[CRITIQUE] : Le Semeur
Réalisateur : Marine Francen
Acteurs : Pauline Burlet, Alban Lenoir, Géraldine Pailhas,,...
Distributeur : ARP Selection
Budget : -
Genre : Drame, Historique.
Nationalité : Français.
Durée : 2h13min.
Synopsis :
1852 : L’armée de Louis Napoléon Bonaparte écrase la résistance des Républicains. Dans son village de montagne, Violette assiste à la rafle de tous les hommes. Après des mois passés dans un isolement total, Violette et les autres jeunes filles se font un serment : si un homme vient, il sera celui de toutes…
Critique :
Véritable huis-clos tout en tension, filmé au plus près des corps et des regards, #LeSemeur est un délicat et authentique premier film, porté par un casting totalement voué à sa cause.
— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) November 16, 2017
Notre avis : https://t.co/mUdYwBItrV
Nous ne savons pas si c'est la richesse de la concurrence d'une année ciné de 2017 particulièrement grisante, ou si c'est parce que le septième art hexagonal commence gentiment mais surement à faire confiance à ses wannabe cinéastes, mais la qualité des premiers films français de cette année, frise gentiment avec l'indécence du bon gout.
Et cette troisième semaine de sortie du mois de novembre, le prouve par trois fois : trois femmes, Sara Forestier (M), Nathalie Marchak (Par Instinct) et Marine Francen (Le Semeur), se sont lancées dans un baptême du feu aussi ambitieux que férocement casse-gueule.
Surtout Marine France, avec son drame historique Le Semeur, qui compte sous la France de Louis-Napoléon Bonaparte, le portrait sans artifice d'un microcosme féminin frappé par la rafle de tous les hommes.
Adapté d'un court récit autobiographique de Violette Ailhaud et citant du coin de la pellicule le récent - et brillant - Les Proies de de Sofia Coppola, le film est un fascinant petit bout de cinéma aussi modeste et tendu qu'il est enivrant, formidable huis-clos en pleine campagne certes un poil trop théâtralisé, ou une poignée de femmes aussi solidaires que frustrées, vont voir leur quiétude fragile totalement remise en cause par l'arrivée abrupte d'un mystérieux maréchal-ferrant, véritable objet du désir au moins autant qu'il est un séduisant élément perturbateur.
A la fois pétri de délicatesse et mué par une tension sexuelle prenante, filmé au plus près des corps et des regards (malgré un aspect téléfilm de luxe ne rendant pas forcément justice à sa qualité), magnifié par la partition impeccable d'un casting totalement voué à sa cause (le couple Burlet/Lenoir est solaire); Le Semeur est une excellente surprise, vraie portrait de femmes sensible et solide.
Un beau et authentique premier film, qui mérite décemment son pesant de popcorn.
Jonathan Chevrier