[CRITIQUE] : Guava Island
Réalisateur : Hiro Murai
Acteurs : Donald Glover, Rihanna, Laetitia Wright, Nonso Anozie,...
Distributeur : Amazon Prime Video
Budget : -
Genre : Comédie, Thriller, Drame.
Nationalité : Américain, Cubain.
Durée : 55min
Synopsis :
-
Critique :
Envolée poétique inspirée façon hommage sincère au Orfeu Negro de Marcel Camus, avec lequel il partage le même engouement politique et la même peinture sociale enlacée par un exotisme musical enivrant,#GuavaIsland est un petit bout de ciné éphémère mais brillant et rafraîchissant pic.twitter.com/p9bEeN2Vd1— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) April 14, 2019
Et si Donald Glover était bien l'une des next big things d'Hollywood ?
La question se pose bien là, tant le bonhomme se montre de plus en plus indispensable depuis la fin de la géniale sitcom Community, ou il était l'un des personnages les plus attachants (Troy Barnes ❤).
Second couteau de luxe dans des cartons aussi bien public que critique, le jeune trentenaire est partout (même dans l'industrie du disque) mais surtout sur le petit écran, ou il brille de mille feux dans la merveilleuse sitcom Atlanta, show qu'il porte de la tête et des épaules - producteur, showrunner, réalisateur et acteur vedette -, à l'instar de Aziz Ansari avec la vénéré Master of None sur Netflix.
Alors qu'il nous concocte gentiment mais sûrement la troisième saison, il nous revient avec une petite bulle de légèreté absolument grandiose : Guava Island, 55 minutes feel good diffusé en plein Coachella, pour lequel il retrouve son comparse réalisateur Hiro Murai (derrière ses meilleurs clips et à la réalisation sur Atlanta) et la belle Rihanna.
Usant des ficelles du thriller et de la romance pour mieux sublimer une envolée poétique pétri de références façon hommage sincère et habité au Orfeu Negro de Marcel Camus, avec lequel il partage le même engouement politique (on y dépeint une terre paisible et sans guerre avant sa colonisation forcée à coups d'usines) et la même peinture sociale (des hommes et des femmes vivant contre leur gré, dans un paradis qu'ils ne peuvent s'offrir) enlacée par un exotisme musical enivrant et un cadre écrasée par un soleil brûlant; le film, sorte de clip "Gambino-esque" maousse costaud, assume tout du long son statut de conte joliment désuet tout en étant férocement moderne et important dans son propos.
Délesté de toute narration solide - ce qui en fait la force tout autant que la faiblesse de son commentaire anticapitaliste -, porté par le charme indécent de son couple vedette (Glover et Rihanna sont parfait) et une mise en scène enlevée à l'image granuleuse - avec des dominantes de rouges et de bleus -, Guava Island est une oeuvre éphémère mais brillante, articulée autour de l'idée l’art est la forme la plus pure de liberté.
C'est sans doute trop naïf pour beaucoup, mais certains - dont nous -, aurait aimé que cette belle parenthèse rafraîchissante soit encore plus longue...
Jonathan Chevrier