[CRITIQUE] : Le Flic de Belleville
Réalisateur : Rachid Bouchared
Avec : Omar Sy, Luis Guzmán, Biyouna, Diem Nguyen, Julie Ferrier, Franck Gastambide,...
Distributeur : Metropolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Comédie, Action.
Nationalité : Français
Durée : 1h51min.
Synopsis :
Baaba est flic à Belleville, quartier qu’il n’a jamais quitté, au grand désespoir de sa copine qui le tanne pour enfin vivre avec lui, ailleurs, et loin de sa mère. Un soir, Roland, son ami d’enfance, est assassiné sous ses yeux. Baaba prend sa place d’Officier de liaison auprès du Consulat de France à Miami, afin de retrouver son assassin. En Floride, flanqué de sa mère plus qu’envahissante, il est pris en main par Ricardo, un flic local toujours mal luné. Contraint de faire équipe, le duo explosif mène l’enquête…
Critique :
Malgré un @OmarSy qui mouille avec enthousiasme sa chemise hawaïenne, #LeFlicdeBelleville, sorte de révérence maladroite/remake peu maîtrisé du cultissime #LeFlicdeBeverlyHills, ne se donne jamais les moyens d'incarner un buddy movie aussi drôle et crédible que réellement prenant pic.twitter.com/sFJphHhkjt— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 17 octobre 2018
Du titre plutôt évocateur, à un Omar Sy qui ne masque même pas son intention de calquer Eddie Murphy dans la pataude (pour être poli) campagne promotionnelle, en passant par un pitch louchant carrément sur celui du film de Martin Brest (mort expéditive du BFF d'enfance, différence de méthodologie et d'attitudes entre les deux polices, un héros tchatcheur à outrance, une enquête contre des trafiquants de drogue,...), tout dans le bien nommé - ou pas - Le Flic de Belleville, semble tourné autant vers une révérence marquée et maladroite, que le pompage en bon et dû forme du cultissime Flic de Beverly Hills de Martin Brest, véritable maître étalon du buddy movie US - et même du buddy movie tout court.
Relecture référencée mais bien de chez nous échouer au talentueux Rachid Bouchareb, dont c'est la première réalisation " légère ", et dont le script est signé par un Larry Gross (48 Heures et sa suite, Streets of Fire), la péloche s'échine tout du long à se mettre elle-même des bâtons dans les roues là où elle aurait pu, au moins, incarner une séance un tantinet plaisante totalement voué au one man show séduisant d'un Omar Sy franchement en forme.
Au-delà d'un pitch facile et alignant les clichés (comme toute bonne série B qui se respecte) d'un flic traversant l'Atlantique pour enquêter sur la mort d'un ami avec un flic procédurier et un tantinet bougon (Luiz Guzmán, en mode John Taggart), tout en étant flanqué d'une mère ultra-possessive (excellente Biyouna), le film de Bouchareb, trop rarement boosté par ses scènes d'action - à peine rythmée -, ses rebondissements - prévisibles au possible - ni son cadre (Miami, pourtant follement cinégénique), se perd surtout dans sa volonté d'offrir un divertissement burlesque jamais réellement humoristique, malgré la bonne humeur d'un Sy qui mouille la chemise hawaïenne comme il peut - et dont l'alchimie avec Guzmán est quasi inexistante.
Jamais crédible et encore moins plaisant à suivre (on passe sous silence le doublage maladroit... de la VF), tirant franchement en longueur et ne rendant jamais réellement justice à un genre dont il tente pourtant d'épouser tous les codes; Le Flic de Belleville, avec plus de maitrise et d'exigence, aurait pu viser bien plus loin que la parodie involontaire et maladroite de bas étage, à peine plus défendable qu'une suite de Taxi - le fun WTF en moins.
L'envie de bien faire était là, l'exécution nettement moins...
Jonathan Chevrier