[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #44. Semaine du 14 au 20 avril 2019
Chaque semaine je fais — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une programmation cinématographique autour de trois œuvres.
Semaine du 14 Avril au 20 Avril
Dimanche 14 Avril.
Le Premier Jour Du Reste De Ta Vie de Rémi Bezancon sur Arte.
La cellule familiale des Duval est entrain d’éclater alors que les enfants partent du domicile. De ce point de départ découle douze ans de vie, cinq jours plus importants, qui changera pour chacun leur vie.
Au travers de sa forme, Le Premier Jour du Reste de ta Vie s’impose comme une fresque familiale, une sorte de prequel à la française de la série This Is Us. S’étalant sur les années, Bezancon peut ainsi mieux disséquer, analyser, observer les effets du temps qui passe au sein de cette cellule familiale. De manière toujours sobre, le réalisateur parvient à faire des Duval une famille universelle, au travers de leurs vies les personnages deviennent des échos à nous-mêmes. À ce titre l’ensemble du casting est d’une justesse admirable, d’un attachement immédiat, faisant du film une œuvre à la fois drôle, sensible, émouvante et bercée par une B.O des plus délicieuse dont la chanson éponyme d’Etienne Daho.
Lundi 15 Avril.
La Vérité sur Bébé Donge de Henri Decoin sur Arte.
Elisabeth Donge dite : « Bébé Donge » a empoisonné son époux, François Donge. Ce dernier, sur son lit de souffrance, revit les moments clés de sa vie avec Bébé qui l’ont amené dans cette chambre de clinique.
Cette adaptation d’un roman de Simenon (surtout connu pour Maigret), La Vérité sur Bébé Donge prend l’apparence d’un film aux accents thrillesque. Mais au travers d’une narration à double temporalité, le long-métrage dissèque de manière grinçante un mariage pris dans les rouages d’un quotidien fait de tromperie et indifférence polie. Autour de cette cellule pourrissante, les proches tentant de maintenir encore et toujours les apparences. Le cinéaste, aidé par le duo Gabin/Darrieux, offre un bijou obscur, une œuvre troublante et renversante.
Mardi 16 Avril.
Ma Meilleure Ennemie de Chris Columbus sur TF1SeriesFilms.
Isabel Kelly, jeune photographe de mode et petite amie de Luke Harrison, et Jackie, l’épouse légitime du même Luke, se détestent. Celle-ci, toujours très présente, ne pardonne pas à sa rivale son incapacité à l’égaler. Isabel ne parvient pas à se faire accepter d’Anna et de Ben, les deux enfants de Luke et de Jackie. Mais quand Jackie apprend qu’elle est atteinte d’un mal incurable, elle prend conscience que c’est Isabel qui va élever ses enfants. Jackie va alors enseigner à celle qui fut sa pire ennemie comment devenir une mère pour ses enfants.
Chris Columbus est un habitué de la comédie familiale, de Maman, j’ai raté l’Avion à Mrs Doubtfire ou encore bien évidemment Harry Potter. Avec Ma Meilleure Ennemie il offre — en tout cas pour moi — son meilleur film. Si le long-métrage s’inscrit dans la pure tradition hollywoodienne, il contient beaucoup de cœur et aussi d’intelligence. Le cinéaste refuse ainsi de prendre parti pour Isabel ou Jackie, au contrairement il leur donne a chacune des motivations les rendant attachantes. De plus, le film aborde des sujets délicats, le divorce, mais également le cancer, la mort qui rode, des thématiques fortes qui s’avère soulignées avec subtilité évidant l’écueil du mélo. Bien évidemment que le film est émouvant, bouleversant même, mais il est aussi fait avec tendresse, et c’est peut-être pour cela qu’il trouve le bon dosage et peut ainsi pleinement s’apprécier.
Thibaut Ciavarella