[INSTANT EN CLAIR(E)] : #1. Lady Bird & Call Me By Your Name
Cette semaine, j'ai vu deux films sur l'adolescence, deux films différents qui m'ont chacun touché d'une manière différente. Tous deux sont nommés aux Oscars.
Deux films qui sont une ode à l'Amour et à l'adolescence.
Lady Bird de Greta Gerwig
Avec Saoirse Ronan, Laurie Metcalf, Tracy Letts, Lucas Hedges, Timothée Chalamet, Beanie Feldstein...
J'ai tenté de faire un petit résumé mais ça ne me convient pas alors je vais juste vous parler du film.
On suit Christine "Lady Bird" au cours de son année de terminale, à Sacramento, en 2002/2003, nous allons voir Lady Bird grandir, tomber amoureuse, avoir ses premières relations sexuelles, se comporter comme une conne avec sa meilleure amie, ses parents... Bref tout ce qui en fait une adolescente lambda : famille, amis, amours (pour simplifier). Le film aborde des thèmes universels, sans taboo, sans chichi. Christine est souvent insupportable, mais elle n'en est pas moins attachante, elle est authentique, elle fait des erreurs comme nous en avons tous fait à son âge.
Saoirse est parfaite dans ce rôle, elle est parfaite dans tous les rôles (oui je l'adore et je ne suis pas objective) qu'elle s'est vue confier (si vous n'avez pas encore vu le merveilleux et très dur Lovely Bones foncez).
J'ai beaucoup aimé la relation et les liens qui unissent Christine à son père, ils sont touchants. L'amitié a une place très importante également. Les personnages secondaires ne sont pas en reste, ils sont importants et permettent également d'aborder d'autres thèmes importants à cet âge.
Lady Bird, sans vraiment pouvoir l'expliquer, m'a fait du bien, j'ai été émue, j'ai versé quelques larmes à la fin surtout, je crois m'être un peu reconnue en elle, et je pense que l'on peut se retrouver dans chacun des personnages. Je pense que l'époque à laquelle se déroule le film, n'est pas étrangère à cette sensation, puisque j'étais adolescente à cette époque, plus jeune puisque j'avais 14/15 ans et j'arrive à me mettre facilement à leurs places.
La simplicité est ce qui caractérise le film, la mise en scène est jolie, simple et efficace, le tout porté par un bon casting, que ça soit les "jeunes" et les moins jeunes ainsi qu'une jolie BO.
Avec Timothée Chalamet, Armie Hammer, Michael Stuhlbarg, Amira Casar, Esther Garrel...
Été 1983, Elio passe ses vacances dans la maison familiale au nord de l'Italie avec ses parents. Il passe son temps libre entre la musique classique, la lecture, ses amis. Bientôt Oliver, américain, se joint à la famille, pour travailler avec le père d'Elio. Une rencontre qui va les bouleverser et qu'ils n'oublieront jamais.
Ce film est porté par une ambiance, une atmosphère particulière que nous offre cette maison de campagne italienne, au milieu d'un verger, on ressent cet air de vacances, d'été, de soleil et on aimerait y être nous aussi. La musique, classique, le piano particulièrement (et vous devez savoir que je suis très réceptive à ce genre de musique et à cet instrument) a une place très importante dans le film, il y a également de superbes chansons, je pense notamment à Mystery of Love. Les images sont tellement belles, il y a cette lumière, j'avais envie de redevenir adolescente et de pouvoir flâner tout un été en ne faisant rien d'autre que lire, écouter de la musique, voir mes amis, sortir, être auprès de mes parents...
Je vais être honnête, pendant un moment il ne se passe pas grand chose, mais on se laisse porter par cette ambiance plaisante, la beauté des images et cette relation naissante.
J'ai été épatée par le jeu de Timothée et Armie, ils ont si bien su retranscrire toute la tension sexuelle de ces deux personnages, il y a énormément de sensualité dans ce film, c'est doux et passionnel à la fois, c'est juste beau.
Il n'y a jamais de vulgarité, ce qui est montré est important, ce qui n'est pas nécessaire ne l'est pas.
Si de nos jours, il est un peu plus facile d'assumer sa sexualité même si on ne va pas se mentir, ça reste encore difficile, en 1983 c'est encore bien plus difficile, on ressent la détresse d'Elio face à ce désir naissant, ce premier amour qui le déchire d'une certaine façon. Grâce à ses parents, bienveillants et tolérants, sans qu'Elio ne se doute de quelque chose, ils vont lui permettre d'être celui qu'il est et de vivre cet amour.
La dernière demi-heure du film est bouleversante. Une scène entre Elio et son père m'a complètement chamboulée, les mots sont d'une telle justesse. Je vais citer ici le roman (une toute petite partie de ce dialogue qui m'a tellement touché parce que je me retrouve dans ces mots).
"Le manque peut être une chose terrible quand il nous tient éveillé la nuit, et voir les autres nous oublier plus vite qu'on ne voudrait être oublié n'est pas mieux... nous arrachons tant de nous-mêmes pour guérir plus vite qu'il ne le faut, qu'à trente ans nous sommes démunis et avons moins à offrir chaque fois que nous commençons avec quelqu'un de nouveau. Mais ne rien ressentir pour ne rien ressentir - quel gâchis !" (Appelle-moi par ton nom écrit par André Aciman).
Un premier amour ne s'oublie pas, quelque soit la durée et la nature de cette relation, il nous change à jamais. Call Me By Your Name a réussi à retranscrire ça.