[CRITIQUE] : Croc-Blanc
Réalisateur : Alexandre
Espigares
Acteurs : avec les voix de Virginie Efira, Raphael Personnaz, Dominique Pinon
Budget : -
Distribution : Wild Bunch Distribution
Genre : Animation
Nationalité : Français, Luxembourgeois
Durée : 1h25min
Acteurs : avec les voix de Virginie Efira, Raphael Personnaz, Dominique Pinon
Budget : -
Distribution : Wild Bunch Distribution
Genre : Animation
Nationalité : Français, Luxembourgeois
Durée : 1h25min
Synopsis :
Croc Blanc est un fier et courageux chien-loup. Après avoir grandi dans les
espaces enneigés et hostiles du Grand Nord, il est recueilli par
Castor Gris et sa tribu indienne. Mais la méchanceté des hommes
oblige Castor-Gris à céder l’animal à un homme cruel et
malveillant. Sauvé par un couple juste et bon, Croc-Blanc apprendra
à maîtriser son instinct sauvage et devenir leur ami.
Critique :
Malgré toutes ses qualités (quelques envolées poétiques, de beaux paysages, une DA maitrisée), #CrocBlanc ne marque pas les esprits, le film reste une énième adaptation du célèbre roman, sans que rien ne soit apporté de nouveau à l'histoire. (@CookieTime_LE) pic.twitter.com/RluuZLPR65— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) March 30, 2018
Croc-Blanc est
avant tout le célèbre roman de Jack London. Ce petit chien-loup, à
travers un récit initiatique apprend la violence, la colère mais
aussi l'amour et l'entraide. Ce roman a déjà été adapté pour le
cinéma. On pense notamment à celle de Lucio Fulci en 1973 ou à
celle un peu plus récente de Randal Kleiser en 1991, qui offrait un
rôle magnifique à Ethan Hawke. Cette fois-ci, Croc-Blanc est
adapté en film d'animation pour enfant. Et malgré l'accent sur la
poésie et une note d'intention qui sur le papier est tout à fait
louable, le film peine à marquer les esprits.
Pourtant le spectateur
sent tout le travail derrière ce film à petit budget. La volonté
de se démarquer de ses concurrents plus aisés est là, avec un ton
beaucoup plus adulte et une direction artistique beaucoup plus sombre
que d'autres studios. Le réalisateur a choisit de ne pas faire
parler les animaux alors qu'une grande partie du film est centré sur
eux. Nous avons donc un film beaucoup moins bavard que les
films animations habituels. Pourtant Croc-Blanc communique avec le
spectateur, grâce à un travail sur le son minutieux : il
renifle, jappe, etc... et une animation soignée : on comprend
d'emblée quand il est triste ou joyeux.
D'ailleurs, ce Croc-Blanc
est le véritable héros du film, par rapport aux autres adaptations.
Toute la direction artistique et la mise en scène tourne autour de
lui et le met en valeur. La caméra filme souvent de son point de
vue, les humains étant de ce biais en contre plongée. De même que
l'animation sur les visages des humains est très différente par
rapport à Croc-Blanc. Les visages paraissent plus abstraits et
inaboutis. Par rapport au chien-loup qui a lui une gueule et surtout
des yeux très expressifs. Ce décalage était voulu (et surtout
comme l'explique le directeur artistique était tout ce que leur
minuscule budget permettait), mais nos yeux ne sont pas habitués à
tant de différence en terme d'animation. Ce qui rend certaine
séquence de discussion entre humain … bien moche (disons le
carrément).
Cela est très dommage
tant les paysages sont eux par contre magnifiques. Le réalisateur a
fait le choix de tourner en scope (un format surtout utilisé pour
les Western, qui sublime les paysages). Dans les références que
cite le réalisateur pour son film, nous retrouvons Le Grand
Silence et Django de Sergio Corbucci et Jeremiah
Johnson de Sydney Pollack. Et c'est autant plus dommage quand on
voit la qualité de certaines séquences du début, avec Croc-Blanc
bébé et sa maman, véritable moment de poésie.
Malgré toutes les
qualités du film, cette adaptation ne marque pas les esprits. En
dépit des partis pris visuels, l'histoire reste une énième
adaptation du célèbre roman, sans que rien ne soit apporté de
nouveau niveau histoire.