[Y-A-QUOI A LA TELE CETTE SEMAINE ?] : #14. Semaine du 16 au 22 septembre
Chaque semaine je fais — pour vous — le tour des programmes TV en extirpant de tout cela une programmation cinématographique autour de trois œuvres.
Semaine du 16 Septembre au 22 Septembre
Dimanche 16 Septembre.
The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson sur TF1SeriesFilms.
M. Gustave est le concierge du Grand Budapest situé dans le pays imaginaire de Zubrowka pendant l’entre-deux-guerres. Alors que les nazis envahissent l’Europe, M. Gustave enseigne son métier à un jeune groom du nom de Zero Mustapha. Tout se complique quand une cliente de l’hôtel laisse à M. Gustave un tableau en héritage dont la valeur attise de nombreuses convoitises.
Wes Anderson est un véritable équilibriste, il parvient à maintenir au fil de ses projets une vraie cohérence stylistique sans qu’aucun de ses films ne sonne comme une redite. En cela, il s’illustre avec bien plus de panache qu’un Tim Burton qui peine parfois à réellement surprendre. Mais revenons sur The Grand Budapest Hotel, le film est comme une sorte de melting-pot du cinéma d’Anderson, symétrie, linéarité des mouvements, couleurs pastel et criardes le tout dans une esthétique des plus rétro. Tout cela crée un écrin pour un récit au rythme soutenu prenant des faux airs d’aventure à la Tintin ou le cinéaste aborde la montée de l’extrémisme en Europe. Car oui sous ses apparences de conte, Anderson offre une fresque ambitieuse narrant la fin des époques.
Mardi 18 Septembre.
The Lunchbox de Ritesh Batra sur Franceô.
Ila est une jeune épouse délaissée, elle tente de le reconquérir en lui préparant un savoureux déjeuner. Elle confie cette lunchbox au gigantesque service de livraison qui dessert les entreprises de Bombay. Le soir, elle attend un compliment de la part de son mari, son silence lui fait réaliser que sa lunchbox a été remise par accident a une autre personne…
Non, The Lunchbox malgré sa nationalité indienne, n’a rien des spectacles époustouflants des productions bollywoodienne. Loin de cette agitation de danse et chant, Ritesh Batra filme avec sensibilité une romance épistolaire donnant l’occasion d’observer cette classe moyenne prise en étaux dans l’étouffante Bombay et le poids des traditions. Au coeur de ce récit s’anime la nostalgie, l’humour, la solitude des êtres, mais aussi une émancipation féminine refusant de s’enfermer dans cette boîte en métal qu’est le mariage. De façon inconsciente, le long-métrage est une invitation au voyage, loin des images souvent stéréotypées de l’Inde, Batra filme son pays sans le draper de milles couleurs, mais lui donnant pourtant ce délicieux goût épicer.
Jeudi 20 Septembre.
La Mémoire dans la Peau de Doug Liman sur TF1SeriesFilms.
Sur la cote Adriatique, un bateau de pêche repère le corps d’un homme inanimé portant des traces de balles dans le dos. Cet homme a l’identité inconnue survie, mais n’a plus aucun souvenir de qui il est ni de ce qui pourrait pousser quelqu’un a le tuer. Cependant, il déniche dans sa hanche une capsule indiquant un numéro de compte à Zurich…
Entre la flamboyance d’un Mission Impossible et la classe d’un James Bond, la saga Jason Bourne a su trouver sa place avec son approche plus réaliste. Comme pour marquer son territoire, Doug Liman s’éloigne des codes du film d’espionnage, la quête d’identité et l’enquête qui en découle sont le cœur même du récit qui utilise les scènes d’actions parcimonie. Le cinéaste signe ainsi un film à la fois très hitchcockien et pourtant totalement en phase avec le début des années 2000, notamment avec le choix de Matt Damon et son visage de monsieur Tout-le-Monde dénaturant l'un des archétypes de l’espion piège a fantasme.
Thibaut Ciavarella