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[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #22. Tango & Cash

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Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !



#22. Tango et Cash de Andreï Konchalovsky et Albert Magnoli (1989)

Sous genre populaire du cinéma d'action, le buddy movie aura connu son heure de gloire entre le début des 80's et le milieu des 90's, alignant majoritairement des séries B de bonnes factures, entre deux, trois chef-d'oeuvres indiscutables (L'Arme Fatale et - surtout - sa suite, Le Dernier Samaritain,...), avant qu'Hollywood ne s'en désintéresse passablement pour lui préférer des héros en collant boursouflés aux CGI, parce que les action heroes se tabassant dans un univers trop réaliste était devenu surfait (heureusement que le cinéma asiatique ne pense pas DU TOUT comme ça hein).

Pas forcément le mieux charpenté du lot - Shane Black n'est évidemment pas au scénario -, Tango & Cash n'en est pas moins l'un des plus jouissifs du genre (papa Stallone oblige), autant qu'il en est l'un des plus foutraques et monté à la truelle.
Tout transpire le culte involontaire dans cette quasi-parodie du genre un temps voulu comme un thriller dark par Stallone (volonté heureusement tuée dans l'oeuf, suite à une production chaotique à forte tendance incident industrielle), mais qui ressort pourtant grandit par cette accumulation de faiblesses à la limite de l'indécence, avant tout et surtout parce qu'il est un pur fantasme sur pellicule, une bande réunissant deux des plus grands héros des 80s : Rocky Balboa/Rambo et Snake Plissken.


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Des dialogues WTF que tous les fans du film récitent quasiment par coeur avec amour (" Rambo, c'est une pédale ! " n'est qu'un ersatz de la quintessence des punchlines du film), en passant par des faux raccords immondes totalement passés à côté du montage (logique vu que le film a également jonglé avec les metteurs en scène...), sans oublier un vilain pas du tout charismatique (la légende Jack Palance, littéralement au bout de sa vie) et des scènes d'action mémorablement incohérentes (les si jouissives scènes de tortures et d'évasion de prison, sans compter l'intro totalement pompée à Police Story): Tango & Cash, c'est un véritable bonbon acidulé qui pétille en bouche pour les amateurs du genre, une de ces péloches bénies dont les VHS ont été poncées comme ce n'est pas permis.

Un petit miracle de buddy movie qui vaut son pesant de popcorn en grande partie pour la magie de l'alchimie délirante entre Stallone et Russell (feu Patrick Swayze avait un temps été désiré avant qu'il ne décide d'aller jouer les videurs philosophes dans Roadhouse), le premier incarnant un flic BCBG à la limite du contre-emploi dans l'action, tandis que le second est un Martin Riggs bis résolument plus comique.
Qu'on se le dise, n'en regarder ne serait-ce qu'un extrait à l'arraché, c'est déjà instinctivement l'adorer.


Jonathan Chevrier