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[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #19. Indiana Jones and the Temple of Doom

© 1984 - Lucasfilm, Ltd.


Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 !



#.19 Indiana Jones et le Temple Maudit de Steven Spielberg (1984)


« Je n’étais pas du tout satisfait du Temple Maudit. C’était trop sombre, trop torturé et trop horrifique. »

Le Temple Maudit et Spielberg. Une drôle d’histoire. Le réalisateur n’a jamais mâché ses mots vis-à-vis du second opus des aventures d’Indiana Jones. C’est simple, il n’aime pas ce film le considérant comme le volet de George Lucas, là où le troisième sera pour le coup Spielberien dans l’âme. Il faut dire, que pour cette suite, Lucas opte pour un changement de ton radicale, veillant à éviter toute répétition, décision est prise de situer ce second volet en amont du premier. Si Spielberg tenait à l’origine à faire revenir Marion Ravenwood et pourquoi pas intégrer son père — Abner — évoquer dans Les Aventuriers de l’Arche perdue; c’est finalement une rupture totale qui est décidée faisant d’Indiana le seul liant entre les deux volets.
Le film est souvent considéré comme largement inférieur aux Aventuriers de l’Arche Perdue et La Derniere Croisade, mais toujours devant Le Royaume de Cristal. Peut-être est-ce dû aux propos de son réalisateur, ou peut-être tout simplement, parce que Le Temple Maudit ne caresse pas son spectateur dans le sens du poil. Car, oui, ce second long-métrage est une prise de risque monstrueuse, ambitieuse et donc audacieuse.


© 1984 - Lucasfilm, Ltd.

Sans vouloir être déplaisant avec Spielberg, je n’adhère pas à son désamour du film, qui reposerait grandement pour lui, sur la prédominance de Lucas au sein de la production. Le Temple Maudit est un film spielberien, un film sombre certes, mais spielberien quand même. Déjà, le cinéaste imbibe cette aventure d’une influence qu’il est le seul à avoir: Tintin. En effet, en 1981, lors de la promotion du premier volet, une journaliste dresse un parallèle entre l’archéologue Indiana Jones et le reporter belge Tintin. Méconnaissant l’œuvre d’Hergé, le cinéaste achète les BD et devient rapidement un fan du reporter à la houppette. On ne peut nier une influence du travail du dessinateur belge sur ce second volet, notamment au travers du personnage Demi-Lune ressemblant à Tchang apparaissant dans plusieurs aventures de Tintin.
Mais Tintin n’est pas la seule inspiration, la scène d’ouverture nous plonge dans une véritable comédie musicale digne de Broadway, avant d’introduire un Indiana dans un costume immaculé semblant sortir d’un film James Bond. Dans ce pêle-mêle, Indiana Jones et le Temple Maudit déploie une réelle atmosphère. Plus lugubres, les nazis sont remplacés par des fanatiques religieux terrifiants. Indiana lui-même se fait plus friable que jamais en basculant du côté de l’obscur et instaurant une terreur en nous, car dans cet univers l'aventurier apparaît comme une boussole a laquelle on se fit. Mais paradoxalement, ce second volet est bien plus drôle. Afin d’accentuer le glauque de l’intrigue, le scénario ne cesse de nous propulser dans des séquences radicalement cartoonesque souvent portées par le décalage du personnage de Kate Capshaw. À cela, s’ajoute un spectaculaire saisissant, que cela soit la scène en avion en début de film ou bien la séquence culte du chariot au fin fond de la mine, ce second opus joue la carte des sensations fortes et ça marche.


© 1984 - Lucasfilm, Ltd.

Le fait est là, cette suite ne s’emploie pas à réutiliser une formule gagnante. La légèreté du premier volet, laisse place à une noirceur assumée non seulement par George Lucas, mais également par Steven Spielberg, malgré ce qu’il peut dire. Ainsi, Indiana Jones et le Temple Maudit est un exemple de suite réussit, surprenant, et jouant habilement de ses différents registres, le film ne cherche pas a faire plus que Les Aventuriers de l’Arche perdue, mais a faire différemment, c’est peut-être la raison pour laquelle le film divise.
Il faudra attendre 1989 pour revoir une nouvelle fois Harrison Ford porter le chapeau d’Indiana Jones dans un troisième volet purement et simplement spielberien. Puisque abordant une thématique chère au cinéaste américain, celui des relations pére/fils, et pour celui qui a toujours rêvé de filmer un James Bond qui de mieux que Sean Connery pour interprété le père de l’archéologue aventurier ?


Thibaut Ciavarella

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