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[CRITIQUE] : Daphne


Réalisateur : Peter Mackie Burns
Acteurs : Emily Beecham, Geraldine James, Tom Vaughan-Lawlor, Nathaniel Martello-White,...
Distributeur : Paname Distribution
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Britannique.
Durée : 1h33min.

Synopsis :
La vie de Daphné est un véritable tourbillon. Aux folles journées dans le restaurant londonien où elle travaille succèdent des nuits enivrées dans des bras inconnus. Elle est spirituelle, aime faire la fête mais sous sa personnalité à l’humour acerbe et misanthrope Daphné n’est pas heureuse.
Lorsqu’elle assiste à un violent braquage sa carapace commence à se briser…



Critique :


Les plus sériephiles d'entre nous auront déjà admiré le charisme et la beauté incendiaire de la belle Emily Beecham dans la mésestimé - mais sacrément jouissive - Into The Badlands, où elle manie aussi bien le sabre que les arts martiaux dans le rôle de The Widow.
La voir pointer le bout de son nez dans les salles obscures en ces premières heures d'un mois de mai résolument Cannois - comme chaque année - à vraiment tout de la jolie surprise inattendue.
Daphne donc, où le premier long-métrage de Peter Mackie Burns (dont l'histoire incarne le prolongement de l'un de ses propres courts métrages), qui s'échine à compter avec un ton incroyablement rafraîchissant, les affres d'une trentenaire drôle et libérée - dans tous les sens du terme -, pas forcément si bien dans sa peau mais clairement bien dans son époque, et qui compte vivre sa vie comme bon lui semble, à défaut de réellement trouver sa place.

 
Une femme singulière, insatisfaite et sans attache, qui cherche à s'émanciper (souvent avec violence) de sa génitrice, qui s'assume autant dans ses nombreuses qualités (un humour et une répartie féroce en tête) que dans ses tout aussi nombreux travers (elle boit, fume et à la langue bien pendue), mais dont la rudesse et le cynisme apparent d'une existence dissolue, ne sont que les armes solides d'une âme fragile et désabusée autant par les autres que par l'amour.
Une figure infiniment complexe (elle mène la vie dure à quiconque s'approche d'elle mais souffre cruellement de ce déficit de rapports humains) et fascinante (tant ses fêlures ne font qu'accentuer notre empathie pour elle), qui aura besoin d'un choc frontal pour définitivement évoluer.


Avec une subtilité étonnante, et bien aidé par la partition délicate et habitée de son actrice vedette (Beecham, absolument parfaite), Daphne échappe sans forcer au statut de Bridget Jones 2.0 que laissait présager sa bande annonce, pour mieux incarner une envolée fantastiquement banale sur le quotidien d'une héroïne attachiante, forte mais infiniment fragile à la fois.
Dans un Londres merveilleux, le film est un beau portrait de femme touchant, sans concessions et loin des clichés habituels, filmé amoureusement par un cinéaste qui ne peut que succomber, comme son spectateur, sous le charme incendiaire de sa muse à chaque scène.

Jonathan Chevrier


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