde, aussi bien “upstair” (la famille) que “downstair” (les domestiques). Un très bon prétexte pour faire un tour d’horizon de tous les personnages et accueillir les nouveaux venus.
Downton Abbey n’a jamais été une série dénonciatrice de la lutte des classes. Elle peignait un portrait très indulgent de l’aristocratie de l’époque, même si, en parallèle, les moments historiques importants de l’Angleterre venaient ternir le doré de Downton (le Titanic, mais aussi la Première Guerre mondiale, les suffragettes, l’indépendance de l’Irlande, …). Le film ne fait donc pas exception. Surtout que nous n’avons pas le temps. Deux heures pour raconter une histoire, tout en suivant de nombreux personnages, leur évolution tout en présentant aussi les nouveaux, suivre un récit, des enjeux, ... cela fait beaucoup. Les scénaristes ne se sont pas embêtés à les présenter et Michael Engler nous embarque dans un ballet de passage à travers le château, comme la série en avait l’habitude.
Les fans rentreront directement dans le film, les autres non. En dix minutes, l’annonce de la venue de la famille royale est posée et la machine s’emballe, pour notre plus grand plaisir, mais laissant encore plus les non initiés sur le bord de la route. Il ne faut surtout pas chercher une quelconque profondeur. Les personnages n’ont pas le temps d’être approfondis, certains prennent plus de place que les autres (l’inimitable Maggie Smith en Lady Violet qui vole la vedette à chaque apparition). On pouvait s’attendre à ce que la fameuse grève de 1926 soit au cœur de l’intrigue ou que le questionnement légitime de continuer à vivre comme avant au château soit le vrai propos du film. Il n’en sera rien.
Mais vous savez quoi ? Ce n’est pas si grave finalement. C’est évidemment la fan en moi qui parle. Car il ne faut pas voir Downton Abbey comme un film à part entière, mais comme un épisode de deux heures, dans la continuité de la série, réalisé uniquement dans le but de plaire aux fans. Réintégrer l'univers chérie, réentendre la musique, voir se dessiner les contours de Downton, il n’en fallait pas plus. A l’image de l’émouvante conversation finale entre Lady Violet et sa petite-fille, Downton Abbey vivra encore dans nos cœurs.
Laura Enjolvy