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[CRITIQUE] : 3 Billboards, Les Panneaux de la Vengeance


Réalisateur : Martin McDonagh
Acteurs : Frances McDormand, Woody Harrelson, Sam Rockwell, Peter Dinklage, Abbie Cornish,...
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Budget : -
Genre : Drame, Thriller.
Nationalité : Américain, Britannique.
Durée : 1h56min.

Synopsis :
Après des mois sans que l'enquête sur la mort de sa fille ait avancé, Mildred Hayes prend les choses en main, affichant un message controversé visant le très respecté chef de la police sur trois grands panneaux à l'entrée de leur ville.



Critique :




Monument discret du septième art ricain tout en étant la muse fidèle des frangins Coen (elle est madame Joel Coen à la ville, ça aide), capable d'apporter son aura magique autant dans des péloches du bon goût du circuit indé, que dans des blockbusters bien gras, l'immense Frances McDormand pourrait bien aller chercher une seconde statuette dorée (méritée) en cette saison des awards grâce au nouveau long-métrage de Martin McDonagh (le très bon Bons Baisers de Bruges, le moins bon 7 Psychopaths), 3 Billboards, Les Panneaux de la Vengeance, ou elle est absolument ébouriffante.
En mère courage au caractère à toute épreuve, totalement possédée par un désir ardent de vengeance et de justice, elle cherche à tout prix à réactiver l'enquête sur le viol et la mort de sa fille, totalement au point mort depuis sept mois.



Et pour ce faire, elle va louer trois panneaux publicitaires qui se succèdent sur une petite route de campagne, quitte à créer un véritable scandale local.
Dans un Missouri gorgé de haine ou la violence extrême est tellement banalisée - voire commune -, qu'il faut s'échiner à la jeter haut et fort aux visages du monde, cette matriarche en peine va mener un combat aussi puissant que destructeur pour que justice soit faite.
Vrai-faux polar douloureux, McDonagh change littéralement de registre sans forcément laisser de côté son humour noir - histoire de rendre l'expérience encore plus déstabilisante -, et croque une peinture féroce du midwest américain régi par la brutalité, le machisme et le racisme, au sein d'une chronique fascinante sur les notions de justice, de vengeance (la loi du Talion cher au revenge movie ricain est limite carrément remis en cause par le cinéaste britannique) et de culpabilité; culpabilité autant pour cette mère rongée par les regrets, que d'une police corrompue qui traîne à agir.



Tendu comme la ficelle d'un string, jamais manichéen ni moralisateur, alignant les rapports de force au moins autant qu'il joue habilement avec les apparences grâce à un scénario solidement charpenté, 3 Billboards, vrai morceau de cinéma (sur)prenant, crispant et savoureusement éreintant, est surtout l'occasion de s'émerveiller devant les prestations ahurissantes de son trio vedette.
Si McDormand est imposante et époustouflante en mère badass, et que Woody Harrelson est touchant en shérif hanté autant par un cancer qui le ronge que l'enquête qu'il peine à résoudre, c'est surtout la prestation à fleur de peau de Sam Rockwell, redneck antipathique à souhait (raciste, machiste, alcoolique,...), qui imprime durablement la rétine.
Il serait peut-être enfin temps que l'on récompense le comédien, et 3 Billboards, Les Panneaux de la Vengeance en serait l'occasion plus qu'idéale.


Jonathan Chevrier



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