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[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #43. Above The Law

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Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !





#43. Nico d'Andrew Davis (1988)

Il y a une époque pas si lointaine (bon si quand-même un peu), ou voir Steven Seagal en tête d'affiche d'un B movie ne prêtait pas forcément à rire, et attirait même plus que l'intention des amateurs de cinéma burnés que nous sommes.
Une époque bénie où le bonhomme n'avait pas encore mangé tous ses clones (où toute sa famille, au choix) et n'était pas encore totalement bouffé par son narcissime démesuré, une époque où il pouvait encore se fighter avec un minimum de grâce - et pas de graisse - et surtout, où il pouvait décemment incarner un action man de seconds plan solide, gentiment intercalé entre un Chuck Norris vieillissant et un Michael Dudikoff pas forcément crédible.

Aujourd'hui, quand il ne traine pas péniblement sa bedaine dans des productions d'Europe de l'Est aux montages épileptiques, pétant vainement du bras entre deux usines à yaourt désaffectées bulgares avec un regard crispé - et à la limite de la constipation -, le Saumon Agile pousse la chansonnette - très bien d'ailleurs - et joue même les ambassadeurs humanitaires pour la Russie.
La vieillesse ça fait mal, et le statut d'has been à Hollywood encore plus, surtout qu'il ne s'est jamais réellement donné les moyens de revenir convenablement sur le devant de la scène, même s'il a cherché à la jouer tendance au début des années 2000, en prenant pour sidekicks quelques rappeurs se pensant acteurs.

Condamné à aligner les DTV au rabais, le bonhomme nous condamne également à nous cantonner (douce condamnation, soyons honnêtes) à mater en boucle sa gloire passée, au sein de péloches pas toujours défendables, mais souvent géniales. 

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Et la première d'entre elles, sans doute la meilleure avec le totalement décomplexé Out For Justice, fut Nico d'Andrew Davis (qui fut un temps vendu par la rumeur, comme un pseudo-biopic de la vraie vie du panda bedonnant... oui), ou le Steven faisait des débuts plus que remarqué, lui la ceinture noire d'aïkido et garde du corps de stars, voulant bouffer sa part de l'American Dream et, si possible, le statut de star mondial qui va avec.
Il y incarne un flic intègre et pro de la tatane, Nico Toscani, ex-fleuron de la CIA ayant crapahuté au Vietnam (il a démissionné, ne supportant pas la torture de plusieurs villageois opéré par des agents de l'agence) avant de gentiment rentrer dans le rang, de se marier avec Sharon Stone - le veinard - et de jouer les coéquipiers d'une Pam Grier - le veinard bis - en ayant fini de botter du cul de mâles en rut dans les jouissives péloches de Roger Corman et de la Blaxploitation.
Un rital à principe et catholique convaincu, qui décide de défendre la loi dans une famille gentiment lié à la mafia : le décor est planté, et le statut de gendre idéal charismatique et un tantinet macho, s'encaisse avec une crédibilité étonnante.

Passer une enquête somme toute banale sur un trafic de drogue, le lascar se retrouve mêlé à une entreprise d'envergure, dominé par les mêmes membres de la CIA qui torturaient du villageois au Vietnam pour trouver les champs de cocaïnes, et qui complotent également pour tuer un sénateur américain qui enquête sur leurs opérations clandestines, et dont le seul témoin du micmac est un jeune prête bolivien qui était protégé par un autre prêtre, proche de la famille de Toscani, tué justement par les mêmes agents des forces spéciales de la CIA, parce qu'il en savait trop (ouf !).

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Alambiqué, pas vrai ?
Et pourtant, la péloche se regarde comme une lettre à la poste, un bon polar noir ou Seagal dispense son propre système de justice, celle de la rue, à la dure et avec le plus d'os broyés possible.
Sans forcer, Nico cimentait de manière indélébile dans le cinéma d'action des 80's/90's, de petits films musclés sur la justice urbaine, dans la droite lignée des Bronson movies, avec les arts martiaux en plus.
Solide malgré quelques scories impardonnables (Seagal ne rencontrera jamais un vilain aussi doué que lui dans la castagne, Pam " Fucking " Grier n'a besoin de personne pour se défendre, personne !) et porté par de vraies gueules du cinéma ricain (Henry Silvia est toujours un méchant qui assure), Above The Law est pur film de son époque, et une vraie introduction au cinéma de Seagal, et elles sont peu les péloches du bonhomme qui méritent d'être vues sans trop de sourires en coin, très peu...


Jonathan Chevrier