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[CRITIQUE] : Fast & Furious : Hobbs & Shaw


Réalisateur : David Leitch
Acteurs : Dwayne Johnson, Jason Statham, Idris Elba, Vanessa Kirby, Eiza Gonzalez..
Distributeur : Universal Pictures Releasing France
Budget : -
Genre : Action.
Nationalité : Américain.
Durée : 2h16min.

Synopsis :
Depuis que Hobbs, fidèle agent de sécurité au service diplomatique des Etats-Unis, combatif mais droit, et Shaw, un homme sans foi ni loi, ancien membre de l’élite militaire britannique, se sont affrontés en 2015 dans Fast & Furious 7 ; les deux hommes font tout ce qu’ils peuvent pour se nuire l’un à l’autre.
Mais lorsque Brixton, un anarchiste génétiquement modifié, met la main sur une arme de destruction massive après avoir battu le meilleur agent du MI6 qui se trouve être la sœur de Shaw. Les deux ennemis de longue date vont devoir alors faire équipe pour faire tomber le seul adversaire capable de les anéantir.



Critique :




Aussi fou que cela puisse paraître, c'est sans doute la première fois depuis que le blockbuster ricain se fait le maître omniprésent (mais pas imposant) de nos sorties estivales, qu'un spin-off nous attire définitivement plus que la franchise dont il est originaire.
C'est dire l'attention toute particulière que l'on porte à Fast & Furious : Hobbs & Shaw, premier et potentiellement seule (sauf suite) aventure extérieure aux badasseries de plus en plus WTF de Dom Toretto et de sa familia, échouée au désormais "in" David Leitch, et visant à nous convaincre d'une vérité dont on est pourtant déjà pleinement conscient : le duo Dwayne Johnson/Jason Statham est absolument génial, et méritait pleinement un délire solo à la hauteur de leur démesure.



Officiellement neuvième opus, chiffre littéralement astronomique pour une franchise charnière du cinéma d'action moderne, se devant d'atteindre - au minimum - le statut de monument du fun littéralement WTF et cartoonesque des trois derniers films (les plus spectaculaires mais pas forcément les plus mémorables), Hobbs & Shaw déçoit un brin dans sa volonté d'être un good trip burné ultime, tout autant qu'il incarne pourtant un solide plaisir coupable comme on en fait que trop peu (ou tout du moins, d'aussi réussi).
Bigger, Faster mais point Better que la référence Fast Five (le plus réussi de la franchise après le film original) malgré une accumulation de moments proprement énormes, le film de David Letich enfonce le clou en offrant un show mené tambour battant encore plus imposant, délirant et remarquable, sorte de Bond movie régressif et shooté à la testostérone, prenant savoureusement les courbes d'un buddy movie dynamique là où la série jouait, jusqu'à maintenant, la carte du divertissement choral - même si sensiblement (pour être poli) centré sur Vin Diesel.



Auto-parodique, cartoonesque, référencé et même à la lisière du méta concernant ses interprètes (on pense instinctivement au clin d'oeil totalement improbable concernant Statham, citant directement le remake de Braquage à l'Italienne signé F. Gary Gray, mais aussi aux caméos de la famille Leitch - Ryan Reynolds et Rob Delaney, et Johnson - Kevin Hart) enchainant les cascades à une vitesse folle, avec un souci du rythme remarquable, dénué de toute finesse narrative et y allant constamment franco dans le déballage de l'action outrancière - les scènes énormes se comptent à la pelle -, le métrage, qui fait perdurer avec force l'exercice d'escalade ridiculo-fun de la saga Fast & Furious, est d'une générosité de tout instant... quitte à furieusement usé son auditoire par son excessivité jamais réellement canalisée.
S'il est d'habitude facile d'accepter le lot d'incohérences d'un script volontairement prétexte ne cherchant aucunement à aller plus loin que divertissement estival régressif à souhait, alternant punchlines cocasses et envolées viriles, la pillule est cette fois un poil plus difficile à digérer tant Hobbs & Shaw avait su attiser plus que de raison nos attentes, pour au final ne jamais vraiment se donner les moyens d'y répondre à l'écran.



Engoncé dans une pluie numérique pas toujours digeste, des dialogues limités (mais fun) et un montage maniaque plombant sensiblement l'impact des bourre-pifs entre héros virils, le film de David Leitch surfe tout du long sur la vague du " juste divertissant " tout en ayant inexplicablement toutes les armes en main, pour proposer beaucoup plus.
Que ce soit l'utilisation foireuse de son vilain génétiquement modifié, qui pense que l'avenir de l'humanité réside dans la cyber-augmentation (Idris Elba, convaincant en Superman Black), son pitch aguicheur même si dépourvu de sens, sur une menace mondiale (un virus d'extinction, qui change un peu des habituels débats nucléaires) ou sa manière totalement futile d'étirer en longueur une histoire qui aurait méritée qu'on lui taille un bon bout de gras dans le cuissot (une bonne trentaine de minutes facile) : Hobbs and Shaw prolonge beaucoup trop sa folie furieuse et en anéantie de facto presque toute sa magie destructrice, là où le tout récent John Wick 3, boxant sensiblement dans la même catégorie, savait ménager les effets de son coup de tatane dans les valseuses pour le rendre encore plus violent et puissant.



Reste que l'on en a tout de même pour son argent, surtout quand on est un amoureux des blockbusters volontairement régressif à l’action absurde teintée de testostérone, écartant avec jouissance les si ennuyeuses lois de la physique.
Avant tout et surtout parce que le tandem Chris Morgan/Drew Pearce sait jouer de l'alchimie des contraires qui animent son duo titre, visiblement aussi heureux d'être derrière la caméra que nous à les mirer (leur bromance est géniale) et qu'il replace une nouvelle fois le thème charnière de la saga - la famille - au centre des débats.
Alors même si les intrigues sont aussi minces qu'une feuille de papier cul Lotus, si la gestion de l'espace-temps est encore démente, si David Leitch peine à marquer de son emprunte la franchise (même si il fait preuve d'un savoir-faire solide) et que le casting cabotine joyeusement en masse; Hobbs & Shaw est une œuvre badass et jubilatoire qui ne se refuse rien (même quand elle fonce droit dans le mur) et ne peut pas totalement laisser indifférent son auditoire, malgré la petite déception qu'il incarne.



Si son moteur commence réellement à s’essouffler, et que ce spin-off avait tout en lui pour lui injecter un coup de Nos salvateur, la franchise Fast & Furious s'offre un nouveau et joli bolide de divertissement popcorn, et le meilleur blockbuster ricain de cet été ciné 2019.
Oui, ce n'était pas si difficile...


Jonathan Chevrier



Projet plutôt intriguant issu de la saga Fast and Furious, enfant de la discorde entre les égos gargantuesques de Vin Diesel et Dwayne « The Rock » Johnson, ce spin off avait toutes les cartes en mains pour nous offrir un blockbuster burné débarrassé des problèmes inhérents à sa saga mère tout en conservant la sève qu’elle a su développer au cours de ses derniers opus. Au lieu de ça, Hobbs & Shaw ne parviendra jamais assez à se détacher de ses origines, c’est un film de studio qui vaporise complètement son réalisateur David Leitch (John Wick, Atomic Blonde) et enchaine les facilités et les invraisemblances d’écriture, puis camoufle ça par un montage atroce et des touches d’humour aléatoire. Heureusement que certaines idées assez folles et l’alchimie entre ses acteurs sont là pour en faire un divertissement correct. 


On n’attendait pas ce film sur sa finesse d’écriture, loin de là. Il n’existe que parce que la relation entre Hobbs & Shaw avait été assez divertissante dans le dernier épisode de la franchise. Et c’est vrai qu’il y avait un petit quelque chose à creuser entre ces deux personnages ne communiquant entre eux qu’à l’aide de one-liners Leader Price (si possible à voir en VO, ça passe très mal en français). On retrouve bien-sûr et bien heureusement cette dynamique, Luke et Deckard sont écrit comme des enfants de maternelle dans une cour de récrée se disputant pour le dernier tricycle, et ça peut paraître con dit comme ça mais c’est très drôle. Et très con aussi, oui, l’un n’empêchant pas l’autre. Le problème étant que cette fois il faut construire un film ayant pour base cette relation particulière, et que c’est plus facile à dire qu’à faire. Alors on peut compter sur Chris Morgan, scénariste émérite de la saga depuis Tokyo Drift pour botter en touche et appliquer la formule familiale de la saga, et quand je parle de formule familiale je veux dire qu’on va parler de famille. Beaucoup. La mère de Shaw, la sœur de Shaw, la fille de Hobbs, les origines de Hobbs, tout y passe alors que le film peut totalement faire sans, voir même j’ai presque envie de dire que c’est hors-sujet. On se retrouve devant un film qui n’a pas confiance en ses fondations et qui se retrouve à être obligé de broder artificiellement tout autour à l’aide de ses outils habituels, et c’est pas ce qu’on a connu de plus réjouissant. Néanmoins Hattie Shaw, la frangine, se mêle plutôt bien au délire global, et nous offre un personnage féminin badass qui n’a pas à évoluer dans le sexisme ambiant caractéristique de l’univers Fast & Furious puisque c’est une des choses dont le spin-off parvient à se détacher, et ça c’est très agréable.  


Lorsqu’on sait d’où il vient il était au final assez prévisible que ce film soit ce qu’il soit : un film industriel reposant sur les bases de la réussite de sa saga mère, aussi chancelantes que soient ces bases. Tout laisse présager que ce ne sera pas un one-shot mais bien une suite de spin-off, peut-être une branche de la saga qui servira de soupape pour évacuer le trop plein de testostérone et d’action grandguignolesque de la saga pour faire revenir celle-ci aux bases plus saines que demandent beaucoup de fans. Ou bien peut-être qu’un faible score au box-office rendra tout projet de suite nul et non avenu, qui sait. En attendant Hobbs & Shaw n’est pas né sous le signe du renouveau, de l’originalité ou même du bel ouvrage cinématographique mais bien sous le signe du pognon facile à base de prise de risque minimale. On en sort rassasié mais déçu.

Kevin

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