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[MÉLI-MÉLO-MARION] : #3. Sixième Sens




#3. Sixième Sens de M. Night Shyamalan (1999).


Avec le succès et la fureur de A Ghost Story un film drame fantomatique sorti en salles ce 20 décembre dernier, il était évident d'y faire écho ici et d'aborder l'élite des œuvres évoquant les fantômes dans le septième art. Lors de l'an 2000, le cinéaste indien M. Night Shyamalan sort de l'ombre et offre au cinéma l'un des plus gros thriller fantastique de l'histoire, déclenchant une gloire immédiate;  Sixème Sens.


Hiver 98. Cole, un jeune garçon à l'enfance perturbée et à l'âme solitaire, entame une thérapie avec le psychologue réputé et fraîchement récompensé ; Malcolm Crowe. Tandis qu'une confiance mutuelle commence doucement à s'installer entre les deux protagonistes, Cole révèle alors son plus gros secret à Malcolm ; il voit des morts, sans que personne autour de lui ne puisse voir ces fameux spectres. Tout au long de l'histoire, le psychologue s'efforcera d'aider l'enfant à se débarrasser de ses peurs et à dompter son pouvoir et ce, malgré ses problèmes personnels qui le font profondément souffrir.
Au premier abord, le scénario semble être d'une simplicité évidente, un choix assumé par la réalisation, une sobriété qui donne tout son intérêt au film. L'histoire provoque la curiosité et ainsi le spectateur est tenu en haleine avec la folle envie de savoir ce qu'il va advenir de l'enfant et de ses visions macabres. Sixième Sens utilise une atmosphère pesante où la mort occupe toute la place, sans pour autant effacer l'importance même de la vie qui continue malgré tout. Le cinéaste met en lumière un subtil mélange de deux thèmes pourtant bien différents qui viennent s'entremêler avec justesse ; la psychologie et le paranormal. Le rythme est assez lent mais cependant ponctué par des dialogues joliment écrits et certaines scènes morbides et dérangeantes. James Newton Howard donne le ton à l'aide de sa bande originale qui s'accorde subtilement avec l'atmosphère du film, amplifiant ainsi toute son intensité et son ambiance.


Shyamalan impose son style à travers une mise en scène inventive sans utiliser les procédés habituels du genre tels que les effets spéciaux. Le cinéaste ose et c'est ce qui apporte le charme et l'authenticité de son œuvre. Le scénario défile tandis que la tension monte crescendo avant de propulser enfin le spectateur face à un twist final époustouflant. Un dénouement absolument fameux dans l'histoire des films à retournement de situation. Comme c'est le cas avec bien d'autres œuvres, il est réellement difficile d'évoquer longuement ce long-métrage sans en dévoiler la fin vertigineuse. Un deuxième visionnage est toujours jubilatoire dans les films à twist et dans le cas de Sixième sens on y apprécie sa redécouverte et la virtuosité du cinéaste est d'autant plus visible. Quel délice d'admirer Bruce Willis dans un nouvel exercice, bien loin des nombreux films d'action dans lesquels il a pour habitude de jouer les gros bras. On prend plaisir à le découvrir ici dans un rôle sérieux, profondément touchant et humain. Bruce Willis brille mais il est bien loin de faire de l'ombre à la deuxième tête d'affiche, Haley Joel Osment au jeu incroyablement juste et bouleversant. En effet, l'interprète de l'enfant tourmenté provoque chez le spectateur une sincère empathie, puisqu'il ressent avec lui ses peurs et sa souffrance. L'osmose même des deux protagonistes est évidente et attendrissante.



Sixième Sens est un savant mélange de genres qui jongle entre le thriller, le fantastique et l'épouvante. Probablement le meilleur film de Shyamalan à ce jour. Un grand classique inoubliable.


Marion