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[CRITIQUE] : Luz


Réalisateur : Tilman Singer
Acteurs :  Luana Vellis, Jan Bluthardt, Julia Riedler,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Thriller, Epouvante-Horreur.
Nationalité : Allemand
Durée : 1h10min

Synopsis : 
Luz, une jeune conductrice de taxi, se rend en transe dans un poste de police. Les policiers décident de mettre la jeune fille sous hypnose pour tenter de comprendre ce qui s’est réellement passé. Rapidement, les réalités se confondent...



Critique :


Notamment passé par la case NIFF il y a quelques semaines, où certains n'ont carrément pas hésité à l'introniser comme l'une des bandes horrifiques les plus brillantes de la décennie, Luz de Tilman Singer (qui est son premier long-métrage mais surtout son projet de fin d’études !) se paye aujourd'hui une arrivée en grande pompe au sein de la sélection du bon goût du dernier Etrange Festival, précédé d'une flatteuse réputation malgré sa durée riquiqui au possible - 1h10 et pas une minute de plus.
Thriller à possession démoniaque dans la veine des films du genre qui pullulent dans les salles obscures depuis les cartons combinés d'Insidious et The Conjuring, Luz suit l'histoire d'une héroïne du même nom, Luz donc (formidable Luana Velia), une jeune conductrice de taxi, qui se rend en transe dans un poste de police.
Les policiers décident alors de la mettre sous hypnose pour tenter de comprendre ce qui s’est réellement passé, et c'est là que les réalités commencent méchamment à se confondre et que l'horreur fait son apparition...

"Luz" © D.R.
Pure bande horrifique à l'univers chaotique sincèrement hypnotique, férocement old school autant dans ses références que sa facture très bis rital (le ton granuleux du 16mm y joue pour beaucoup), Luz, vrai tour de force sensoriel et esthétique visant intelligemment l'épure en prenant le parti pris d'un pitch simpliste (une fille est possédée par un démon qui ne veut absolument pas la quitter) pour mieux lui offrir une exposition extraordinaire et totalement hors du temps (on ne sait absolument pas dans quelle temporalité on se trouve), est une intense et audacieuse expérience de cinéma qui s'amuse continuellement à perdre son auditoire (entre passé qui devient présent, questions qui ne trouveront jamais de réponses,...) pour mieux le fasciner et le marquer durablement.
Une oeuvre calibrée au millimètre près (ce qui lui hôte peut-être une certaine spontanéité pourtant inhérente aux premiers longs) et à la chronologie certes un poil douteuse, mais surtout un put*** de premier film intrigant, singulier et formellement grisant.
Vivement le second long de Tilman Singer donc...


Jonathan Chevrier