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[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #50. Semaine du 2 au 8 juin 2019


Chaque semaine je fais — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une programmation cinématographique autour de trois œuvres.



Semaine du 2 Juin au 8 Juin



Lundi 3 Juin. 
Le Pianiste de Roman Polanski sur Cstar.

Durant la Seconde Guerre mondiale, Wladyslaw Szpilman, un célèbre pianiste juif polonais, échappe à la déportation, mais se retrouve parqué dans le ghetto de Varsovie dont il partage les souffrances, les humiliations et les luttes héroïques. Il parvient à s’en échapper et se réfugie dans les ruines de la capitale. Un officier allemand, qui apprécie sa musique, l’aide et lui permet de survivre.

Couronné d’une Palme d’or, de 7 Cesars, 2 BAFTA et 3 Oscars, Le Pianiste, aligne un palmarès l’intronisant dans l’esprit de chacun comme un film chef d’œuvre. Mais, il peut aussi s’opérer chez certains une crainte, un film tant récompensé ne serait-il pas au fond trop consensuel ? Trop académique ? Eh bien, non. Le Pianiste est une œuvre bouleversante et pourtant d’une rare pudeur, une œuvre qui redore le mot classique, animant un récit troublant, inhumainement réel. Dans une époque qui semble minimiser les maux du passé, Le Pianiste attisent les cendres, sans jamais se montrer didactiques, sans jamais se vouloir tire-larmes, sans jamais oublier qu’au milieu de cette époque, il y eut aussi, un espoir humaniste.


Mardi 4 Juin. 
Radiostars de Romain Levy sur France 4.
En plein échec professionnel et sentimental, Ben, qui se rêvait comique à New York, est de retour à Paris. Il rencontre Alex, présentateur-vedette du Breakfast-club, une matinale radio. Avec Cyril, un quadra mal assumé, et Arnold, le leader charismatique de la bande, ils font la pluie et le beau temps sur Blast FM. Ben se retrouve à écrire pour eux. Mais, un raz de marée frappe de plein fouet la station, l’audience du breakfast est en chute libre. C’est en bus qu’ils sillonneront les routes de France pour rencontrer et reconquérir leur public.

Comment passe-t-on de Radiostars à Gangsterdam ? C’est un mystère. Mais bon, n’épiloguons pas sur le pitoyable Gangsterdam, revenons plutôt sur l’incommensurable sympathie de Radiostars. Impeccablement rythmé, grâce a des dialogues sautillants, et un humour incisif, le premier long-métrage de Romain Levy se retrouve au croisement entre une comédie de Judd Apatow et le Good morning England de Richard Curtis. Jonché de scènes d’une drôlerie absolue, le film puise sa force dans ses personnages. Chacun impeccablement caractérisé qui parviennent, ensemble, a créer une bande attachante, donnant quelques moments de mélancolie et d’émotion sans pour autant dénaturer l’essence même de Radiostars : le feel-good movie.


Jeudi 6 Juin. 
Il Faut sauver le soldat Ryan de Steven Spielberg sur France 3.
Alors que les forces alliées débarquent à Omaha Beach. Miller doit conduire son escouade derrière les lignes ennemies pour une mission particulièrement dangereuse, trouver et ramener sain et sauf le simple soldat James Ryan, dont les trois frères sont morts au combat en l’espace de trois jours.

Il Faut sauver le soldat Ryan pourrait se regarder que pour une unique scène. Son introduction. Une leçon de cinéma a elle toute seule. Immersive, elle arrache les tripes dés les premiers instants, le silence, le vomi dont on peut presque sentir l’odeur, puis le vacarme, la caméra esseulée comme ces soldats, l’anarchie dans toute sa laideur et splendeur. En une scène, Spielberg s’envole, parvenant a donné a celui n’ayant pas vécu ces instants la même peur de ces balles qui sifflent; de ces vies périssant sur cette plage, rien n’est glorieux dans ce débarquement historique, tout n’est que boue, sang, mort. Quasi immédiatement, Spielberg nous propulse dans ce récit, nous attache à ses personnages, on peut alors tout tolérer de cette histoire, on en ressort, a chaque fois, bouleverser. 



Thibaut Ciavarella