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[COOKIETIME A ANNECY] : Jour 5


Qui est responsable du temps ici ? La semaine est passée comme une seule journée et le Festival d’animation d’Annecy touche déjà à sa fin. La nostalgie pointe un peu son petit nez crochu en ce dernier jour. 



Pour ne plus y penser, je me suis rendue au Work in progress (WIP comme on dit ici) du film Weathering with you du réalisateur Makoto Shinkai (responsable déjà du magnifique Your Name), présenté par le producteur du film Genki Kawamura. Le film sort le 19 juillet au Japon mais n’a pas encore de date de sortie en France. Même si Kawamura avait l’air très content d’être là, qu’il parlait du film avec beaucoup de passion et d’humour, la présentation s’est révélée un peu décevante. Pourquoi ? Parce que, si comme moi, on s’était déjà un peu intéressé au projet, le WIP ne nous a rien appris de plus. Deux trailers, quelques dessins de personnages, deux-trois décors et un court extrait du début du film. Même si on ne s’attendait pas à voir le film en entier (évidemment), ou des spoilers concernant l’histoire, il est dommage de ne pas avoir montré plus de story-board, de la façon dont les équipes travaillent, quelles sont les techniques utilisées, etc … Genki Kawamura s’est beaucoup penché sur sa relation avec le réalisateur et surtout la pression qu’ils avaient tous deux, suite au succès triomphale de Your Name. Un petit sentiment de frustration à la sortie, surtout que ce WIP a bien mis en avant ce qu’on redoutait à la vue de la bande-annonce : Weathering with you ressemble étrangement à Your Name ... Plus qu’à espérer que ce ne soit pas une redite plus faible. 


Ensuite, j’ai eu la chance d'assister à la conférence de presse du film en compétition Contrechamps, Les Enfants de la mer, réalisé par Ayumu Watanabe. Le réalisateur était bien évidemment présent, ainsi que l’animation producer, Masaka Aoki, le character designer Kenichi Konishi, le CGI creator Kotaro Hirano, et la color designer Miyuki Fujita. S’en est suivi une discussion intéressante sur la difficulté d’adapter un manga aussi riche, mais aussi les différentes techniques utilisées, ainsi que la signification très métaphysique de la fin. J’en parlerai bien sur plus longuement dans un article dédié.

Je suis allée ensuite à une séance événement, d’un film découpé en dix court-métrages réalisés et composés par des femmes, Happiness Machine. Le projet vient d’un ensemble d’association Klangforum Wien (une association de musicien), Musik der Jahrhunderte et Amour Fou Vienna (société de production), en coopération avec le festival Tricky Women. Le but était de laisser les femmes s’exprimer par les images et la musique sur les questions socio-politique d’aujourd’hui, car nous laissons encore peu d’espace aux femmes pour en parler. Les différents films ont été produit chacun indépendamment. Les court-métrages sont très expérimentales, expriment beaucoup de colère et d’émotions. Mais il faut clairement savoir ce qu’il se passe en politique et avoir un langage cinématographique courant pour comprendre les tenants et aboutissants. Les inégalités entre les films n’aident en rien non plus. Happiness Machine est un projet à encourager et à soutenir, mais je doute qu’il trouve un public ce qui est extrêmement dommage. 


J’ai fini ma journée par le célèbre barbecue Disney/Pixar à la plage, où nous pouvons manger des burgers à côtés des membres des équipes de Frozen II et Toy Story 4 (c’est irréel). Un tour rapide au cinéma en plein air pour voir la fin de La Reine des neiges (et verser une petite larme discrète) et il est temps de rentrer faire sa valise.

Mon bilan de mon premier festival d’Annecy est très bon. L’ambiance est géniale, conviviale, avec un réel amour du cinéma d’animation. Les équipes presse sont adorables et se mettent en quatre pour nous. Je pars avec de la joie en bouteille et une envie irrémédiable de revenir l’année prochaine. J’espère avoir pu vous faire découvrir le festival un peu à travers moi. Le #CookieTimeAAnnecy tire sa révérence.


Laura Enjolvy