[CRITIQUE] : Mary
Réalisateur : Marc Webb
Acteurs : Chris Evans, McKenna Grace, Octavia Spencer, Jenny Slate,...
Distributeur : Twentieth Century Fox France
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h41min.
Synopsis :
Un homme se bat pour obtenir la garde de sa nièce, qui témoigne d'un don hors du commun pour les mathématiques.
Critique :
#Mary ou une petite boule d'amour aussi touchante que bouleversante, un drame humble et poignant porté par un duo Evans/Grace très attachant— FuckingCinephiles (@FuckCinephiles) 8 septembre 2017
Si l'expérimenté Robert Downey Jr profite intelligemment du MCU pour asseoir son statut surpuissant de star bankable dans la jungle Hollywoodienne - avec les gros chèques qui vont avec -, ou que Chris Hemsworth lui, tisse entre deux aventures à Asgaard, des liens non-négligeables avec quelques-uns des cinéastes les plus importants du cinéma ricain; Evans ne semble pas avoir férocement chamboulé plus que cela, son habitude de jongler entre les blockbusters friqués et le cinéma indépendant, depuis qu'il porte le costume de Captain America.
Certes, son arrivée tonitruante dans le MCU aura clairement redonné un second souffle à sa carrière un poil chancelante, mais elle aura surtout permit à l'ancienne Torche Humaine d'affirmer son gout prononcé pour des projets plus intimes voir même très singuliers - le merveilleux Snowpiercer en tête.
Si son so cute Before We Go, jolie romcom (dont le titre, tout comme le pitch, fait directement référence à la trilogie des " Before " du trio Linklater/Delpy/Hawke) qui marquait son premier passage derrière la caméra (il y jouait également les vedettes aux côtés d'Alice Eve), n'a pas eu les honneurs d'une sortie en salles digne de ce nom - coucou le direct-to-VOD -, en revanche, le voilà bien en chair et en os dans nos salles obscures en cette douce rentrée ciné 2017, avec le nouveau long-métrage d'un Marc Webb encore meurtri de la douloureuse expérience The Amazing Spider-Man 1 et 2.
De retour sur le circuit indépendant qui l'a fait exploser aux yeux du monde et des cinéphiles, grâce à son merveilleux 500 Days of Summer, Webb revient à ses premiers amours avec Mary et signe un sublime drame indé pétri de bons sentiments, un petit bout de cinéma aussi bouleversant et minimaliste qu'il est férocement attachant et à la délicatesse ravageuse.
En prenant le parti-pris de suivre le combat crève-cœur d'un homme qui se bat pour obtenir la garde de sa jeune nièce surdouée - et le mot est faible - pour les mathématiques, le cinéaste, bien aidé par un casting hors pair, enrobe avec une tendresse poignante son nouvel essai, loin d'être original certes (on pense souvent au pas si lointain Kramer contre Kramer) mais à l'efficacité émotionelle redoutable.
Cousu de fil blanc autour d'un couple improbable aussi drôle qu'il est attachant et rafraichissant (Chris Evans est parfait pour son premier rôle de papounet à l'écran, tandis que McKenna Grace bouffe littéralement l'écran), Mary recycle comme il se doit les codes - et clichés - du drame familiale " tire larmes " made in US pour mieux faire chavirer nos cœurs d’artichauts, par la force d'une histoire volontairement courte et simpliste (et donc maitrisée de A à Z par un cinéaste totalement tourné sur elle), mais dont la sensibilité et la sincérité ne peut décemment laisser insensible.
Intime, touchant et joliment déchirant dans sa manière d'aborder la difficulté d'être parent, Mary est un drame social à la lisière des genres, beau dans ses (nombreuses) qualités comme dans ses (quelques) faiblesses, qui nous bouleverse par la simplicité et la véracité de ses sentiments.
Un petit bijou d'humanité, tout simplement.
Jonathan Chevrier