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[CRITIQUE] : Galveston


Réalisateur : Mélanie Laurent
Acteurs : Ben Foster, Elle Fanning, Lili Reinhart, Beau Bridges,...
Distributeur : Les Bookmakers / The Jokers
Budget : -
Genre : Policier
Nationalité : Américain
Durée : 1h31min

Synopsis :
1988. Les temps sont durs pour Roy, petit gangster de la Nouvelle-Orléans. La maladie le ronge. Son boss lui tend un guet-apens auquel il échappe de justesse. Une seule issue : la fuite, en compagnie de Rocky, une jeune prostituée. Deux êtres que la vie n’a pas épargnés. En cavale vers la ville de Galveston, ils n’ont plus rien à perdre…



Critique :

On ne vous présente pas Mélanie Laurent, actrice reconnue et réalisatrice depuis 2008 avec deux court-métrages et Les Adoptés, son premier long, sorti en 2011. Cette année, elle est deux fois à l’affiche avec Le retour du héros, où elle joue au côté de Jean Dujardin, sorti en février et Galveston, son premier film tourné en anglais qui sortira le 10 octobre. On ne présente pas non plus Nic Pizzolatto, celui responsable de la première saison de True Detective (et de la seconde aussi, mais celle-là ne compte pas nous sommes d’accord ?). Egalement écrivain, il a ici adapté lui-même son livre pour le grand écran. Un duo tout à fait étonnant, à la tête de Gavelston.


Le film commence avec Roy (Ben Foster), un truand d’une quarantaine d’année, travaillant pour un certain Stan (Beau Bridges), qui le piège à cause d’une affaire de femme. Après une fusillade, dégommant tout ceux venu le tuer, Roy découvre une toute jeune prostituée, Rocky (Elle Fanning), se trouvant au moment endroit, au mauvais moment. Les deux s’enfuient, en prenant au passage Tiffany la petite soeur de Rocky, ne voulant pas la laisser au main de son beau-père. Leur voyage prend fin à Galveston, au Texas.
Galveston est une sorte de course, entre la fuite de la Nouvelle Orléans pour que Stan ne les retrouve pas. Et entre la maladie de Roy présenté en début de film ' nous ne savons pas combien de temps il lui reste) son état empirant durant le film. L’étau se resserre autour d’eux: la police recherche les deux sœurs suite à l’assassinat de leur beau-père (bizarrement quand Rocky est allée chercher sa sœur, Ben et le spectateur entendent un coup de feu), Nancy, celle qui tient le motel surveille de très près ce trio improbable et a peur pour la jeune Tiffany qu’elle a pris en affection, Stan recherche activement Ben.
Une espèce de fièvre transperce la mise en scène de Mélanie Laurent pour nous montrer que la résolution ne pourra être que dramatique. Malgré les quelques scènes calme sur la plage, l’ambiance est là pour nous rappeler que rien ne s’est arrangé.


L’ambiance, brillamment filmé par Arnaud Potier (qui accompagne Mélanie Laurent depuis Les Adoptés) appuie tout en finesse la ligne légère de Galveston entre drame poignant et thriller sanglant. Le film, capable de passer d’une fusillade meurtrière à Elle Fanning mangeant innocemment des chips en serviette dans un motel, est ce qui fait d’une histoire assez banale en soi, une réussite. Cette fragilité de ton, cette violence accrue donne à Galveston la puissance émotionnelle qu’il fallait pour cette histoire. Mélanie Laurent joue la subtilité pour ne pas alourdir l’histoire tragique de base. Comme le montre si bien cette sublime scène au lever du jour, pendant leur fuite avec Rocky qui attend que Roy se réveille, fumant une cigarette et chantonnant la chanson de Big Star “Thirteen”, évocation d’une adolescente innocente dont elle n’a pas eu droit.
Avec le duo d’acteurs Ben Foster et Elle Fanning absolument magnifique dans leur rôle respectif, Mélanie Laurent signe un drame frêle et violent, d’une puissance émotionnelle dont elle a le secret. Une belle rentrée en matière dans le cinéma indépendant américain.


Laura Enjolvy