[FUCKING SÉRIES] : Mindhunter saison 1 : Memories of murders
(Critique - sans spoilers - de la première saison)
Fincher, thriller, serial killer... impossible de ne pas penser aux emblématiques Se7en et Zodiac, deux des péloches les plus imposantes du genre, tout aussi diamétralement opposées qu'incroyablement fascinante.
Alors quand le génial cinéaste décide de se lancer à nouveau - et pour la première fois sur le petit écran - dans la traque de prédateurs d'un tout autre calibre et d'observer au plus près l'avènement des pionniers du profilage, le tout sous la houlette de Netflix : on prend le temps d'encaisser la bonne nouvelle et on fait du show l'une de nos priorités du moment.
Véritable bijou obsédant et sophistiquée au feeling très documentaire, qui assume pleinement - à l'instar de Zodiac - sa volonté de retrouver l'esprit et le rythme des films d'enquête des 70's (tout en évitant avec brio la reconstitution d'époque sans saveur), Mindhunter est un thriller clinique qui suit l'intimité troublante d'une poignée de flics anxieux et dépassés par la violence perverse et imprévisible d'une criminalité de plus en plus barbare, macabrement hantée par les spectres tutélaires Ted Bundy, Charles Manson ou encore John Wayne Gacy.
Victimes indirectes de cette face sombre de l'humanité dont ils osent questionner frontalement le fondement - on ne naît décemment pas serial killer, on le devient - Holden Ford et Bill Tench (Jonathan Groff et Holt McCallany, parfaits) cherchent à comprendre des tueurs psychopathes dont l'aura reste toujours aussi fascinante; tout en sondant avec ténacité l'être humain en tant qu'animal social froid et extrêmement dangereux.
Fincherienne en diable - et le mot est faible -, d'une densité hors normes, mué par un soucis de réalisme à la rigueur étonnante (comme Zodiac, c'est savoureusement et volontairement long, banal et répétitif, avec une indécente obsession du détail à la limite du fétichisme) et porté par un casting impeccable (Hannah Gross et Anna Torv ♡); la première saison de Mindhunter est un authentique diamant noir, rude et passionnant.
Les fans du papa de The Social Network ont trouvé un nouvel objet de culte... en attendant World War Z 2 ?
Jonathan Chevrier