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[CRITIQUE] : Jigsaw


Réalisateur : Michael et Peter Spierig
Acteurs : Matt Passmore, Tobin Bell, Laura Vandervoort, Callum Keith Rennie, Hannah Emily Anderson,...
Distributeur : Metroppolitan FilmExport
Budget : -
Genre : Epouvante-Horreur, Thriller.
Nationalité : Américain, Canadien.
Durée : 1h32min.

Synopsis :
Après une série de meurtres qui ressemblent étrangement à ceux de Jigsaw, le tueur au puzzle, la police se lance à la poursuite d'un homme mort depuis plus de dix ans. Un nouveau jeu vient de commencer... John Kramer est-il revenu d'entre les morts pour rappeler au monde qu'il faut sans cesse célébrer la vie, ou bien s'agit-il d'un piège tendu par un assassin qui poursuit d'autres ambitions ?




Critique :


Il y a treize ans tout rond - ou presque -, deux jeunes australiens ambitieux et pétris de talent, James Wan et Leigh Whannell, frappaient furieusement à la grande porte d'Hollywood avec une péloche savamment burnée, qui allait autant révolutionner le cinéma de genre de l'époque (qui allait peu de temps après aligner en masse les tortures flicks à la qualité diverse) que faire de Lionsgate l'un des nouveaux nababs du business - statut amplifié par la suite avec la saga Hunger Games.
Véritable oeuvre phare des années 2000, Saw était surtout un choc tétanisant, une expérience unique basée sur un script étonnement simple (un psycho killer barré se la joue justicier/bourreau d'une poignée de pêcheurs) mais à l'exécution maline et jubilatoire (les nombreuses tortures infligées aux protagonistes), sublimé par un twist final franchement surprenant (ah Tobin Bell...), qui aura trituré plus d'un cerveau au moment de sa sortie.


Un brillant petit moment de terreur modeste, hommage sincère aux giallos chers au duo (ils n'auront de cesse de continuer leur révérence au genre au fil des péloches), aussi généreux et inventif qu'il est gore et sadique.
Un hit dans tous les sens du terme, qui allait très voir se franchiser (gangbangiser est un terme plus juste) à outrance par son studio qui en produira six suites dans la foulée, au rythme d'une péloche par an (pour les fêtes d'Halloween).
Si séquelles écrites avec les pieds, misant tout ou presque sur la surenchère de tripailles avec une pléthore de pièges improbables, des interprétations outrancières de comédiens en bout de course depuis plus de dix ans (Sean Patrick Flanery, Costas Mandylor,...) et des twists WTF comme ce n'est pas permis (Jigsaw allait bientôt avoir autant de disciples que de victimes...).


Stoppée au sommet de sa gloire en 2010 avec Saw 3D - Chapitre Final (mais pas si final donc), de loin le pire film de la saga, la franchise Saw renaît de ces cendres cette année - soit sept ans plus tard - avec Jigsaw.
Un huitième film attendu au tournant autant par les fans de la saga (ils sont de moins en moins) que les amoureux d'un cinéma de genre ricain mieux que bien portant en 2017, et qui espèrent vivement que les talentueux frangins Spierig n'ont pas fait une erreur de parcours en reprenant les rênes de l'odyssée punitive de Jigsaw et sa bande.
Annoncé comme le meilleur opus après le film original, ce huitième film n'est malheureusement qu'un pur produit d'exploitation dans la droite lignée des précédents.


Plus cohérente dans sa surenchère d'ultra-violence que les précédents opus (le pire du pire à débuté avec le quatrième film), mais se perdant une nouvelle fois dans une intrigue prétexte bas du front et bavarde, ou la plume jadis intéressante des Spierig se transforme en un brouillon pataud plombé par des dialogues foireux et des ressorts grotesques; Jigsaw aligne les facilités mais reste suffisamment jouissif pour ne pas être le film le plus atterrant autant de la saga que des sorties de la semaine.
Ne tirons pas trop la gueule, la machine est relancée, on se revoit l'année prochaine...


Jonathan Chevrier