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[CRITIQUE] : Le Jour de mon Retour


Réalisateur : James Marsh
Acteurs : Colin Firth, Rachel Weisz, David Thewlis, Ken Scott,..
Distributeur : StudioCanal
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Britannique.
Durée : 1h42min.

Synopsis :
1968. Donald Crowhurst, un homme d’affaires anglais, passionné par la voile, est au bord de la faillite. Pour sauver son entreprise et vivre l’aventure dont il rêve depuis toujours, il décide de participer à la première course à la voile en solitaire pour remporter le grand prix. Soutenu par sa femme et ses enfants, il se lance alors dans cette incroyable odyssée à travers les mers du monde. Mais mal préparé et face à luimême, Crowhurst rencontre très vite de graves difficultés…



Critique :




Le grand Colin Firth a cette faculté plutôt déconcertante avouons-le, à aligner ces dernières années, des projets tout aussi différents qu'ils peuvent être, parfois, difficilement défendables.
Mais le bonhomme semble ne rien (se) refuser, et c'est une denrée assez rare dans le septième art moderne, pour être notifié.
De retour en 2018 avec pas moins de 5 films dans sa besace (dont le dernier Vinterberg et Mary Poppins Returns), nous le retrouvons donc en ces fraiches - pour être poli - dernières heures de l'hiver, en vedette du nouveau long-métrage du brillant James Marsh (Shadow Dancer, Une Merveilleuse Histoire du Temps), Le Jour de mon Retour.


Où la mise en images de l'histoire vraie et totalement suicidaire, de Donald Crowhurst, un père aimant et homme d'affaires au bord de la faillite mais vrai passionné de la mer qui, en 1968, se lança comme défi de remporter la première course à la voile en solitaire organisée autour du monde; une aventure proprement inconsciente pour ce marin du dimanche sans la moindre préparation ni connaissance des nombreux dangers qui se dresseront face à lui...
Itinéraire d'un fiasco maritime prévisible mais pas moins puissant, The Mercy en v.o (titre bien plus juste) colle aux basques de ce doux rêveur naïf, heureux en ménage mais malmené par la réalité apathique du quotidien, totalement habité par l'idée d'accomplir quelque chose d'important, autant pour le sauver lui-même que d'une banqueroute certaine; qu'il n'hésitera pas à berner tout le monde.
Marsh n'invente rien, saisit parfaitement les tenants de son histoire tout autant que le spleen existentiel de son héros attachant, et s'attache à conter avec finesse cette arnaque folle d'un homme dépassé par les événements, très vite victime d'une aventure qu'il ne contrôle plus et qui ne sera d'ailleurs plus réellement la sienne, bien avant les premiers miles franchis par sa brinquebalante bicoque. 



Solide dans sa critique acerbe de la dictature du profit ainsi que des médias et de leur instrumentalisation d'un évènement ou d'un être humain (qui résonne encore plus fort aujourd'hui), prenant et joliment touchant grâce à la prestation tout en subtilité et délicatesse d'un Firth qui porte le film sur ses larges épaules, Le Jour de mon Retour est un mélodrame poignant, une épopée humaine et mélancolique sur un monsieur Tout-le-monde au rêve voué à la dérive.
Oui, l'océan est sans pitié, mais la dure réalité l'est finalement bien encore plus...


Jonathan Chevrier



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